Séance du jeudi 13 décembre 2001 à 17h
55e législature - 1re année - 3e session - 9e séance

IU 1154
Interpellation urgente de M. Jean-Marc Odier: Critical Mass : attitude anti-voiture primaire. S'agit-il de manifestations autorisées?

M. Jean-Marc Odier (R). Mon interpellation urgente s'adresse à Mme Spoerri. Une de plus !

Critical Mass semble être le nom que se donne un groupe qui se rassemble régulièrement le vendredi pour manifester dans nos rues. On les connaît sans les connaître. On les connaît surtout car leur rassemblement est devenu une habitude. Par contre, on ne sait pas très bien ce qu'ils souhaitent exprimer ou revendiquer, à part une attitude anti-voiture, primaire.

Le droit de manifester est un droit fondamental que l'on ne saurait contester, mais lorsque le seul message est d'embêter pour embêter, il est fait de ce droit un usage abusif, qui devient simplement de la provocation, et c'est inacceptable.

En général, on sait qu'il ne faut pas répondre à la provocation, mais je ne suis pas sûr que chacun pense la même chose et je crains que l'attitude de ce groupement ne provoque des réactions violentes chez l'un ou l'autre des automobilistes qui ont également un droit, celui de circuler sans être, régulièrement et volontairement, bloqués.

D'ailleurs, un reportage télévisé, diffusé ces tout derniers jours, a très clairement mis en évidence la tension régnant entre manifestants et automobilistes.

Si l'intention des manifestants n'était pas uniquement d'agacer ou d' «encrasser», ils pourraient s'exprimer par voie de pétition, en lieu et place de la manifestation.

Je suis certain que le Conseil d'Etat est attentif à ce phénomène, mais je le prie de nous informer plus largement. Est-ce que le Conseil d'Etat a formellement autorisé ces manifestations? Quels sont les noms des organisateurs de ce rassemblement? Depuis quand se déroulent ces manifestations? A quel rythme et combien de fois au total? Combien de gendarmes sont-ils réquisitionnés pour chaque manifestation? Quel est le total des «heures gendarmes» pour l'ensemble de ces manifestations?

Le Conseil d'Etat a-t-il l'intention de continuer à tolérer ce genre de provocation?

Si la réponse est non, que va-t-il faire et, dans le cas contraire, que pense-t-il faire pour éviter le risque qu'une situation dégénère subitement et vire au drame?