Séance du
jeudi 27 février 2003 à
17h
55e
législature -
2e
année -
5e
session -
21e
séance
IU 1362
M. Ueli Leuenberger (Ve). Mon interpellation s'adresse au Conseil d'Etat, et je pense que c'est un membre de la délégation sur l'asile qui va me répondre. La Ville de Zurich a lancé dernièrement un appel public intéressant, proposant des pistes pour une politique d'asile plus raisonnable. L'exécutif de la Ville de Zurich appelle toutes les autorités concernées à un salutaire examen de conscience devant les effets pervers de la politique d'asile actuelle, une politique qui condamne les requérants au désoeuvrement et à l'isolement social. L'interdiction de travailler a par ailleurs englouti des centaines de millions et encouragé les trafics et la délinquance. L'actuelle politique, loin de favoriser des personnes en danger, ne fait que susciter l'incompréhension et la haine, et provoque continuellement de nouvelles restrictions et propositions inadaptées à la réalité.
Même si certains points de l'appel zurichois peuvent être sujets à des critiques, l'axe principal me semble juste et mérite un large soutien. Le principe que chaque requérant d'asile peut et doit gagner sa vie plutôt que d'être contraint à l'assistance, la volonté de fonder l'accueil sur le respect des besoins socioculturels de chacun et l'idée qu'une sanction claire doive viser sans amalgames simplistes ceux qui malgré ce cadre humanisé se prêtent à des actes criminels doivent remplacer la politique fédérale incohérente actuelle. La participation à des programmes d'occupation d'intérêt public et l'accès au travail sont des mesures importantes pour donner ou redonner la dignité aux hommes et femmes qui cherchent refuge en Suisse et sont en attente d'une décision définitive les concernant. Un engagement plus résolu des autorités fédérales et des autorités de tous les cantons dans ce sens serait un moyen important pour combattre une certaine xénophobie qui stigmatise et met à nu l'oisiveté visible des requérants d'asile, qui n'ont pas choisi cette oisiveté.
Ma question précise est la suivante: le Conseil d'Etat va-t-il s'engager d'une manière résolue au niveau suisse pour soutenir les objectifs de l'appel de la Ville de Zurich, tout en s'appuyant sur la volonté politique du gouvernement genevois et de notre parlement, qui s'est exprimé ces dernières années à maintes reprises pour une politique d'asile digne de ce nom ?
Le président. Il vous sera répondu demain à 17 h.