Séance du
jeudi 19 septembre 2002 à
17h
55e
législature -
1re
année -
11e
session -
57e
séance
IU 1288
M. Christian Ferrazino (AdG). Mon interpellation s'adresse à Mme Spoerri. Elle a trait à une manifestation bien sympathique qui a lieu depuis une dizaine d'années dans le quartier des Pâquis. Elle est organisée par la Maison de quartier des Pâquis, par un comité de bénévoles, par des habitants. Elle s'intitule: «La rue est à vous».
Comme son nom l'indique, l'objectif de cette manifestation est de permettre de redonner la rue aux habitants pour qu'ils en disposent le temps de cette manifestation. Je précise que cette manifestation est annuelle et qu'elle dure deux jours, le samedi et le dimanche.
Vous avez pu lire dans la presse que cette association, qui, il y a plusieurs mois déjà, avait demandé l'autorisation d'obtenir un périmètre fermé à la circulation, a essuyé un refus partiel il y a quelques jours, c'est-à-dire à la veille de la manifestation, puisque la rue Plantamour n'est pas comprise dans le périmètre autorisé.
Je vous ai envoyé un courrier, Madame Spoerri, le 17 septembre, pour vous dire que, sans vouloir entrer dans les considérations qui ont pu amener vos services à répondre défavorablement, la Ville de Genève était prête à mettre à disposition un certain nombre de personnes afin de permettre aux visiteurs des hôtels l'accès à la rue Plantamour.
J'ai fait savoir également à votre département que j'avais reçu le directeur de l'Hôtel Richemond qui, lui-même, s'était montré très favorable à ces dispositions visant à améliorer la qualité de vie du quartier.
Ma question est la suivante:
Madame Spoerri, dès lors que la rue Plantamour n'est pas une rue de transit, mais une rue de quartier, quelle importance accordez-vous à l'autonomie communale et comment cela se concrétise-t-il dans les décisions que vous êtes amenée à prendre ?
Forte des garanties que la Ville de Genève met à disposition pour cette manifestation, soit un certain nombre d'agents de ville, de Securitas et de personnes bénévoles pour assurer l'accessibilité à cet endroit, pouvez-vous reconsidérer votre position, compte tenu également du préavis favorable de l'office cantonal des transports et de la circulation ?
Mme Micheline Spoerri, conseillère d'Etat. Monsieur le député, je m'attendais bien ce soir à ce que nous profitions de cette séance pour faire quelques mises au point. D'abord sur l'autonomie communale, vous pouvez compter sur moi, j'en suis le fervent défenseur.
En ce qui concerne le service et le système des autorisations, c'est un véritable labyrinthe - c'est presque un euphémisme - et je suis en train d'examiner comment on pourrait clarifier les choses en matière d'autorisations et simplifier les procédures pour gagner du temps.
Quel que soit le requérant, en matière d'autorisation je vous concède que c'est le parcours du combattant. Tous les jours, nous avons un nombre important de demandes d'autorisations. Les intervenants sont nombreux. Il y a toute une foule d'instances que je renonce à citer ici.
En ce qui concerne la manifestation «La rue est à vous» et, d'une façon générale, pour toutes les manifestations, ce qui m'importe, c'est bien évidemment que la sécurité soit assurée, mais aussi que les activités économiques et culturelles des uns et des autres soient possibles dans de bonnes conditions.
Cependant, le domaine public est à tout le monde et, bien que cette manifestation soit revendiquée par tout un quartier, la rue est, en fait, à tout le monde. Je dois donc concilier les besoins et les nécessités des uns et des autres.
Au sujet de cette manifestation, vous n'ignorez pas, Monsieur Ferrazino, que cette histoire remonte au mois de décembre 2001. Il y a eu des séances successives au mois de mars, mais, dès le 13 mai 2002, lors d'un rendez-vous pluridisciplinaire, le poste de police des Pâquis a fait savoir que, pour des raisons de sécurité, de circulation et d'activités économiques dans cette zone, la fermeture de la rue Plantamour serait refusée. Les requérants le savent depuis cette date. Aujourd'hui, il semble qu'il y ait des confusions.
Je n'étais pas présente à ces séances, mais j'ai tendance à faire confiance à ce que l'on me rapporte. En l'occurrence, d'autres partenaires que ceux de mes services ont été interrogés, à savoir l'ESS, que vous connaissez bien, les TPG: ils certifient que cette information était extrêmement claire pour la Maison de quartier des Pâquis depuis le 13 mai. Tous les méandres de cette situation se sont enchevêtrés récemment.
Finalement, le 4 septembre, nous avons obtenu une prise de position définitive de la part de la Ville de Genève, le 8 septembre, celle du centre opérationnel de la police, et j'ai délivré mon autorisation finale le 17 septembre.
Monsieur Ferrazino, vous m'avez écrit au sujet de la manifestation «En ville sans ma voiture», qui se déroulera le dimanche 22 septembre. Je saisis donc cette occasion pour vous remercier de votre proposition, celle de faire en sorte que l'accès aux hôtels reste possible. Je compte bien que vous puissiez la réaliser, car il y en a quelques-uns: le Richemond - il est vrai que l'avis du propriétaire de l'Hôtel Richemond n'est peut-être pas le reflet de celui de tous les propriétaires des autres hôtels - Richemond, Beau-Rivage, Angleterre, Berne, Noga Hilton, enfin toute la chaîne d'hôtels en bordure de lac. Le but, aujourd'hui, est que ces hôtels puissent être libres d'accès.
Dans notre réponse concernant la manifestation «En ville sans ma voiture», nous vous avons indiqué que nous fermerions à la circulation les rues Alfred-Vincent et de Monthoux, mais dans notre esprit il était clair que l'accès aux hôtels serait assuré. C'est la raison pour laquelle j'ai répondu en ce sens à votre requête. En l'occurrence, je vous remercie de votre aide le dimanche pour l'accès aux hôtels.
En revanche, nous avons été plus limitatifs pour la manifestation «La rue est à vous», mais ce n'est pas parce qu'une autorisation un peu élargie a été donnée pour dimanche que l'on doit donner la même pour la veille. A notre avis, la manifestation peut avoir lieu et les menaces de l'annuler sont tout à fait disproportionnées.
La seule chose à laquelle je puis m'engager, c'est celle que je vous disais en préambule: tout ceci doit être amélioré, car ces circuits sont infernaux et il faudrait qu'il y ait, tout au long des demandes d'autorisation, un fil conducteur qui nous permette de nous y retrouver et de ne pas décevoir ici et là.
C'est dans un esprit d'ouverture que je le dis. J'espère que tout cela est clair entre nous. Si ce n'est pas le cas, nous pouvons encore nous entretenir, mais je ne reviendrai pas là-dessus. Il est indispensable que les hôtels puissent être accessibles pendant le week-end et, donc, que la circulation soit possible. Il faut donc faire tout ce qui est possible pour que les gens qui fréquentent ces hôtels puissent aller et venir sans problèmes.
Le président. Chers collègues, je vous demande de poser des questions courtes et très précises, de manière à ce que le Conseil d'Etat puisse répondre, selon le règlement, en trois minutes. Merci !
Cette interpellation urgente est close.