Séance du
vendredi 22 mars 2002 à
14h
55e
législature -
1re
année -
6e
session -
27e
séance
P 1238-B et objet(s) lié(s)
Débat
M. Sami Kanaan (S). Nous n'avons pas souvent l'occasion de saluer ce que l'on pourrait appeler en bon français une success story. Il vaut donc la peine de le faire ici. Ce rapport a le mérite de récapituler de façon synthétique une série de dossiers, qui sont en fait liés entre eux, autour du périmètre de la place des Nations et de la campagne Rigot. Cette zone nous occupe d'ailleurs depuis quelque temps et va encore nous occuper sous la forme de dossiers ponctuels, qu'ils soient liés au rezonage - à la campagne Rigot - ou à la place des Nations.
Nous aimerions saluer ici le travail effectué: un travail exemplaire de collaboration et de coordination entre le Conseil d'Etat et le Conseil administratif de la Ville de Genève. Chaque partie a tiré les leçons de la votation de 1998 où, comme vous vous le rappelez, le projet lauréat du concours, qui imposait des bâtiments sur la place des Nations, avait été rejeté. Ma foi, le peuple a toujours raison et la population souhaitait que l'on maintienne en zone verte la campagne Rigot.
Cela dit, nous savons à quel point cette zone est grevée d'intérêts multiples, divers et pas forcément convergents. Ce qu'il faut surtout saluer ici, c'est la concertation qui a été mise en place suite à cette votation de 1998. Une concertation qui a pris deux ans, mais qui a valu la peine. Elle mettait en présence des gens aux occupations et aux intérêts très différents : des acteurs du quartier, des habitants, des acteurs de la protection du patrimoine, des personnes soucieuses des enjeux de transport et de circulation de tous bords confondus et, bien sûr, des organisations internationales ainsi que des structures académiques. On a réussi dans ce contexte à développer une approche globale du périmètre et cela prouve que, si la volonté de procéder ainsi est présente, c'est possible, quelle que soit la complexité d'un dossier.
Depuis, on sait que la campagne Rigot deviendra un espace vert, la reconstruction du collège Sismondi, dont l'état était honteux, est en route, nous avons voté le crédit récemment. Une solution à l'amiable a été trouvée pour le déplacement du club de tennis et les démarches en vue du réaménagement de la place sont bien entamées puisque la Ville de Genève y travaille. Une solution a même été trouvée pour le tram 13.
J'aimerais saluer, dans le rapport du Conseil d'Etat, un élément qui n'était pas forcément encore très connu, c'est l'intention de publier bientôt un plan directeur du site central des organisations internationales. Nous appelons cette opération de nos voeux car elle permettra enfin une approche plus cohérente et globale des multiples intérêts et besoins dans ce domaine: à la fois ceux, légitimes, des habitants du quartier, mais aussi ceux des organisations internationales qui sont essentielles pour nous. Nous souhaitons que l'approche intègre aussi les enjeux de circulation et de stationnement et de respect des espaces verts. Je crois surtout qu'il faudrait voir dans quelle mesure la méthode employée dans ce cas, cette concertation systématique sous pilotage des acteurs publics, peut être exploitée, explicitée et même peut-être codifiée, dans le bon sens du terme. Bref, que des règles du jeu de la concertation, en quelque sorte, puissent être réutilisées dans d'autres circonstances où nous connaissons des conflits et des blocages.
Le Grand Conseil prend acte de ce rapport.