Séance du
jeudi 5 avril 2001 à
17h
54e
législature -
4e
année -
7e
session -
15e
séance
IU 1057
M. Pierre Vanek (AdG). Ma deuxième interpellation, Mesdames et Messieurs les députés - j'avais espéré gagner du temps en faisant lire ces lettres et j'en gagnerai quand même un peu car je serai bref - reprend la lettre des participants à la dernière Critical Mass, phénomène qui a déjà fait l'objet d'un certain nombre de débats dans ce Grand Conseil.
Ces participants à la dernière Critical Mass se plaignent du dispositif policier disproportionné, s'apparentant à du harcèlement abusif, qui a entouré le dernier rassemblement. Ils posent des questions que je reprends également à mon compte, pour entendre ce que peut répondre à ce sujet le responsable du département de justice et police :
1. Quel a été le nombre de personnes contrôlées, et contrôlées abusivement à mes yeux, ce vendredi soir autour du pont des Bergues ?
2. Combien d'entre elles ont été verbalisées ?
3. Que compte faire la police des noms qu'elle a ainsi relevés ? Envisagerait-elle la constitution d'un fichier ?
4. Quelle a été l'importance en hommes et en véhicules du dispositif policier important mis sur pied ce soir-là et combien a-t-il coûté ?
Je regrette que M. Ramseyer, dans le cadre de ses allées et venues, n'ait pas entendu ces questions. Mais enfin, elles figurent dans la lettre qui nous a été adressée et qui a été lue, tout à l'heure, sur un mode un peu plus audible que la précédente...
J'ajouterai, quant à moi, une cinquième question par rapport aux faits qui nous sont rapportés et qui ont aussi été rapportés par la presse. On peut lire dans cette lettre que des policiers auraient indiqué aux personnes se rendant au pont des Bergues pour participer à ce rassemblement qu'il s'agissait d'une «manifestation interdite». Ce rassemblement, je le rappelle, n'est pas une manifestation, mais simplement une coïncidence existante, un fait social. Aujourd'hui, personne n'a le pouvoir de décider que la Critical Mass aura lieu à tel moment, ou se fera différemment. A l'échelle internationale, il y a des rassemblements de ce type. A Genève, on sait que tous les derniers vendredis du mois à 18 h, les participants convergent pour défiler en ville avec des moyens de transport non polluants, au même titre que l'on sait qu'à certaines heures de pointe il y a des bouchons dans certaines rues. C'est un fait social dont il faut tenir compte et qu'il faut à mon avis saluer. Mais, en l'occurrence, je le répète, des policiers auraient dit aux personnes qu'ils contrôlaient qu'elles allaient participer à une manifestation interdite. J'aimerais que le Conseil d'Etat, par rapport à la Critical Mass, prenne position sur cette question de fond.
Si vous entendez la traiter comme une manifestation interdite et réitérée, il faut logiquement envoyer la police et faire cesser ce scandale. Mais, à mon avis, ce n'est pas une manière intelligente de traiter ce phénomène social qui, par ses motivations, rejoint toute une série de préoccupations de notre politique des transports et de notre politique de l'énergie.
Je pose donc cette question à l'ensemble du Conseil d'Etat, plus qu'à M. Ramseyer seul : par rapport à ce phénomène, que vous pouvez ou non saluer mais qui n'est pas une manifestation organisée par tel comité pour tel objectif, entendez-vous clairement vous distancer de ce qualificatif de «manifestation interdite» ? Entendez-vous reconnaître ses mérites et examiner éventuellement les problèmes qu'elle pose ?
Cas échéant, puisqu'il y a eu un appel aux députés à participer à la prochaine Critical Mass, vendredi 27 avril 2001 à 18 h, êtes-vous prêts - et c'est la sixième question subsidiaire - êtes-vous prêts, pour savoir de quoi il s'agit, à participer à ce phénomène intéressant ? (Applaudissements à la tribune.)
Le président. Je demande aux personnes assises à la tribune de ne pas manifester.