Séance du
jeudi 10 mai 2001 à
17h
54e
législature -
4e
année -
8e
session -
21e
séance
RD 404
La présidente. Nous avons reçu un courrier du 15 avril de notre collègue Mme Dallèves Romaneschi qui nous annonce sa décision de démissionner de son mandat de députée, avec effet à l'issue de la séance de ce soir.
Monsieur le secrétaire, je vous prie de bien vouloir lire la lettre de Mme Dallèves Romaneschi.
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La présidente. Il est pris acte de cette démission.
Mme Caroline Dallèves Romaneschi a été élue députée en 1997. Elle est présidente de la commission de l'enseignement et de l'éducation. Nous la remercions pour son activité parlementaire et lui souhaitons plein succès pour la suite de ses activités.
Monsieur Hiler, vous avez la parole.
M. David Hiler (Ve). Notre groupe comprend parfaitement les motifs de la démission de Mme Caroline Dallèves aujourd'hui, car les problèmes qu'elle a exposés dans sa lettre de démission sont bien réels.
Il est bien évident - nous l'avons vu lors de la constitution de nos listes - que les horaires actuels de ce parlement, qui sont d'ailleurs assez exceptionnels en Suisse - nous avons en effet des séances en fin d'après-midi et en soirée - sont très problématiques pour les personnes qui souhaitent s'occuper de leurs enfants et être présentes aux séances. Et la réalité veut qu'aujourd'hui encore ce sont les femmes qui assurent la majeure partie de la surveillance des enfants.
Nous comprenons donc tout à fait ses motivations, mais nous sommes aussi très conscients - je le dis également à titre personnel - de la perte que cela représente pour notre groupe.
Mme Caroline Dallèves s'est engagée avec force et a obtenu un mandat électif pratiquement dès son entrée dans notre parti.
Elle a une qualité - parmi d'autres - que je trouve immense pour un groupe comme le nôtre : elle a, si je puis me permettre, le développement durable dans le sang et l'Agenda 21 dans les gènes... (Rires.) En effet, lorsque Caroline parle de développement durable et de génération future, on sent très bien qu'elle voit en fait ses propres enfants et, derrière ses propres enfants, tous les enfants du monde. C'est un point sensible chez elle. C'est quelque chose de très important dans ce monde où on théorise beaucoup, où on joue beaucoup avec les concepts, mais où, finalement, leur réalité affective et émotionnelle n'est pas très importante.
En outre, Mme Caroline Dallèves a une autre qualité très importante - on l'a senti dans sa lettre de démission : elle a une approche des problèmes nuancée. Elle prend le temps de réfléchir, de discuter et de chercher la bonne solution. Mais ce qu'elle ne nous a pas dit, c'est que lorsqu'elle a pris sa décision, qu'elle a soigneusement mûrie, elle redevient une Valaisanne... (Rires.) Essayez alors de la faire changer d'avis ! Ce n'est pas une décision prise sur un coup de sang : c'est une décision bien réfléchie, basée sur un certain nombre d'équilibres qu'elle croit avoir trouvés et qu'elle va défendre énergiquement. Et je suis persuadée que cette attitude est essentielle dans un groupe pour faire avancer les idées, en particulier si la décision est bien motivée.
J'aimerais enfin particulièrement remercier Caroline Dallèves pour l'immense travail qu'elle a fourni hors de l'enceinte parlementaire, notamment dans toutes les questions concernant l'aménagement de la Ville de Genève, et qui a abouti véritablement à une inflexion de la politique d'aménagement - ce dont nous la félicitons, bien entendu.
Nous la remercions également pour le travail ingrat que nous lui avons confié - faute de moyens de faire autrement - d'être pendant longtemps notre seule représentante au sein de la commission de l'enseignement... Elle y a pris sa place; elle nous a fait beaucoup de reproches - justifiés, à vrai dire - et même le très faible secours que je lui apporte depuis un an est plus que sujet à critiques - mais chacun fait ce qu'il peut, n'est-ce pas ? Je voulais surtout souligner le fait qu'elle avait assumé cette situation avec énergie et qu'elle a aussi été présidente de cette commission.
Merci donc, Caroline. Nous savons ce que nous perdons. Nous espérons - nous n'y serons probablement plus - que tu seras amenée à siéger à nouveau sur ces bancs, dans des conditions qui te permettront d'avoir à la fois la carrière professionnelle que tu souhaites et de donner le temps et l'amour nécessaires à tes enfants. Merci encore pour tout. (Applaudissements.)
La présidente. M. le premier vice-président a vivement insisté pour remettre lui-même le traditionnel stylo-souvenir... (Rires. M. Bernard Annen remet le stylo-souvenir à Mme Caroline Dallèves et lui fait la bise sous les applaudissements.)