Séance du
jeudi 30 novembre 2000 à
17h
54e
législature -
4e
année -
2e
session -
55e
séance
IU 965
M. Bernard Annen (L). Mon interpellation urgente s'adresse à M. Cramer. Monsieur Cramer, nous avons appris que le directeur de l'office cantonal de l'énergie voyait son poste supprimé et qu'une réorganisation de l'office était en cours. Selon nos informations, il y a donc mise à l'écart d'un fonctionnaire dont les compétences étaient reconnues jusqu'ici - je rappelle que M. Genoud travaille depuis près de vingt ans dans cet office. Ce licenciement - appelons un chat, un chat ! - est-il dû à une faute professionnelle ou découle-t-il d'un règlement de comptes politique ?
Je prends la parole aujourd'hui, parce que je suis témoin que, de tout temps, le groupe des Verts a demandé la démission de M. Genoud. Monsieur le conseiller d'Etat, ce service est sous votre responsabilité depuis deux ans et je m'aperçois que vos collègues y sont parvenus ! M. Genoud est-il coupable, d'après ce que nous avons pu entendre, d'avoir préparé une prise de position pour le Conseil d'Etat jugée trop pro-nucléaire, position que le Conseil d'Etat a, semble-t-il, envoyée à Berne sans l'avoir lue attentivement ?
Ma question est la suivante : M. Genoud a-t-il réellement fait une faute professionnelle ? Si oui, laquelle ? Par votre réponse, vous pourrez rassurer le parlement sur votre voeu de ne pas politiser davantage le débat sur l'énergie, de rallumer la guerre de l'énergie. Ce qui me fait dire cela aussi, c'est que nous avons cru comprendre que votre protégé bernois, M. Philippe Roch, aurait tendance à vouloir revenir dans notre canton, ce qui serait naturellement perçu comme un peu de provocation. Nous attendons votre réponse avec intérêt et, surtout, nous verrons et analyserons ce que vous allez faire dans l'avenir, Monsieur le président.
Réponse du Conseil d'Etat
M. Robert Cramer. D'abord, j'ai appris beaucoup de choses intéressantes en écoutant l'interpellation urgente de M. Annen ! Je tiens à vous dire deux choses.
Premièrement, je n'entends pas parler ici des qualités ou des défauts de tel ou tel collaborateur de l'administration. Non seulement cela n'est pas d'usage, non seulement cela n'entre pas dans ma conception de la séparation des pouvoirs, mais cela n'entre tout simplement pas dans ma conception du respect que l'on doit aux collaboratrices et aux collaborateurs de l'administration. Je ne vais donc pas ici commenter le comportement que vous attribuez à tel ou tel fonctionnaire de l'Etat.
Je peux simplement vous dire que les procédés qui relèvent, de près ou de loin, de la «chasse aux sorcières» sont, à mes yeux, totalement inadmissibles. Je considère que le Conseil d'Etat est garant de ce que tous les fonctionnaires de l'administration soient traités de façon égale et qu'ils ne se voient pas reprocher, de quelque façon que ce soit, les opinions qu'ils ont dans tel ou tel domaine. Je crois avoir eu l'occasion de le dire à plusieurs reprises et ces propos généraux que je tiens s'appliquent, bien évidemment, au directeur de l'office cantonal de l'énergie.
Cette interpellation urgente est close.