Séance du vendredi 25 octobre 2002 à 14h
55e législature - 1re année - 12e session - 64e séance

P 1223-B
Rapport du Conseil d'Etat au Grand Conseil sur la pétition pour l'amélioration de la sécurité et des conditions de travail des conductrices et conducteurs de tramway
Rapport A: Mémorial 1999, p. 9151

Débat

M. Sami Kanaan (S). Nous remercions le Conseil d'Etat pour cette réponse circonstanciée sur un problème qui n'est effectivement pas négligeable. Il est bon de rappeler qu'il existe des règles du jeu qui doivent être respectées. Il est bon de rappeler que les véhicules deux roues, ou autres d'ailleurs, qui circulent sur les voies réservées au tram mettent en danger aussi bien les véhicules en question que le tram et ses occupants, vu la distance de freinage du tram, qui est nettement supérieure à la moyenne. Nous prenons très au sérieux les revendications de la pétition et nous prenons aussi au sérieux le fait qu'il faille trouver des solutions.

Cela étant, il y a un point qui ne nous paraît pas crédible dans la réponse, c'est le problème de la vitesse commerciale. Si on admet qu'il y a un problème de sécurité par rapport à des vélos ou des planches à roulettes qui circulent sur les voies de tram, il n'est pas sérieux de considérer que la vitesse commerciale est influencée par ces cas-là qui, somme toute, restent mineurs par rapport au vrai problème. Faut-il rappeler une fois de plus que la vitesse commerciale des TPG est beaucoup plus influencée par des facteurs comme la densité excessive du trafic en ville de Genève, ou les comportements de plus en plus anarchiques des automobilistes sur le territoire urbain, qui coupent les priorités, prennent les voies de tram ou de bus pour accélérer et doubler les files, et ainsi de suite? Nous aimerions insister sur le fait que la vitesse commerciale dépend de bien d'autres facteurs. Arrêtons l'hypocrisie ! Si le Conseil d'Etat veut prendre ce problème en main - et c'est enfin en partie le cas grâce aux négociations entre l'OTC et les TPG sur les problèmes concrets aux carrefours - c'est par ce biais-là qu'il y arrivera.

Il ne faut pas que les cyclistes servent une fois de plus de boucs émissaires pour tous les problèmes de circulation dans cette République. De plus, j'aimerais rappeler que si on incite les cyclistes à respecter les règles du jeu, ce qui est souhaitable pour les voies de tram, il faut aussi leur en donner les moyens. Aujourd'hui, il est matériellement impossible pour un cycliste de respecter le code de la route - sauf à mourir dans l'année, si ce n'est plus rapidement - dans la mesure où les usagers de la route ne le respectent pas non plus et où le cycliste est forcément perdant en cas de conflit.

Mme Martine Brunschwig Graf, conseillère d'Etat. Au nom du Conseil d'Etat, j'invite les députés à lire la page 3 du rapport, qui ne donne pas la vitesse commerciale comme le seul objectif: on y mentionne qu'elle fait partie des éléments qui sont pris en compte. Monsieur Kanaan, je crois que personne au Conseil d'Etat - et aucun des services concernés - n'imagine résoudre le problème de la vitesse commerciale par le biais de la question qui est posée ici. Mais il serait aussi faux d'oublier que, parmi d'autres, les problèmes de sécurité qui sont posés là ne contribuent pas à améliorer la vitesse commerciale, et c'était l'esprit du rapport.

Le Grand Conseil prend acte de ce rapport.