Séance du
jeudi 15 février 2001 à
17h
54e
législature -
4e
année -
5e
session -
5e
séance
IU 1012
M. Luc Gilly (AdG). Mon interpellation s'adresse au conseiller d'Etat Ramseyer, ainsi qu'à l'ensemble du Conseil d'Etat.
Si, effectivement, la feuille de marronnier annonce un printemps tout proche, comme le retour des hirondelles, le printemps est aussi synonyme de renvoi des requérants d'asile. Monsieur Ramseyer, j'aimerais connaître votre position à ce sujet, ainsi que celle du Conseil d'Etat.
Une vraie politique d'accueil doit être définie dans ce canton, car si elle ne se fait qu'au coup par coup, au cas par cas, sur dénonciation, ou grâce à des demandes pour gagner un peu de temps ici et là, les requérants qui devraient partir prochainement, que ce soit à très court terme ou à moyen terme, se retrouvent dans une situation très instable. J'aimerais entendre la position du gouvernement genevois à ce sujet. Si on a réussi à mobiliser des milliers de personnes pour protéger les plus riches à Davos, Monsieur Ramseyer, pourrait-il y avoir une telle mobilisation pour donner un havre de paix à ceux qui en ont besoin ?
Je voudrais évoquer ce soir le cas de ce couple qui a fui Srebrenica en 1997 : on va peut-être trouver une solution pour un ou deux mois, mais on sait très bien qu'on ne peut pas renvoyer ces gens, qui ont eu deux enfants depuis qu'ils sont à Genève. On ne peut pas renvoyer cette famille à Srebrenica, puisque c'est maintenant un fief serbe où les Bosniaques musulmans sont refusés.
J'aimerais savoir si cette ville de Genève, cité d'accueil et de refuge, deviendra enfin un havre de paix. Une fois de plus, il conviendrait, non pas que chaque cas soit examiné au coup par coup, mais qu'on définisse vraiment une politique d'accueil correcte dans ce canton. (Applaudissements.)