Séance du
jeudi 13 juin 2002 à
17h
55e
législature -
1re
année -
9e
session -
42e
séance
IU 1263
M. Thomas Büchi (R). Mon interpellation urgente s'adresse à la fois au département de l'instruction publique et au service de l'entretien des bâtiments qui doit relever du DAEL.
Il m'arrive parfois de fonctionner comme expert aux examens de fin d'apprentissage, mais, pendant trois ans, je n'avais plus assumé cette fonction. Or il se trouve que je suis retourné au CEPTA voilà quelques jours.
J'ai été très surpris de constater qu'en trois ans cette école, qui était un des fleurons et une fierté de toutes les entreprises genevoises et professionnelles du bâtiment et des artisans, est dans un état de dégradation extrêmement grave.
Des détritus jonchent le sol et on a l'impression que l'école n'a pas été nettoyée depuis des mois. Auparavant, il n'y avait pas un tag sur les murs de l'école. Aujourd'hui, elle est taguée sur quasiment toutes les parois. Les enseignants sont découragés et démotivés. Je me demande pourquoi on laisse aller les choses. On connaît les problèmes que l'on a dans les cycles d'orientation, mais on ne peut pas accepter qu'à Genève, une école professionnelle de la qualité du CEPTA soit laissée ainsi !
Dans ces conditions, il n'est pas étonnant que, petit à petit - et les statistiques le prouvent - Genève devienne la lanterne rouge de la Suisse en matière de qualité d'enseignement, parce qu'on a l'impression qu'à tous les niveaux, la volonté de bien faire s'amenuise.
Je pose ma question:
Qu'entendez-vous entreprendre pour que cette école - et je pense qu'il y en a d'autres dans le même cas - retrouve la qualité qu'elle avait auparavant, de manière à ce que l'on ait envie d'y travailler ? Aujourd'hui, on a l'impression que les gens n'ont plus envie d'apprendre quelque chose et de le faire correctement. Je pense que l'image est très importante quant à la qualité du bâtiment et je vous demande d'y remédier.
M. Laurent Moutinot, conseiller d'Etat. Monsieur le député, je vous rappelle que le Conseil d'Etat a déposé devant le Grand Conseil un projet de loi de 5 millions destinés à effacer les tags sur les bâtiments publics. Parmi ces bâtiments, il y a celui auquel vous faites allusion.
Cependant, la commission des travaux, unanime, a trouvé que la méthode n'était pas bonne et qu'avant d'effacer les tags, il fallait plutôt s'interroger sur la manière de prévenir ce genre de déprédation. Ce raisonnement est logique, car, en effet, mieux vaut prévenir, prendre des mesures de précaution, plutôt qu'effacer purement et simplement des tags qui réapparaîtront le lendemain.
Mais alors, Monsieur le député, vous ne pouvez pas nous reprocher de ne pas effacer tout ce que nous devrions effacer, car si nous effacions tout systématiquement - ce que ne demandait d'ailleurs pas le projet de loi - ce ne serait pas 5 millions qu'il faudrait vous demander, mais bien davantage.
Déférant aux voeux de la commission des travaux, un groupe de travail a été mis sur pied entre le département de justice, police et sécurité, le département de l'instruction publique et le département de l'aménagement. Toutefois, on arrive assez vite à des situations où il est difficile de légiférer ou de prendre des mesures parce qu'il s'agit, pour une large part, de questions d'éducation. Nous sommes en train de mettre ce programme en place, non sans difficulté. Je me réjouis, Monsieur le député Büchi, que vous réserviez bon accueil à ce projet de loi d'effacement des tags lorsque, la conception préventive et répressive d'accompagnement étant au point, il faudra que nous nettoyons.
Cette interpellation urgente est close.