Séance du
jeudi 15 février 2001 à
17h
54e
législature -
4e
année -
5e
session -
5e
séance
IU 1017
M. Pierre Vanek (AdG). Ma dernière interpellation concerne une information qui nous a été livrée par un quotidien de la place que je tiens en main. Il s'agit du journal «Le Courrier» du 8 février dans lequel on apprend que, suite à sa séance de la semaine dernière, le Conseil d'Etat a pris l'initiative, ou va la prendre, d'organiser une rencontre entre les responsables du World Economic Forum et les représentants du Grand Conseil, Bureau, chefs de groupe, etc.
J'ai lu cela dans le «Courrier», mais je n'ai rien vu ailleurs à ce sujet. Je suis surpris que le Conseil d'Etat, après avoir orchestré la garde prétorienne autour de Davos, avec chars d'assaut de la police genevoise, camions-pompe, etc., pousse son empressement au service du World Economic Forum jusqu'à s'en faire le garçon de course en orchestrant un «dialogue» entre le WEF et ce Grand Conseil.
Je demande à M. Lamprecht, qui est apparemment l'auteur de ces déclarations, s'il peut comprendre qu'il y a autour de cette question deux camps qui s'opposent, dans le cadre de ce qu'il est convenu de nommer la lutte des classes, et que les affaires entre eux ne vont pas s'arranger par un simple «dialogue» entre les partisans de la mondialisation capitaliste d'un côté, et les opposants d'un autre. Pour ma part et pour mon groupe, nous n'y participerons pas. Le dialogue que nous recherchons est au service de la construction d'une alternative et d'un rapport de forces plus favorable pour les opprimés, comme cela se fait autour du Forum social à Porto Alegre. Or de cela, nous ne discuterons pas avec les gens du WEF. Peut-être ne comprenez-vous pas notre position sur cette question, mais je vous demande quand même d'essayer de la comprendre.
Pour en revenir à l'article du «Courrier», il conclut en disant que le Conseil d'Etat n'avait pas en sa possession - c'était la semaine dernière - les chiffres concernant d'éventuels allégements fiscaux qui seraient octroyés au WEF. Ma question est donc évidente : êtes-vous aujourd'hui en possession des chiffres concernant d'éventuels allégements fiscaux qui auraient été octroyés au WEF et, par extension, d'autres avantages matériels qui, sous une forme ou sous une autre, auraient été concédés par notre République et canton au World Economic Forum ? Et je ne parle pas là du fait d'être allé, gratuitement et contre les intentions explicites de la majorité de ce parlement, jouer les gros bras du côté de Davos, pour permettre la tenue d'un Forum dont des personnes aussi raisonnables qu'un professeur de droit constitutionnel à l'université de Fribourg déclare urbi et orbi qu'il n'aurait pas dû avoir lieu !