Séance du
jeudi 20 mars 2003 à
20h30
55e
législature -
2e
année -
6e
session -
27e
séance
RD 474
Le président. Nous avons reçu un courrier de M. Charles Beer nous annonçant sa démission de son mandat de député...
Des voix. Oh!
Le président. ...suite à son élection au Conseil d'Etat.
Des voix. Ah ! (Applaudissements.)
Le président .Madame la secrétaire, je vous prie de bien vouloir procéder à la lecture de cette lettre.
Le président. Pour la bonne forme nous prenons acte de cette démission.
Mesdames et Messieurs les députés, M. Charles Beer, élu en 1997 et en 2001, a été député pendant presque six ans. Il était, jusqu'il y a quelques semaines, président de la commission de l'enseignement et de l'éducation. Je tiens, au nom du Bureau, à rappeler que M. Beer a manifesté beaucoup d'intérêt pour les travaux du Grand Conseil, et nous tenons à le remercier de son activité au sein de notre parlement qu'il a marqué de sa personnalité et de son engagement.
A nouveau, nous le félicitons de son élection au Conseil d'Etat et formulons nos souhaits les meilleurs pour l'exercice de son futur mandat.
Et comme un éloge n'arrive jamais seul, je lui remets le traditionnel stylo-souvenir. (Applaudissements pendant que M. Lescaze et M. Beer se serrent la main.)
Nous constatons qu'il y a quelques protestations chez d'autres membres du Conseil d'Etat, victimes d'une discrimination insupportable quant à la remise des stylos-souvenir...
Monsieur le député Brunier, vous avez la parole.
M. Christian Brunier (S). Monsieur le président, Mesdames et Messieurs les députés, comme chaque mois, depuis le mois de décembre, je salue avec émotion le départ d'une ou d'un socialiste... Après Micheline Calmy-Rey, Mireille Gossauer-Zurcher, Dominique Hausser, c'est aujourd'hui au tour de Charles Beer de nous quitter - mais seulement d'une dizaine de mètres - car il a trouvé «un petit boulot» au DIP... (Rires.)
Avant de parler en tant que chef du groupe socialiste, j'aimerais m'exprimer simplement en tant qu'homme, et quand je dis «homme» je ne parle pas de l'humain, je parle du «mâle»... (Rires.)En effet, je suis extrêmement satisfait que la campagne du Conseil d'Etat soit enfin terminée, car, Messieurs - je ne parle en ce moment précis qu'aux messieurs - depuis quatre ou cinq semaines plus aucun regard féminin n'a croisé le nôtre, les yeux des femmes étant braqués sur les affiches du candidat socialiste... (Exclamations, sifflements et rires.)Mais, heureusement, en politique nous avons des partenaires... Il faut dire que les Verts ont sorti une affiche où Charles avait fortement verdi, devenant un mélange d'extraterrestre en vélo - ça nous rappelle d'ailleurs quelqu'un... - et de Hulk prêt à attaquer l'Hôtel-de-Ville... Finalement, grâce à nos amis les Verts, Charles devenait le sosie du célèbre géant vert, et les femmes relâchaient un peu leur attention passionnée pour les photos du candidat socialiste...
Mais attention, chers collègues députés, le non-respect à l'égard du gouvernement, c'est fini ! Avec un syndicaliste au Conseil d'Etat, nous allons devoir nous tenir à carreau... A la moindre attaque provenant de nos rangs, le gouvernement risque bien de se mettre en grève; et nous devrons dès maintenant prévoir des pauses syndicales durant nos débats, sinon le débrayage gouvernemental sera immédiat...
Si nous savons bien négocier, nous arriverons peut-être à trouver un compromis et à faire travailler les membres du gouvernement le soir en heures supplémentaires, ce qui risque bien de mettre en péril nos finances publiques...
Si le Conseil d'Etat hérite d'un nouveau talent, il faut bien reconnaître que le groupe socialiste perd un député très compétent, un travailleur acharné, un très bon orateur et un expert en bien des domaines. Et nous perdons aussi un remarquable caricaturiste qui égayait les séances des commissions les plus ennuyeuses en croquant ses partenaires de jeu...
Dix-huit ans après André Chavanne, un socialiste devient président du département de l'instruction publique: pour nous, c'est un symbole, ayant toujours considéré l'éducation comme un domaine prioritaire. A la tête du DIP, le travail est d'ampleur dans une période troublée au niveau de l'école où le dogmatisme de la «réformite aiguë» affronte trop souvent le retour à un archaïsme nostalgique de l'école de grand-papa. Pour nous, la troisième voie est possible et souhaitable, et nous voulons maintenant une école citoyenne, responsable, de qualité, qui évolue avec la société et non pas une école qui régresse. (Sifflets.)
Charles, ton élection soulève beaucoup d'espoirs, mais nous sommes persuadés que tu seras à la hauteur pour relever ces défis et pour construire l'école du vingt et unième siècle. Alors, comme on dit: il y a du boulot, Charles. Bon vent ! Et bienvenue au nouveau député socialiste, Pierre Guérini. (Applaudissements.)