Séance du
jeudi 21 février 2002 à
17h
55e
législature -
1re
année -
5e
session -
21e
séance
IU 1205
M. Pierre Weiss (L). Mon interpellation s'adresse à M. Robert Cramer, chef du département de l'intérieur et, entre autres, des transports.
Nous avions «Rome ville ouverte»: allons-nous avoir «Genève ville fermée», Monsieur le président ?
En d'autres termes, est-ce que Rossellini a trouvé en M. Ferrazino un successeur ? C'est le sens de la question que je vous pose. Je viens en petit député curieux à la recherche d'informations, après avoir lu un article au titre anthropophage: «A quelle sauce vous allez être mangés, Genevois» dans le dernier numéro de la revue du Touring Club suisse de ce canton. Il y est notamment fait état de la modification des plans de circulation aux Eaux-Vives, à la Jonction et à Saint-Jean et il est indiqué que M. Ferrazino a diverses intentions qu'il expose à différents milieux avec la participation de l'OTC.
J'aimerais savoir dans quel sens l'OTC se prononce lors de ces consultations et, sans allonger exagérément mon intervention, je vous demanderai si pour bien compléter mon objectif de faire de Genève une ville fermée, il entend faire du pont Sous-Terre, soit un obstacle qui ne sera plus franchi, soit un plan permettant aux skieurs de prendre leur envol, puisqu'on ne pourra plus franchir la rue des Deux-Ponts si ses intentions sont suivies.
Il n'y a dans ma question aucun intérêt personnel au franchissement du pont Sous-Terre, néanmoins, je souhaiterais savoir quelle est la cohérence de la fermeture de la rue des Deux-Ponts avec la poursuite de la circulation sur le pont Sous-Terre ?
Le président. M. Ferrazino vous répondra lors de la prochaine séance du Conseil municipal. Je passe la parole à M. Cramer.
M. Robert Cramer, conseiller d'Etat. Je ne peux pas répondre au nom de M. Ferrazino, mais comme c'est votre collègue, peut-être qu'à la buvette ou dans quelqu'autre circonstance vous pourrez l'interpeller.
En revanche, je peux vous dire, mais en trois minutes je n'aurai pas le temps d'être complet, la façon dont je perçois la mobilité dans notre ville et, surtout, le rôle que le Conseil d'Etat et le département qui s'occupe des transports peut avoir à jouer à cet égard.
Notre devoir est simple, c'est celui d'assurer la mobilité. C'est celui d'assurer les déplacements. C'est celui de faire en sorte que l'on puisse, le plus rapidement et de la façon la plus commode, aller d'un point à un autre. Pour que cela se fasse, il est nécessaire d'utiliser et de rendre accessibles les différents types de transport. Chacun comprend bien que tous les passagers des transports publics laissent autant de places supplémentaires sur la route à ceux qui entendent se déplacer en voiture. Chacun comprend aussi que pour que les autobus puissent se déplacer il faudra bien construire des routes. Ce qui signifie que, dans le même temps que l'on s'occupe des transports publics, on doit s'occuper des autres usagers de la route, et que l'on doit veiller de façon générale à ce que les voies de communication soient garanties.
Pour le surplus, ce qui me semble essentiel, et peut-être que cela répondra à une partie de vos inquiétudes, c'est que tout le dispositif de consultation mis en place et qui passe, notamment, par le CODEP mis sur pied à l'instigation de M. Ramseyer, soit pleinement utilisé.
Depuis que je suis en fonction, j'ai déjà eu la possibilité d'assister à trois des séances de ce Conseil de déplacement. Vous savez peut-être qu'il réunit aussi bien les milieux du Groupe Transport et Economie, le GTE, que Coordination Transport. Ainsi, toutes les sensibilités de ce canton en matière de transport y sont représentées.
J'ai été frappé de voir à quel point les discussions dans ce lieu étaient constructives, fructueuses, ouvertes, pragmatiques et orientées vers des solutions et il va de soi que les mesures en matière de limitation de circulation qui pourraient être proposées par telle ou telle commune et, en particulier, par la Ville de Genève, seront examinées de façon technique par les services d'administration, mais seront examinées sur le plan de l'opportunité à travers ce lieu où l'on a un regard peut-être plus social, c'est-à-dire, où la société civile a la possibilité de s'exprimer. En d'autres termes, il y a, à mon sens, assez peu de chance que des mesures, qui peuvent être senties comme exagérément directives ou contraignantes, puissent être adoptées.
Cette interpellation urgente est close.