Séance du
jeudi 15 février 2001 à
17h
54e
législature -
4e
année -
5e
session -
5e
séance
IU 1011
M. Jean-Pierre Gardiol (L). Mon interpellation concerne les aménagements routiers et le trafic de transit dans les localités.
Récemment, M. Laurent Moutinot, président du département de l'aménagement, de l'équipement et du logement, a publiquement pris position au sujet de la réalisation des traversées de Meyrin, de Vésenaz et du Grand-Saconnex. Si l'on en croit le compte rendu qui a paru dans la «Tribune de Genève» du 2 février dernier, seul le projet de traversée du Grand-Saconnex pourrait être retenu, alors que les deux premiers seraient tout bonnement abandonnés ou repoussés aux calendes grecques, en dépit de la ferme volonté politique manifestée à plusieurs reprises par les autorités communales et la population de Meyrin et de Vésenaz de construire ces ouvrages.
Lors du discours de Saint-Pierre de décembre 1997, au chapitre de l'environnement, des transports, de l'aménagement et de l'énergie, votre Conseil avait clairement indiqué que, je cite, «les aménagements routiers ou de trafic visant au contournement par le trafic de transit des localités et des quartiers pour motifs de sécurité et de qualité de la vie seront avancés».
Dès lors, je désire savoir si les déclarations récentes du président du DAEL expriment l'avis du Conseil d'Etat in corpore, ce qui serait en contradiction complète avec le discours de Saint-Pierre, ou s'ils n'expriment que l'opinion personnelle de M. le conseiller d'Etat Moutinot.
Réponse du Conseil d'Etat
M. Laurent Moutinot. Monsieur le député Gardiol, vous avez bien fait de relire le discours de Saint-Pierre auquel nous sommes très attachés. Vous auriez dû le relire à partir du paragraphe précédent, qui précise que l'effort doit être porté sur les transports publics. Il est vrai qu'il est également indiqué que les aménagements concernant le trafic de transit dans les agglomérations seront avancés.
En ce qui concerne les trois traversées que vous avez citées, celle de Vésenaz, vous le savez, n'a pas été stoppée ou interrompue. En revanche, elle ne figure pas au plan de trésorerie «grands travaux» parce que ce n'est pas une priorité en matière de transport. Il en est de même pour celle de Meyrin. En effet, ces deux ouvrages ont des impacts locaux positifs ou négatifs, on peut en discuter, mais ni l'un ni l'autre ne contribue à aller dans le sens voulu, c'est-à-dire une réduction, un report modal du trafic privé vers les transports publics. C'est la raison pour laquelle ces deux ouvrages ne figurent pas, à ce jour, au plan de trésorerie «grands travaux». Cependant, ils n'ont pas été stoppés, ils avancent comme le dit le discours de Saint-Pierre.
En ce qui concerne la traversée du Grand-Saconnex, elle se situe dans un contexte différent parce qu'elle a un impact global sur la qualité de l'environnement. Elle a un effet important sur la circulation. Si elle ne figure pas non plus au plan de trésorerie «grands travaux», c'est parce que l'étude de ce projet délicat ne permet pas encore de vous dire quand il sera construit.
Il n'y a, par conséquent, pas d'enterrement. Il y a simplement une priorisation des projets. Les projets prioritaires, ce sont les trams et la liaison Cornavin - La Praille - Eaux-Vives - Annemasse. Les projets de traversée, au-delà de ce qu'en voudront les populations locales, ne sont effectivement pas, à ce jour, des priorités de l'Etat.
Cette interpellation urgente est close.