Séance du
jeudi 30 janvier 2003 à
17h
55e
législature -
2e
année -
4e
session -
16e
séance
IU 1349
M. Pierre Vanek (AdG). Ma deuxième question porte sur Davos, que certains ont voulu présenter comme une répétition générale du G8. Des comptes doivent effectivement, là aussi, être rendus à ce parlement, puisque nous sommes à mon avis - malheureusement ! - membres de ce cénacle de multinationales qu'est le World Economic Forum - le «nous» renvoyant à la République et canton de Genève. Les contribuables payant des cotisations, ils devraient recevoir des comptes. Ce World Economic Forum fait venir et attire à Davos des individus violents et douteux...
Je pense, pour n'en citer qu'un, au secrétaire d'Etat américain Colin Powell, que je nomme en raison de la violence dont il se fait le porte-parole et de son mépris du droit international, par exemple de la Charte même de l'ONU.
Je souhaite également poser des questions plus précises concernant la police genevoise. Vous avez souvenir que, la dernière fois que nous en avons débattu dans cette enceinte, ce parlement s'était prononcé pour le refus du cautionnement des événements se déroulant à Davos et des restrictions au droit de manifester en envoyant notre police appuyer le dispositif de sécurité. Cette fois-ci, nos gendarmes et nos policiers, dans un nombre indéterminé et pour un coût que l'on ne connaît pas, ont également été envoyés dans le cadre de ce dispositif; ils y ont côtoyé du matériel en tout cas, des policiers peut-être, allemands. Imaginez-vous que l'on fasse venir des CRS à Genève pour réprimer des manifestations ? Tout ceci est évidemment extrêmement surprenant et discutable !
J'aimerais maintenant poser deux questions: en premier lieu, est-ce que le Conseil d'Etat cautionne le dispositif de police qui a été mis sur pied pour filtrer individuellement les manifestants à Fideris afin de les empêcher d'accéder librement à la manifestation pacifique qui devait avoir lieu à Davos ? J'ai moi-même vu ce dispositif: il s'agit d'une mesure sans précédent. En termes de restriction du droit à manifester, je n'avais encore jamais vu un dispositif de contrôle individuel des manifestants a priori avant une manifestation ! Est-ce que ce genre de choses va se généraliser à Genève ?
Le président. Il vous reste vingt secondes.
M.Pierre Vanek. Je finis avec une autre question très précise: à environ 13 h, une négociation a été menée avec une délégation de l'Alliance d'Olten à Fideris, qui était l'organisateur de cette manifestation et qui avait demandé l'autorisation de manifester - contrairement à d'autres groupes ou personnes qui se sont exprimés sur cette question. Cette négociation s'est conclue sur un accord de libre passage des trains et des cars, avec un minimum de contrôle des seuls bagages à l'intérieur des trains. J'étais dans ce train-là: ces contrôles ont été effectués. Les autorités, y compris les autorités municipales de Davos, se sont engagées à appliquer le même traitement aux manifestants suivants. Notre police était présente à Fideris, comme à Landquart. Or, normalement, dans cette République en tout cas, lorsqu'un accord a lieu entre des organisateurs de manifestation et des policiers dans l'espace public par rapport au déroulement d'une manifestation, cet accord est respecté et du côté des organisateurs, et du côté de la police. Ceci est une condition pour que les choses se passent au mieux. Or, dans le cas présent, un accord a été violé, et notre police s'est trouvée impliquée dans cette situation. (Protestations.)Ceci est inadmissible à mes yeux; ce genre de choses ne devraient pas être pratiquées, car elles créent un précédent inadmissible. Je souhaite que le Conseil d'Etat de cette République se distancie clairement de l'association objective de notre police genevoise avec cette forfaiture, qui a conduit à un certain nombre de problèmes par la suite.
Le président. Monsieur Vanek, Mme Spoerri vous répondra demain.