Séance du
jeudi 15 mai 2003 à
20h45
55e
législature -
2e
année -
8e
session -
46e
séance
M 1518
Débat
M. Pierre Vanek (AdG). Je vous remercie, Monsieur le président, je n'aurai pas besoin d'employer l'intégralité du temps qui m'est imparti, tant cette motion relève de l'évidence.
Au point précédent, notre collègue John Dupraz intervenait en banalisant l'affaire du transfert de l'impression de la «Tribune de Genève» à Lausanne. Pour nous, cette affaire n'est, de loin, pas une question banale.
Il faut rappeler que la reprise du centre d'impression de Vernier par Edipresse était assortie d'un engagement consistant à y faire imprimer la «Tribune de Genève». Quoi de plus normal, Mesdames et Messieurs les députés, que ce journal, qui porte dans son titre le nom de notre canton, soit imprimé ici! Ce transfert se traduit... (Brouhaha.)
Le président. Veuillez laisser M. Vanek s'exprimer, s'il vous plaît! Il y a trop de brouhaha... (Commentaires.)Mais oui! (Remarque de M. Vanek.)Monsieur Vanek, j'essaie de faire en sorte que vous puissiez vous exprimer. N'en rajoutez pas «une couche», si vous me permettez de le dire ainsi! Attendons que le brouhaha cesse et vous pourrez poursuivre... Voilà, tout va mieux, vous avez la parole!
M. Pierre Vanek. Ce n'est pas une affaire à banaliser, des engagements ont été pris par Edipresse, mesures engagées se traduisant par une précarisation de l'emploi dans ce canton et par un risque pour l'existence même de ce centre d'impression à Vernier. Certes l'opération a été présentée par Edipresse comme permettant potentiellement le maintien de ce centre, puisqu'on rapatrie l'impression du quotidien «Le Temps» - mais vous n'êtes pas sans savoir que cette impression est quantitativement bien inférieure à celle de la «Tribune de Genève», en termes de volume d'impression, ni que la pérennité de ce titre, quelles que soient ou non ses qualités, est sans doute moins assurée, eu égard à sa situation économique que celle de la «Tribune de Genève».
Cette motion est donc élémentaire, elle va dans le sens d'un certain nombre de manifestations du personnel tant du centre d'impression que des journalistes qui assurent la partie rédactionnelle de la «Tribune de Genève» pour demander ce maintien de l'impression à Genève. L'invite en est simple: elle demande une intervention dans ce sens de la part du Conseil d'Etat en direction du groupe Edipresse.
M. Carlo Lamprecht, conseiller d'Etat. Monsieur le président, Mesdames et Messieurs les députés, nous ne sommes pas restés inactifs au niveau du Conseil d'Etat par rapport à cette problématique. Nous avons rencontré les syndicats et le groupe Edipresse à plusieurs reprises. Nous nous sommes rendu compte que le centre d'impression de Vernier n'aura plus que deux ou trois ans à vivre dans son état actuel si l'on ne remplace pas une rotative, qui vaut tout de même soixante millions, et, pour faire marcher une rotative de ce type, il faut en tout cas deux quotidiens et du travail supplémentaire. C'est la raison pour laquelle nous avons travaillé avec la commission du personnel pour estimer ce que nous pouvions récupérer comme travail et nous nous sommes engagés, avec elle, à tenter de trouver des travaux - peut-être auprès des organisations internationales - d'autres donneurs d'ordres genevois, notamment les services industriels, les TPG, etc., pour faire en sorte que cette imprimerie puisse continuer à vivre et, le moment venu, peut-être - et pourquoi pas? - espérer que quelqu'un s'y intéresse pour d'autres choses ou pour l'impression d'autres journaux, à plus long terme.
Nous avons fait ce travail, aussi acceptons-nous cette motion pour continuer à négocier afin de conserver ces emplois à Vernier.
Mise aux voix, cette motion est adoptée par 47 oui contre 18 non.