Séance du
vendredi 14 décembre 2001 à
17h35
55e
législature -
1re
année -
3e
session -
14e
séance
IU 1153
M. Pierre-François Unger, conseiller d'Etat. Madame la députée, votre interpellation aurait pu être intitulée: «On parle de poudre et on tombe sur un os!»
En réalité, les hôpitaux universitaires ont été en contact, dès le début octobre, avec l'état-major de la police pour prévoir un certain nombre de dispositions en cas de problèmes à Genève. En même temps que ces discussions avaient lieu, un certain nombre d'envois suspects ont été récoltés par le SIS, par la police et par d'autres centres.
Comme vous le savez, le test pour l'anthrax, qui a été très rapidement mis en route dans les hôpitaux universitaires de Genève, est un test compliqué qui prend deux jours lorsque le résultat est négatif, cinq jours lorsque le résultat est positif, à cause de la nécessité de faire vérifier la positivité par un laboratoire à Berne. Ceci nécessite une infrastructure des laboratoires totalement sécurisée vis-à-vis des laborantin(e)s, d'une part, et vis-à-vis de tous les échantillons qui pourraient provenir d'autres malades, d'autre part.
C'est la raison pour laquelle les hôpitaux universitaires de Genève ont donné la priorité à tous les patients suspectés d'anthrax et un certain nombre d'entre eux sont venus consulter au service des urgences, en dermatologie ou dans les policliniques. Tous ces cas ont été pris en charge à Genève.
En revanche, les hôpitaux universitaires de Genève, de par l'infrastructure de laboratoire très particulière que demande la prise en charge de l'anthrax, avaient demandé à la police et au SIS d'établir des priorités sur les échantillons qui n'avaient pas été au contact de malades, les hôpitaux ayant pour vocation essentielle de se consacrer aux malades et non aux enveloppes... C'est la raison pour laquelle, ces enveloppes ont été déviées vers l'hôpital de Sion en l'occurrence, plus à même de prendre en charge ces différents prélèvements.
Cela dit, votre interpellation pose une vraie question: celle de la confusion de la législation genevoise en matière d'événements à effets limités, de catastrophes ou d'états de nécessité, suivant les différents textes auxquels on se réfère.
Je ne vous cache pas que la préoccupation du Conseil d'Etat est de reprendre cette affaire, bien sûr au plan législatif, mais plus encore dans l'organisation du quotidien. Vous avez d'ailleurs d'ores et déjà une preuve de ceci, par la création d'un département de justice, police et sécurité qui pourra concentrer ces mesures en cas de situation de catastrophe, DJPS auquel devront se joindre, bien entendu, le DIAE et mon département... Monsieur Hiler, pouvez-vous baisser la tête, ainsi je verrai mieux?
Le président. Monsieur le député Hiler, pouvez-vous dégager le champ de vision du conseiller d'Etat, de façon que Mme la députée Wisard puisse le voir!
M. Pierre-François Unger. Je vous remercie. Ainsi donc, Madame Wisard, nous devrons repenser le système de la sécurité en matière de catastrophe. Au fond, comme l'armée devrait, là où elle ne l'a pas toujours fait, s'adresser à de nouveaux ennemis plutôt qu'à ceux que l'on a connus classiquement, nos plans civils en matière de sécurité doivent tenir compte des nombreuses variations des risques auxquels nous sommes soumis. Mme Spoerri, M. Cramer et moi-même espérons pouvoir, dans un délai de quatre à six mois, vous proposer une nouvelle organisation plus satisfaisante que celle que l'on a dû mettre rapidement en place au mois d'octobre.
Cette interpellation urgente est close.