Séance du
jeudi 29 novembre 2001 à
17h
55e
législature -
1re
année -
2e
session -
4e
séance
M 1216-B
Débat
M. Albert Rodrik (S). Les anciens savent ici à quel point j'attache de l'importance à cette motion. Vous me permettrez donc, Monsieur le président, d'accaparer cette salle quelques minutes.
Mesdames et Messieurs les députés, au-delà du devoir de surveillance de l'Etat sur les communes - qui n'est pas en cause ici et que personne ne conteste - cette motion vise à insuffler, à encourager, une capacité de l'Etat à travailler en partenaire avec les communes, communes qui ont donné l'exemple depuis plusieurs années en établissant des modalités et des systèmes de collaboration entre elles.
C'est vrai qu'au moment du débat de préconsultation, certains magistrats communaux qui siègent ici voulaient me faire dire que cela ne s'était jamais fait... Au contraire, je voulais dire que, à l'exemple de ce qu'ont fait difficilement, des années durant, les communes, eh bien, il était temps, justement, que l'Etat utilise ses moyens pour élargir et renforcer les partenariats possibles. Et à ce sujet, en page 5, le Conseil d'Etat dresse une liste éloquente de ce que les communes ont fait ces dix ou quinze dernières années en matière de collaboration.
Mais, Mesdames et Messieurs, si l'Etat se met à ce travail... (Brouhaha.)Ça va? Vous pouvez régler vos problèmes ailleurs ! Bien ! Si l'Etat se met à vouloir et à pouvoir être un partenaire pour de telles alliances et travaux en commun, une mine importante de capacité de création et d'innovation peut exister pour ce canton.
Je voudrais revenir au rapport du Conseil d'Etat proprement dit. Je tiens à remercier le Conseil d'Etat qui nous a fourni un des textes les plus substantiels qui ait été donné sur ce sujet depuis de nombreuses années, et je tiens à remercier ici ses deux artisans, Mme Brunschwig Graf - qui est à d'autres obligations en ce moment - et M. Cramer. En particulier, je tiens à relever les pistes ouvertes par Mme Brunschwig Graf en matière culturelle. A la fois avec réalisme et avec audace, elle trace les lignes d'une nouvelle et accrue capacité de création dans le domaine culturel dans ce canton, et j'espère bien que la fameuse Maison de la danse citée en guise d'exemple sera un des couronnements possibles de ces nouvelles formes de collaboration Etat-communes.
Mesdames et Messieurs, au moment où le peuple de la Ville de Genève finit de voter sur un objet important où nous avons une concrétisation de ces collaborations possibles, je tiens à formuler des voeux, dans le sens posé par le rapport du Conseil d'Etat, pour un développement qui permette de donner un espoir d'équipements futurs et de création et d'originalité.
Mesdames et Messieurs, cette motion date de 1998, date à laquelle nous étions dans une situation financière précaire. Mais ce n'est pas parce qu'on est dans la dèche qu'il faut collaborer: c'est parce que nous avons des moyens, de l'intelligence et la capacité de collaborer que nous pouvons produire des résultats pour notre canton.
Mesdames et Messieurs, je remercie le Conseil d'Etat pour la manière dont il a abordé ce sujet et je me réjouis de voir, parce qu'une grande part dépend de la bonne volonté des gens, les fruits que les intentions affichées dans ce rapport pourront donner.
Juste un petit regret: le Conseil d'Etat n'a pas voulu être preneur de la première invite de cette motion qui était symbolique. En une période où les gens sont abreuvés de contre-symboles, il n'était peut-être pas négligeable de prendre aussi une invite symbolique.
Le Grand Conseil prend acte de ce rapport.