Séance du
jeudi 13 décembre 2001 à
17h
55e
législature -
1re
année -
3e
session -
9e
séance
IU 1151
M. Alain Charbonnier (S). Mon interpellation s'adresse à Mme Brunschwig Graf, présidente du DIP, et a pour titre: «Pour des WC accessibles aux personnes handicapées à Uni-Mail».
Uni-Mail est un bâtiment récent. Il répond à toutes les exigences des lois de construction des bâtiments publics, en particulier quant à l'accessibilité pour les personnes handicapées, voir la loi L5 05 06.
En effet, les personnes handicapées se retrouvent dans un lieu spacieux, sans trop de barrières architecturales, avec de multiples ascenseurs pour accéder aux étages et au bas des auditoriums, ainsi que de nombreux WC pour personnes handicapées, bien disposés dans tout le bâtiment.
Le problème des toilettes pour personnes handicapées n'est donc pas dans leur quantité, ni dans leur architecture, ni dans leur disposition, mais dans leur accessibilité.
En effet, vous me permettrez de vous faire part de mon expérience. Il y a quelques jours, j'étais à Uni-Mail en compagnie d'un ami, infirme moteur cérébral, tétraplégique, qui se déplace en chaise roulante.
Après un excellent repas à un des self-services de ce bâtiment, cet ami a eu un besoin pressant. Grâce aux panneaux indicateurs, nous nous sommes très vite retrouvés devant deux de ces larges portes avec le petit logo de la chaise roulante sur fond bleu. Le temps commençait à presser et au moment d'ouvrir la première de ces portes, pas de chance: occupé. Dans la lancée, j'essaie la deuxième, même chose: fermée.
A ce moment, une étudiante passant par là nous indique que, pour ces WC, il faut aller chercher la clé chez l'huissier à l'entrée du bâtiment. Heureusement, je peux encore courir et j'ai le temps d'aller chercher la clé, de revenir et d'ouvrir la porte.
Mais nous n'étions pas au bout de nos surprises. Une fois la porte ouverte, nous nous apercevons que ces WC servent aussi d'entrepôt au matériel de nettoyage: échelles, seaux et serpillières. En vitesse, je pousse le tout au fond de ces WC - qui, il faut le noter, sont tout à fait adaptés - avant que cette aventure ne se termine en catastrophe pour mon ami pour qui un besoin est un besoin comme pour tout un chacun.
Après tout cela, j'ai pu constater que jusqu'au dernier étage du bâtiment - je crois qu'il y en a sept ou huit - tous les WC pour personnes handicapées sont bouclés de la même façon et que toute personne handicapée ayant besoin de ces toilettes doit descendre au rez-de-chaussée, se rendre à la sortie, côté boulevard du Pont-d'Arve, vers l'huissier pour demander la clé.
A l'heure où l'on parle beaucoup d'intégration des personnes handicapées, jusque dans les sphères fédérales, comment peut-on accepter ce genre de faits? Je vous en demande l'explication, en espérant d'avance que l'autonomie de base des personnes handicapées n'est pas mise en concurrence avec un quelconque problème de nettoyage de locaux.
Mme Martine Brunschwig Graf, conseillère d'Etat. Selon votre demande, Monsieur le député, vous souhaitez surtout que l'on s'en occupe et que l'on fasse le nécessaire pour que les personnes handicapées aient accès aux équipements indispensables. C'est ce que vous souhaitez et je ferai le nécessaire pour qu'il en soit ainsi.
Cette interpellation urgente est close.