Séance du
jeudi 16 novembre 2000 à
17h
54e
législature -
4e
année -
1re
session -
51e
séance
IU 951
Mme Caroline Dallèves-Romaneschi (Ve). Ma question s'adresse à MM. Cramer et Moutinot, mais en particulier à M. Cramer. Certains d'entre vous ont déjà entendu parler de la question de l'implantation des opérateurs télécom à Genève. Deux sociétés, Digiplex et LDCom, souhaitent s'installer à Genève, ce qui est bien en principe, mais qui soulève de graves questions écologiques. En effet, ces deux opérateurs demandent chacun une puissance électrique de 4 mégawatts pour leur climatisation. Ce chiffre est énorme. Comme vous le savez tous, plus du tiers de notre courant provient du nucléaire. C'est une des raisons pour lesquelles nous devrions être extrêmement parcimonieux et rationnels dans notre gestion de l'énergie. C'est ce que dit la loi, la constitution genevoise et également la conception cantonale de l'énergie récemment adoptée par le Conseil d'Etat et par le Grand Conseil.
Or, Mesdames et Messieurs les députés, dès lors qu'il s'agit de ces opérateurs télécom, il semble que la loi et la conception n'existent plus en ce qui concerne leur demande d'énergie. En effet, nous venons d'apprendre que l'OCEN a préavisé favorablement cette demande et que le DAEL, par conséquent, a autorisé la construction et accordé deux autorisations, contre lesquelles un recours va être déposé.
Ces autorisations ont été accordées sans même se demander si le concept énergétique proposé par ces sociétés était cohérent. Il semble, d'après les premières indications en notre possession, que ce concept est totalement dépassé et qu'il a été calculé avec une ancienne norme qui prévoit un kilowatt par m2, alors qu'aujourd'hui les ordinateurs modernes, semble-t-il, consomment beaucoup moins et produisent moins de chaleur.
Nous sommes choqués que les Services industriels, l'OCEN et le DAEL mènent chacun leur politique de leur côté, sans concertation et sans aucune perspective d'utilisation rationnelle de l'énergie. En continuant ainsi, on peut aussi bien jeter purement et simplement la conception cantonale de l'énergie !
Ma question dès lors est la suivante : comment l'OCEN peut-il, d'un côté, autoriser une puissance de 4 mégawatts - vraisemblablement un record mondial de gaspillage - alors que, de l'autre, l'Etat prétend vouloir faire du développement durable ? Pourquoi les différents services de l'Etat ne parviennent-ils pas à mettre sur pied une politique énergétique cohérente ?