Séance du
jeudi 24 octobre 2002 à
20h45
55e
législature -
1re
année -
12e
session -
63e
séance
IU 1313
Mme Nicole Lavanchy (AdG). Mon interpellation s'adresse au Conseil d'Etat et concerne la troisième révision de l'assurance-chômage. Mesdames et Messieurs du Conseil d'Etat, vous n'êtes pas sans savoir que le 24 novembre nos concitoyennes et concitoyens se prononceront sur la troisième révision de l'assurance-chômage.
Celle-ci tend à aggraver les conditions de vie des chômeurs de ce pays. Elle a suscité un référendum. Si cette révision était acceptée, les chômeurs verraient le nombre de leurs indemnités journalières passer de 520 à 400. Par ailleurs, ils devraient cotiser pendant douze mois au lieu de six pour bénéficier des prestations, sans parler de la suppression de la contribution de solidarité sur les hauts revenus et d'un affaiblissement irresponsable des ressources financières de cette assurance à un moment où le chômage explose.
Ces mesures auront pour effet, soit de paupériser de nombreuses familles qui n'auront plus qu'un seul revenu pour vivre, soit encore d'augmenter le nombre de bénéficiaires des aides sociales - et cela constitue une augmentation de la charge pour le canton - soit enfin, pour les chômeurs, d'accepter plus rapidement un emploi précaire ou mal payé, ce qui fragilisera de manière encore plus importante la situation des travailleurs sur le marché de l'emploi.
Nos concitoyens vont recevoir sous peu, de la part de notre service des votations cantonal, une brochure éditée par le Conseil fédéral qui est particulièrement déséquilibrée sur cette question, en ce sens que le comité référendaire n'a eu droit qu'à une seule page pour s'exprimer, alors que le Conseil fédéral étale ses mauvaises raisons de démanteler l'assurance-chômage sur plus de quatre pages.
J'en viens maintenant à mes deux questions au Conseil d'Etat:
Premièrement, le Conseil d'Etat serait-il favorable à rétablir l'équilibre de l'information à nos concitoyennes et à nos concitoyens et à leur adresser un argumentaire complémentaire de la part du comité référendaire ?
A défaut, le Conseil d'Etat pourrait-il au moins rappeler publiquement la position officielle qu'il avait prise au nom du canton, s'opposant à cette révision de la LACI au moment de sa mise en consultation par le Conseil fédéral ?