Séance du
jeudi 14 juin 2001 à
17h
54e
législature -
4e
année -
9e
session -
28e
séance
IU 1083
M. Thomas Büchi (R). Mon interpellation s'adresse à M. Laurent Moutinot, président du DAEL, et concerne le squat Rhino.
Nous avons récemment appris par voie de presse que l'occupation illégale de ce lieu symbolique des squats à Genève, tant par son illégitimité et sa durée que par le soutien dont il bénéficie malheureusement de la part de certains milieux politiques, devait prendre prochainement fin.
Ainsi, la réalisation de logements, pour partie sociaux, pourrait enfin se concrétiser, en partie grâce au réalisme du chef du DAEL, qui a bien compris quelles sont les limites au-delà desquelles on ne peut pas aller en la matière, comme le démontre également sa position dans le difficile dossier du goulet de Chêne-Bourg, même si une plus grande fermeté aurait évité un enlisement qui n'a que trop duré. Ce n'est qu'à ce prix que la pénurie de logements voulue et alimentée par une certaine gauche pourra être résolue et il faut s'en féliciter.
Dans ce contexte toutefois, il me semble que les vérités d'un jour ne sont plus forcément celles du lendemain et je souhaiterais donc que M. Moutinot nous confirme que le squat Rhino va disparaître, cas échéant qu'il sera évacué sur demande de l'Etat et dans quel délai approximativement.
Réponse du Conseil d'Etat
M. Laurent Moutinot. Monsieur le député Büchi, par essence un squat n'est pas destiné à durer éternellement. Il n'y en a aucun à Genève qui ait duré éternellement. En revanche, le retour à une situation conforme au droit doit se faire avec proportionnalité et, dans toute la mesure du possible, par la persuasion et non par la force. C'est d'ailleurs conformément à une motion votée par votre Grand Conseil que, depuis le début de la législature, nous nous employons à trouver une formule qui permette à ces immeubles de rentrer dans le cadre légal usuel.
En l'occurrence, c'est un dossier qui a eu des rebondissements multiples, dont j'ai d'ailleurs eu l'occasion d'entretenir la commission du logement. Aujourd'hui, il n'est pas définitivement clos. Il évolue encore et je souhaite qu'il évolue de manière que les uns et les autres puissent exécuter leurs obligations, sans qu'il soit nécessaire de faire usage de la force.
Je ne peux pas vous en dire plus. Je privilégierai toujours le dialogue à la force, mais s'il se trouve que ce dossier n'évolue plus du tout, si je n'ai plus d'autre possibilité que de donner une autorisation à celui qui la requiert, les procédures, à ce moment-là, iront bien entendu jusqu'au bout et jusqu'à l'évacuation. Mais je ne peux pas croire, Monsieur Büchi, que vous puissiez souhaiter un affrontement sur cet objet...
M. Thomas Büchi. Ce n'est pas ce que j'ai dit !
M. Laurent Moutinot, conseiller d'Etat. Je viens de dire qu'à mon avis vous ne le souhaitiez pas! En conclusion, malgré le fait que ce dossier a une longévité un peu particulière, il convient d'être absolument certain que toutes les pistes ont été explorées, en souhaitant que les quelques ouvertures qui restent puissent se concrétiser.
Cette interpellation urgente est close.