Séance du
jeudi 13 décembre 2001 à
17h
55e
législature -
1re
année -
3e
session -
9e
séance
IU 1159
M. Antonio Hodgers (Ve). Mon interpellation urgente s'adresse à l'ensemble du Conseil d'Etat puisqu'elle concerne le discours de Saint-Pierre.
Madame la présidente, je vous ai écoutée avec attention, vous qui étiez chargée de lire ce discours. Or, quelle ne fut pas ma surprise lorsque, à la fin de la partie consacrée à la sécurité, vous avez mentionné la politique d'intégration des étrangers que le nouveau Conseil d'Etat compte mettre en oeuvre.
Je cite le discours: «Pour le Conseil d'Etat, la sécurité est une composante majeure de notre qualité de vie et de notre démocratie.Il veillera également à une disponibilité accrue de la police sur le terrain.» C'est très bien, et cela me paraît très important. Cette partie se termine par la phrase suivante: «Une politique de prévention passe également par le respect de la sphère privée face au développement des fichiers informatiques et par la volonté de mettre en oeuvre la politique d'intégration, dont les prémisses figurent dans la loi sur l'intégration des étrangers.»
Je n'ai rien à dire sur le fond, que ce soit sur la sécurité ou sur la politique d'intégration, mais ce qui me surprend, c'est l'amalgame de ces deux sujets au sein d'une même partie dans ce discours, et je me pose les questions suivantes:
Que veut dire le Conseil d'Etat par cet amalgame?
Est-ce que, pour lui, politique d'intégration rime avec sécurité? Ce qui signifierait qu'étrangers sans politique d'intégration rime avec insécurité?
Est-ce que, pour lui, la loi sur l'intégration a pour objectif principal de faire de la prévention au niveau de la sécurité de nos concitoyens, ou, comme cela a été inscrit dans la loi, la loi sur l'intégration n'a-t-elle pas pour objectif principal d'encourager des relations harmonieuses entre Suisses et étrangers et de promouvoir la multiculturalité?
Une dernière question encore. Le fait de mentionner cette loi dans le cadre du chapitre consacré à la sécurité ne veut-il pas dire que le Conseil d'Etat souhaite changer de département rapporteur sur la question de l'intégration?
Toutes ces questions me sont venues à l'esprit, et pas qu'au mien, suite à votre discours.
Mme Micheline Calmy-Rey, présidente du Conseil d'Etat. D'abord, je tiens à relever qu'il n'y avait pas de chapitres dans le discours de Saint-Pierre, qu'il formulait une série d'orientations et que, dans le cadre de la politique de prévention, nous avons jugé utile de souligner le fait qu'il n'y a pas de prévention sans harmonie et sans intégration de la population étrangère dans la population genevoise.
Cette interpellation urgente est close.