Séance du
jeudi 30 novembre 2000 à
17h
54e
législature -
4e
année -
2e
session -
55e
séance
IU 960
M. Jean Rémy Roulet (L). Cette interpellation urgente s'adresse à trois conseillers d'Etat, par ordre d'importance, M. Cramer, M. Lamprecht et M. Moutinot. En date du mercredi matin 22 novembre dernier, Coordination énergie - qui regroupe l'Association pour l'appel de Genève, l'Association transport et environnement, ContrAtom, la Société suisse pour la protection de l'environnement, la Société suisse pour l'énergie solaire, le World Wide Life Fund, le parti écologiste genevois, le parti du Travail et le parti socialiste genevois - a organisé une conférence de presse annonçant qu'elle bloquerait, à Genève, la venue de deux opérateurs télécom sous prétexte que ceux-ci consommeraient trop d'électricité.
Outre le fait que Coordination énergie oublie que plusieurs industries genevoises de renom, fortes consommatrices d'énergie et d'électricité, ont fermé leurs portes ces derniers mois et que la venue de ces deux opérateurs ne ferait que compenser, toujours en termes de consommation énergétique, ces disparitions, cette campagne de presse et la politisation du débat qui s'ensuit sont tout à fait néfastes pour l'image de notre canton. Elles risquent, à terme, de réduire à néant les efforts de la promotion économique cantonale, dont l'objectif est d'attirer à Genève des emplois hautement qualifiés dans des secteurs d'avenir.
Ma question est la suivante : quels moyens ces trois départements entendent-ils mettre en oeuvre pour défendre de façon active l'implantation de nouvelles industries à Genève, sans que celles-ci subissent des attaques injustifiées par voie de presse ? Il s'agit de rassurer au plus vite ces dernières, ainsi que tous les milieux économiques cantonaux, avant que le débat énergétique cantonal ne retombe dans les clivages qui ont marqué les années 80 et qui pourraient être fort dommageables pour notre République.
Réponse du Conseil d'Etat
M. Robert Cramer. Vous interpellez le Conseil d'Etat, Monsieur Roulet, sur les moyens que nous entendons mettre en oeuvre pour réparer ce qui pourrait être préjudiciable à l'image de notre canton dans cette conférence de presse dont vous parlez, et pour éviter qu'à l'avenir de tels débats publics, qui prendraient le ton d'une conférence de presse ou d'une manifestation, ne puissent se reproduire.
En ce qui concerne ce cas particulier, nous avons fait savoir - par l'intermédiaire des Services industriels du canton de Genève, qui sont éminemment concernés par la venue à Genève de ces gros consommateurs d'électricité - à l'opérateur auquel vous vous référez, notre disponibilité pour favoriser un dialogue entre ceux qui s'interrogent quant à sa consommation d'énergie et ceux qui entendent favoriser son projet d'implantation sur le territoire de notre canton.
Cette information a été donnée immédiatement après la conférence de presse dont vous parlez, qui a eu lieu, sauf erreur, un mercredi ou un jeudi. Le lundi suivant, une première rencontre a eu lieu dans les locaux des Services industriels avec cet opérateur, rencontre à laquelle participait le secrétaire général du département dont j'ai la charge.
A la suite de cette rencontre, cet opérateur s'est dit tout à fait intéressé à avoir un contact avec les organisations critiques en matière de politique de l'énergie de notre canton. Les quelques suggestions que l'on pourrait faire à cet opérateur pour lui permettre de réduire sa consommation d'énergie sont, à ses yeux, tout à fait bienvenues. C'est dire qu'un dialogue s'instaure sur ce point. Nous sommes à la recherche d'une date qui conviendrait aux uns et aux autres, pour qu'ils puissent se rencontrer, communiquer et mettre fin à ce qui n'est peut-être qu'un malentendu.
Quant à l'avenir, les événements que vous relatez - et sur lesquels j'ai eu la possibilité de m'exprimer lors de la précédente séance du Grand Conseil, à l'occasion d'une autre interpellation urgente - mettent en évidence le fait que, dans notre législation cantonale, il existe un certain nombre de complexités dans le domaine de l'énergie qui, à l'occasion, peuvent être la source de certains dysfonctionnements administratifs.
Nous serons donc amenés à déposer devant vous un projet de loi, qui est actuellement élaboré d'entente entre le DAEL et le DIAE et qui doit encore être soumis au Conseil d'Etat, de façon à rendre un peu plus claires et plus transparentes les procédures dans ce domaine. J'espère que ce travail législatif, auquel vous serez amenés à concourir, sera de nature à éviter la répétition de faits semblables à ceux que vous avez cités.
Cette interpellation urgente est close.