Séance du
jeudi 15 mai 2003 à
17h
55e
législature -
2e
année -
8e
session -
45e
séance
IU 1413 et objet(s) lié(s)
M. Alberto Velasco (S). Mes deux interpellations s'adressent à M. Cramer, toujours sur la question de l'affichage, évidemment... Notamment l'affichage dans les transports publics pour la première.
On a pu voir ces derniers jours - ou, plutôt, ces dernières heures - des dessins publicitaires qui enveloppent pratiquement le tram 12 avec des corps féminins effectivement très attrayants... (Exclamations.)
Et la question que je me pose, et que nous nous posons tous, est la suivante: Monsieur le président du département, est-il dans la mission des TPG de participer ainsi à la mercantilisation du corps de la femme ?
Ma deuxième interpellation porte sur les espaces d'affichage réservés aux collectivités publiques.
J'ai pu constater, à la Ville de Genève ou à la Ville de Carouge, par exemple, que ces espaces réservés aux informations publiques sont régulièrement squattés par la SGA. Cette société étant une société à but lucratif, je trouve cela pour le moins choquant.
Peut-on rappeler aux collectivités publiques que ces espaces sont réservés pour y afficher des informations relevant du domaine public à l'intention des citoyens ?
M. Robert Cramer. Il va de soi que les TPG ne sauraient se prêter à des entreprises contraires aux moeurs en acceptant n'importe quelle publicité...
Et, du reste, vous devez savoir à cet égard que les TPG s'imposent des règles beaucoup plus restrictives en matière d'affichage que ce n'est le cas usuellement pour les emplacements d'affichage dans ce canton. C'est ainsi, par exemple, que vous ne trouverez jamais sur un bus des TPG une quelconque affiche faisant de la publicité pour de l'alcool, quand bien même - vous le savez - il est tout à fait licite à Genève de faire de la publicité pour de l'alcool de moins de 15 degrés. Les TPG montrent donc une certaine volonté de s'imposer des règles plus strictes que les règles usuelles et plus strictes que les règles légales en matière d'affichage.
Cela étant, l'utilisation des corps, féminins souvent, masculins aussi, dans la publicité est quelque chose d'extrêmement courant. Sur ce point, les limites sont dictées par l'évolution du temps et par les moeurs, et il semble que les affiches auxquelles vous faites référence sont, ma foi, de même nature que celles que l'on peut trouver ailleurs sur les murs de notre ville. Je crois avoir ainsi répondu à votre première interpellation.
Dans la seconde, vous me proposez d'inviter les communes à défendre les emplacements réservés au domaine public... Je crois en réalité qu'il appartient aux communes de savoir si oui ou non elles acceptent un certain nombre de publicités sur les panneaux d'affichage qu'elles mettent à la disposition des sociétés.
En ce qui me concerne - mais là j'exprime un point de vue tout personnel, qui ne saurait pas engager une action du magistrat en charge des communes - je rejoins tout à fait votre point de vue. Il me paraît extrêmement précieux que, dans les communes du canton, des espaces soient réservés aux sociétés locales, qui leur permettent ainsi de faire connaître leurs activités sans avoir besoin de recourir à l'affichage sauvage. Il est donc tout à fait regrettable de voir que la fonction de ces lieux ne soit pas respectée, étant régulièrement recouverts par des affiches à caractère commercial.
Mais, tout en partageant votre point de vue, je vois mal que je puisse, en qualité de responsable des communes, leur imposer de défendre des emplacements qui leur appartiennent.
Ces interpellations urgentes sont closes.