Séance du
jeudi 25 avril 2002 à
17h
55e
législature -
1re
année -
7e
session -
30e
séance
IU 1236
M. André Reymond (UDC). Ma deuxième interpellation concerne la BCG. Le groupe UDC apprend par la presse que la société de révision Arthur Andersen va fusionner en Suisse avec Ernst & Young. Le Conseil d'Etat envisage-t-il de résilier avec effet immédiat le mandat confié à Arthur Andersen pour la révision des comptes de la BCG ? Dans la négative, il semblerait fort curieux à l'UDC qu'un réviseur contre lequel une action en justice est intentée revienne en force dans l'audit de la société concernée par l'action en justice précitée, grâce à une fusion d'entreprises, avec la possibilité de tout connaître des stratégies et procédures de la partie adverse, puisqu'un réviseur de la BCG a accès à tous les documents de la banque.
Le groupe UDC a, par ailleurs, appris que la justice a en main le rapport d'Arthur Andersen lors de la fusion BCG-CEG. Il semblerait que ce rapport fait déjà état de pertes de plusieurs milliards. Est-ce exact ?
Si cela est exact, peut-on admettre que la réalité du trou connu à ce jour était déjà connue avant la fusion et, si on peut admettre ce fait, pourquoi la population genevoise a-t-elle été laissée dans la plus totale ignorance d'un tel scandale financier ? Car il faut bien parler de scandale financier si l'on songe qu'en France le trou du Crédit lyonnais a été de quelque 140 milliards de francs français avec les remous politiques et judiciaires importants connus dans l'Hexagone, et qu'en comparaison objective le trou de la BCG - qui a de la peine à dire ce qu'il est et par quels responsables il a été creusé - serait de l'ordre de quelque 2000 milliards de francs français ! On croit rêver, mais pas ceux qui devront combler le trou avec des moyens qui ne sont pas ceux de l'Etat français !
Soyons clairs ! l'UDC ne veut pas la mort de la BCG. Elle veut, au contraire, une Banque cantonale forte, même très forte, au service de l'économie genevoise. Que la banque soit aussi le relais indispensable de l'Etat dans le cadre de financements capital-risque, au profit de jeunes entreprises en devenir. Mais elle veut tout autant que les vrais responsables, incompétents et responsables d'un trou colossal, soient recherchés et punis.