Séance du
jeudi 24 janvier 2002 à
17h
55e
législature -
1re
année -
4e
session -
15e
séance
IU 1187
M. Antonio Hodgers (Ve). Mon interpellation urgente s'adresse à la présidente du Conseil d'Etat et, puisqu'elle n'est pas là, à son vice-président. Je veux faire part de ma préoccupation au sujet de M. Bernard Rappaz qui, comme vous le savez, est emprisonné sur notre territoire pour une procédure qui concerne la justice valaisanne.
Je n'entrerai pas en matière sur le fond de cette affaire, vu que ce n'est pas une procédure genevoise. Néanmoins, j'aimerais souligner que ce cas a un caractère politique, puisque ce Monsieur est incriminé pour la vente de chanvre qui fait l'objet d'un débat passablement avancé au niveau fédéral. Mais c'est avant tout un cas humanitaire car, comme vous le savez certainement aussi, ce Monsieur a entamé une grève de la faim qui dure depuis pratiquement deux mois et demi et, du point de vue de sa santé, il se trouve dans une situation très délicate.
Mon interpellation, Monsieur Moutinot, ne vise pas à vous demander d'intervenir auprès des services de l'Etat, car je suis persuadé qu'ils font tout ce qu'il faut. Elle vise simplement à savoir si le Conseil d'Etat est préoccupé par cette situation et s'il entend en parler aux autorités valaisannes qui, sur cette affaire - autant les autorités politiques que judiciaires - ont fait preuve d'un zèle pas vraiment justifié ni explicable, en mettant cette personne au secret pendant deux mois. C'est cette mise au secret qui l'a menée à la grève de la faim.
Ma préoccupation est d'autant plus forte que - vous en conviendrez - si cette personne décédait sur notre territoire à la suite d'une grève de la faim, décidée pour des motifs politiques, cela serait extrêmement grave pour l'image de notre canton.
Je souhaite entendre le Conseil d'Etat sur cette affaire et qu'il me donne une réponse autre que celle consistant à dire que cette affaire n'est pas de la compétence de la justice genevoise ou des autorités genevoises.