Séance du
jeudi 16 novembre 2000 à
17h
54e
législature -
4e
année -
1re
session -
51e
séance
IU 948
M. Luc Gilly (AdG). Je m'adresse au Conseil d'Etat, en général et à Mme Brunschwig Graf, en particulier. C'est une histoire que j'ai déjà évoquée au moins deux ou trois fois dans cette enceinte et je suis désolé d'y revenir, Madame Brunschwig Graf. Il s'agit du triopack des cérémonies de fin d'année. Je trouve quand même étonnant qu'année après année, intervention après intervention, rien ne bouge, les choses restent figées, comme si tout allait de soi pour l'éternité !
Pour ma part, je ne cours pas les cérémonies, surtout pas les cérémonies militaires, mais il se trouve que nous sommes régulièrement invités à trois commémorations, soit à la cérémonie du 12 novembre pour les soldats morts au service de la patrie, à l'Escalade, organisée par les sociétés militaires genevoises, et à la commémoration de la Restauration.
Année après année, on fait l'apologie de ces cérémonies. En revanche et une fois de plus, s'agissant du 9 novembre 1932, où des travailleurs et des travailleuses, des hommes et des femmes se sont - j'ai déjà rappelé longuement cette histoire et je ferai plus court, cette fois - opposés à la montée du nazisme et du fascisme, l'ont payé de leur vie ou ont été blessés, touchés par les balles de l'armée suisse, ce jour du 9 novembre 1932. Pas un mot n'est prononcé par le gouvernement, pas un mot de reconnaissance pour ces gens qui se sont engagés face au péril que nous avons connu dans les années 30 et pendant la Deuxième Guerre mondiale.
Aussi, je m'étonne, Madame Brunschwig Graf... Vous pouvez faire toutes les mines que vous voulez : je m'étonne qu'année après année cela se répète, qu'il n'y ait pas un petit geste, un regard un peu bienveillant par rapport à cette histoire, qui a terriblement marqué le peuple genevois. Je le redis ce soir, et je le redirai l'an prochain si je suis réélu ! (Applaudissements.)