Séance du
jeudi 25 janvier 2001 à
17h
54e
législature -
4e
année -
4e
session -
2e
séance
IN 117 et objet(s) lié(s)
Lancement d'une initiative
L'Union Vaud-Genève - Pour une Suisse des régions a lancé l'initiative populaire intitulée « Oui à la région », qui a abouti.
Le tableau ci-dessous indique les dates ultimes auxquelles cette initiative doit être traitée aux différents stades du processus d'examen des initiatives prévus par la loi.
1.
Arrêté du Conseil d'Etat constatant l'aboutissement de l'initiative, publié dans la Feuille d'avis officielle le
27 octobre 2000
2.
Débat de préconsultation sur la base du rapport du Conseil d'Etat au sujet de la validité et de la prise en considération de l'initiative, au plus tard le
27 janvier 2001
3.
Décision du Grand Conseil au sujet de la validité de l'initiative sur la base du rapport de la commission législative, au plus tard le
27 juillet 2001
4.
Sur la base du rapport de la commission désignée à cette fin, décision du Grand Conseil sur la prise en considération de l'initiative et sur l'opposition éventuelle d'un contreprojet, au plus tard le
27 avril 2002
5
En cas d'opposition d'un contreprojet, adoption par le Grand Conseil du contreprojet, au plus tard le
27 avril 2003
Les soussignés, électrices et électeurs du canton de Genève, en vertu de l'article 65A de la constitution de la République et canton de Genève, du 24 mai 1847, et des articles 86 à 94 de la loi sur l'exercice des droits politiques, du 15 octobre 1982, appuient la présente initiative cantonale rédigée de toutes pièces, tendant à la révision partielle de la constitution en vue de la création d'un canton commun unissant les cantons de Genève et de Vaud auxquels pourraient se joindre un ou plusieurs cantons tiers limitrophes, et proposent à cette fin l'adoption d'un nouvel article 180 de la constitution (A 2 00) ainsi conçu :
Article unique
La constitution de la République et canton de Genève, du 24 mai 1847, est modifiée comme suit :
Art. 180 Création d'un canton commun (nouveau)
1 En vue de créer un canton commun, les peuples des cantons de Genève et de Vaud établissent une assemblée constituante, composée de 100 membres.
2 Le canton de Genève élit 50 députés, selon le système de la représentation proportionnelle. Les dispositions constitutionnelles et législatives relatives à l'élection du Grand Conseil s'appliquent.
3 L'élection a lieu dans les six mois qui suivent l'octroi de la garantie fédérale aux deux cantons.
4 Le membre le plus âgé de l'assemblée constituante convoque et préside la première séance. Puis l'assemblée élit son bureau, choisit le lieu de ses réunions et adopte son règlement. Elle peut notamment nommer des commissions, consulter des experts et requérir l'aide de l'administration des deux cantons.
5 L'assemblée constituante est élue pour quatre ans et doit présenter un projet de constitution avant la fin de son mandat. Si elle n'y parvient pas, elle est soumise à une nouvelle élection, conformément à l'alinéa 2. Elle est dissoute si elle ne termine pas ses travaux à l'expiration de la seconde période de quatre ans.
6 Le canton de Genève assume la moitié des frais occasionnés par les travaux de l'assemblée constituante.
7 Le projet de constitution élaboré par l'assemblée constituante est soumis simultanément au vote du peuple des cantons de Genève et de Vaud. S'il est accepté dans les deux cantons, ceux-ci demandent la garantie fédérale et proposent aux autorités fédérales la révision des articles premier et 150 de la constitution fédérale.
8 La constitution du canton commun entre en vigueur dans les six mois qui suivent la révision de la constitution fédérale.
9 Si, dans un ou plusieurs cantons tiers limitrophes du canton commun, le peuple accepte une initiative en vue de se joindre à sa création, chacun des cantons intéressés élit 50 députés qui se réunissent à l'assemblée constituante, les alinéas 1 à 8 demeurant applicables, directement ou par analogie.
Aujourd'hui, la Suisse doute et marque le pas. Isolée et cloisonnée, bloquée dans ses lourdeurs et sa complexité, elle a besoin d'un nouvel élan et d'une nouvelle solidarité.
Les cantons, eux, sont à bout de souffle. Débordés et désargentés, ils ne sont plus des catalyseurs de l'activité, ni des garants du maintien de la qualité de la vie. De plus, ils ne sont plus adaptés au quotidien des personnes qui enjambent quotidiennement les frontières cantonales.
Pour être forte, au plan intérieur et dans l'Europe, la Suisse devra remplacer les 26 Etats nains qui la paralysent par de plus vastes régions, dynamiques et démocratiques. Et pour que le chantier de la régionalisation ait une chance d'exister, la question régionale doit au moins être posée. Tel est le sens de notre initiative.
En bref, nous proposons :
d'élire 50 député-e-s genevois-e-s et 50 député-e-s vaudois-e-s à une assemblée constituante chargée de créer un canton commun ;
de permettre aux cantons voisins de se joindre à l'opération et de faire partie du canton commun en élisant également 50 député-e-s à l'assemblée constituante.
Signer l'initiative, c'est ouvrir le débat, et donc...
lancer un grand chantier citoyen, à partir de la base, qui offre à tous la possibilité de discuter et d'agir dans la réorganisation du pays ;
instaurer une constituante qui permettra d'aborder les questions institutionnelles dans leur globalité et sous tous leurs aspects, sans préalable ni exclusive ;
faire un premier pas dans un processus de régionalisation ouvert ;
offrir au pays une chance unique de revitaliser le fédéralisme ;
choisir l'union pour promouvoir la santé, le social, la formation, l'environnement ;
offrir à notre région un grand projet, concret, porteur d'avenir, dynamique ;
vouloir pour notre région un plus grand poids et une nouvelle dimension politiques ;
offrir aux communes l'opportunité d'augmenter leurs compétences, conformément au principe de subsidiarité ;
lier ouverture vers l'extérieur et ouverture à l'intérieur dans le même esprit de réponse à la globalisation économique et de retour du politique ;
préférer le camp des réformes à celui de la résignation, pour rassembler au-delà des clivages, des clichés et des querelles locales.
L'avenir de Genève, c'est la région !
Rapport du Conseil d'Etatau Grand Conseil sur la validité et la prise en considération de l'initiative constitutionnelle 117 « Oui à la région »
1.
Arrêté du Conseil d'Etat constatant l'aboutissement de l'initiative, publié dans la Feuille d'avis officielle le
27 octobre 2000
2.
Débat de préconsultation sur la base du rapport du Conseil d'Etat au sujet de la validité et de la prise en considération de l'initiative, au plus tard le
27 janvier 2001
3.
Décision du Grand Conseil au sujet de la validité de l'initiative sur la base du rapport de la Commission législative, au plus tard le
27 juillet 2001
4.
Sur la base du rapport de la commission désignée à cette fin, décision du Grand Conseil sur la prise en considération de l'initiative et sur l'opposition éventuelle d'un contreprojet, au plus tard le
27 avril 2002
5
En cas d'opposition d'un contreprojet, adoption par le Grand Conseil du contreprojet, au plus tard le
27 avril 2003
Les soussignés, électrices et électeurs du canton de Genève, en vertu de l'article 65A de la Constitution de la République et canton de Genève, du 24 mai 1847, et des articles 86 à 94 de la loi sur l'exercice des droits politiques, du 15 octobre 1982, appuient la présente initiative cantonale rédigée de toutes pièces, tendant à la révision partielle de la Constitution en vue de la création d'un canton commun unissant les cantons de Genève et de Vaud auxquels pourraient se joindre un ou plusieurs cantons tiers limitrophes, et proposent à cette fin l'adoption d'un nouvel article 180 de la Constitution (A 2 00) ainsi conçu :
Article unique
La Constitution de la République et canton de Genève, du 24 mai 1847, est modifiée comme suit :
Art. 180 Création d'un canton commun (nouveau)
1 En vue de créer un canton commun, les peuples des cantons de Genève et de Vaud établissent une assemblée constituante, composée de 100 membres.
2 Le canton de Genève élit 50 députés, selon le système de la représentation proportionnelle. Les dispositions constitutionnelles et législatives relatives à l'élection du Grand Conseil s'appliquent.
3 L'élection a lieu dans les six mois qui suivent l'octroi de la garantie fédérale aux deux cantons.
4 Le membre le plus âgé de l'Assemblée constituante convoque et préside la première séance. Puis l'assemblée élit son bureau, choisit le lieu de ses réunions et adopte son règlement. Elle peut notamment nommer des commissions, consulter des experts et requérir l'aide de l'administration des deux cantons.
5 L'Assemblée constituante est élue pour quatre ans et doit présenter un projet de constitution avant la fin de son mandat. Si elle n'y parvient pas, elle est soumise à une nouvelle élection, conformément à l'alinéa 2. Elle est dissoute si elle ne termine pas ses travaux à l'expiration de la seconde période de quatre ans.
6 Le canton de Genève assume la moitié des frais occasionnés par les travaux de l'Assemblée constituante.
7 Le projet de constitution élaboré par l'Assemblée constituante est soumis simultanément au vote du peuple des cantons de Genève et de Vaud. S'il est accepté dans les deux cantons, ceux-ci demandent la garantie fédérale et proposent aux autorités fédérales la révision des articles premier et 150 de la Constitution fédérale.
8 La constitution du canton commun entre en vigueur dans les six mois qui suivent la révision de la Constitution fédérale.
9 Si, dans un ou plusieurs cantons tiers limitrophes du canton commun, le peuple accepte une initiative en vue de se joindre à sa création, chacun des cantons intéressés élit 50 députés qui se réunissent à l'Assemblée constituante, les alinéas 1 à 8 demeurant applicables, directement ou par analogie.
Déposée en avril 1999, l'initiative populaire constitutionnelle « Vaud-Genève » a recueilli 13 428 signatures valables. Quatorze mois plus tard, soit en juin 2000, l'initiative jumelle nommée « Oui à la région » était déposée à Genève avec 10 104 signatures.
Enclavé en territoire français, le canton de Genève s'est développé au cours de son histoire comme une capitale hors-sol qui fonde sa prospérité sur trois facteurs :
Principaux argumentsdes initiants
Principaux argumentsdes Conseils d'Etat
La régionalisation est déjà une réalité. Le quotidien, l'activité, la formation, la culture des habitants ont déjà fait exploser les frontières cantonales. Une adaptation des institutions à la vie des citoyens est incontournable.
Les espaces vécus varient en fonction des activités qui y sont développées par les citoyens. Ainsi à plusieurs activités correspondent des espaces vécus différents.
L'institutionnalisation de nouvelles régions figerait les espaces dont la géométrie varie justement en fonction des activités humaines qui y sont développées.
Le système fédéraliste doit s'adapter aux réalités nouvelles et retrouver le dynamisme qu'il a perdu.
Plusieurs défis se posent actuellement au système politique suisse. Toutefois, la création de "super-cantons" n'est pas une solution. Le fédéralisme coopératif, tel que développé par les gouvernements cantonaux grâce aux collaborations intercantonales constitue une solution plus réaliste et plus souple que celle des fusions. Il convient de favoriser les collaborations intercantonales autour de projets concrets facilitant le quotidien des citoyens, et non pas des solutions institutionnelles faisant fi des identités cantonales.
Les cantons actuels ne peuvent plus assumer seuls les tâches d'un Etat fédéré. Désargentés, débordés, essoufflés, ils risquent de devenir de simples zones administratives, régies par des lois-cadres fédérales et de multiples concordats.
Les cantons n'appartiennent pas au passé. Pour conserver leur place centrale dans le système suisse, ils doivent unir leurs forces dans tous les domaines profitables. A cette fin, ils mettent en oeuvre des projets de collaboration intercantonale (par exemple : les HES) permettant de réaliser les synergies nécessaires et de mettre en commun une partie de leurs ressources.
Les concordats ne peuvent répondre de manière efficace et démocratique à la nécessité pour les cantons de collaborer.
L'efficacité d'une collaboration est directement fonction de l'objectif poursuivi. Or, des frontières institutionnelles rigides s'avèrent inefficaces pour régler les problèmes qui se posent à des échelles qui varient en fonction des enjeux rencontrés. En revanche, la collaboration intercantonale à géométrie variable permet d'atteindre les tailles critiques nécessaires pour chacun des projets mis en oeuvre, garantissant ainsi une efficacité optimale. Par ailleurs, la participation des parlements à la politique extérieure est actuellement accrue grâce aux solutions établies par la Conférence des gouvernements de Suisse occidentale (CGSO).
Vouloir unir Vaud et Genève constitue la première étape d'un chantier national. Les cantons voisins peuvent adhérer au nouveau canton. L'espace n'est donc pas figé à Vaud et à Genève.
La création de nouvelles régions par le biais de fusions ignore la réalité des identités régionales, cantonales, culturelles et politiques liées aux frontières cantonales. Il existe un risque de favoriser des controverses de nature culturelle ou linguistique actuellement évitées par la longue existence des frontières cantonales. Le risque ultime encouru serait, à terme, d'arriver à un redécoupage territorial correspondant aux frontières linguistiques. Ce dernier représenterait une menace grave pour la cohésion et l'avenir de la Suisse.
Le potentiel d'économie de l'Union Vaud-Genève serait de CHF 1'600.- par habitant et par an (Etude Eco'Diagnostic + BAK de février 1999).
Aucun chiffre ne peut sérieusement être établi. Le processus de fusion politique et administratif entraînera, au contraire, des frais importants liés à la réorganisation totale des institutions cantonales.
En un mot :
Réunir aujourd'hui Vaud et Genève en un seul canton pour reconstruire la Suisse demain sur une base régionale!
En un mot :
Les régions ne se décrètent pas, elles se vivent !
Le Conseil d'Etat vous invite, Mesdames et Messieurs les députés, à prendre acte du présent préavis mais à rejeter l'initiative « Oui à la Région » sans contreprojet.
Annexe : Tableau récapitulatif des principales actions de collaboration entre les cantons de Genève et Vaud entreprises dans le courant de l'année 2000, état au 1er décembre 2000
Annexe : Tableau récapitulatif des principales actions de collaboration entre les cantons de Genève et Vaud entreprises dans le courant de l'année 2000, état au 1er décembre 2000
Etat d'avancement
Vitrine commune pour la promotion industrielle
en cours
Projet triangulaire universitaire "Sciences, Vie Société"
en cours
Harmonisation des législations universitaires s'appliquant aux étudiants, au personnel et aux professeurs
projet achevé pour les étudiants, en cours pour le personnel et les professeurs.
Enseignements universitaires
en cours
3ème voie CFF entre Genève-Coppet (Rail 2000, 1ère étape), Nyon/Gland (Rail 2000, 2ème étape)
1ère étape en cours de réalisation, 2ème étape à l'étude
Transport d'agglomération
analyse en cours, contacts continus
Communauté tarifaire des transports publics
base légale adoptée, projet en cours
Swissmetro
projet à long terme
Participation vaudoise au Centre d'Accueil - Genève Internationale
en cours
Financement croisé d'infrastructures ayant un intérêt commun
en cours
Fond d'encouragement à l'emploi des intermittents des métiers du spectacle
projet réalisé, entrée en vigueur le 1er octobre 2000
Haute école spécialisée de Suisse occidentale
réalisé, améliorations con-tinues
Haute école spécialisée Santé-social
création en cours
Encouragement à la recherche appliquée entre les HES et les universités
en cours
Haute école lémanique de musique
en cours
Haute école pédagogique
en cours
Ecole supérieure d'art appliqué
en cours
collaborations continues
Collaboration dans le domaine tarifaire (convention intercantonale d'hospitalisation et protocole d'accord VD-GE)
collaborations continues
en cours
Formation des professionnels de la santé
collaboration continue
Aéroport international de Cointrin
contacts continus
Aménagement de la région de Terre Sainte
analyses en cours
contacts continus
réalisé, procédure adoptée par les Conseils d'Etat en juin et septembre 2000
Arboriculture et maîtrise du Feu bactérien
actions continues
Gestion des déchets
actions continues
Renaturalisation du Lac Léman (Commission internationale pour la protection des eaux du Léman - CIPEL)
Table des matières
La présidente. Je vous rappelle, Mesdames et Messieurs les députés, que nous n'avons à nous prononcer que sur la validité du texte.
IN 117
Cette initiative est renvoyée à la commission législative.
IN 117-A
Le Grand Conseil prend acte de ce rapport.