Séance du
jeudi 16 novembre 2000 à
17h
54e
législature -
4e
année -
1re
session -
50e
séance
IU 936
M. Charles Beer (S). Mon interpellation urgente s'adresse à M. Carlo Lamprecht, président du département de l'économie, de l'emploi et des affaires extérieures.
Monsieur le président, en application de la loi sur les heures de fermeture des magasins, vous venez de rendre une décision pour ouvrir les magasins en nocturne deux fois avant Noël. Il s'agit d'une stricte application de la loi et du règlement et, comme le prévoit ledit règlement, vous avez consulté les organisations professionnelles. Celles-ci ont été, une fois n'est pas coutume, divergentes sur les soirs à consacrer pour ces deux nocturnes d'avant Noël. L'usage veut, et les années précédentes le montrent, en tout cas l'année dernière, qu'on évite de cumuler les soirs trop difficiles, qu'on évite de cumuler une charge de travail trop importante pour les vendeurs et vendeuses.
Ainsi, l'année dernière, votre département a pris la décision d'ouvrir ces deux nocturnes sur une seule semaine, mais deux mercredis soirs, soit les 15 et 22 décembre. Or cette année, malgré des positions divergentes, je l'ai dit, des partenaires sociaux, vous avez rendu une décision qui, d'une certaine manière, marque les annales.
Vous avez décidé, en effet, de permettre aux magasins d'ouvrir avant Noël pour leurs nocturnes, les 15 et 22 à nouveau, mais cela représente cette année des vendredis soirs, ce qui fait que le personnel travaillera, juste avant Noël, non seulement les vendredis 15 et 22 jusqu'à 22 h, voire 22 h 30, mais également le jeudi soir jusqu'à 20 h et le samedi, également par décision de votre département, jusqu'à 18 h. Ainsi le personnel aura à subir des horaires particulièrement démentiels les jeudis, vendredis et samedis deux semaines consécutives.
Vous avez pris cette décision en ne faisant référence qu'à la demande patronale dans votre arrêté datant du 6 novembre. Vous n'avez même pas mentionné dans les considérants la position des organisations syndicales, ce qui m'amène à vous poser les questions suivantes :
1. Quelles sont les considérations qui vous ont amené à prendre une telle décision ?
2. Avez-vous pensé oui ou non, à la veille de Noël, à la vie de famille des vendeurs et vendeuses du canton de Genève ? Ce sont les deux questions auxquelles je vous prie de répondre et vous en remercie d'avance.
M. Carlo Lamprecht. Je réponds très volontiers à la question de M. Charles Beer. Il est vrai que les partenaires sociaux se sont mis d'accord pour deux ouvertures supplémentaires. Or, malgré les discussions, ils n'ont pas pu tomber d'accord sur quels soirs convenaient le mieux pour ces deux ouvertures supplémentaires.
J'ai pris cette décision aussi par respect des travailleurs parce que j'ai voulu éviter qu'ils travaillent quatre nocturnes durant la même semaine, donc j'ai fait en sorte qu'il y ait trois ouvertures la semaine précédant celle de Noël et trois ouvertures dans la semaine de Noël. A mes yeux, c'était beaucoup plus grave de faire travailler des employés en ouverture nocturne quatre fois dans la même semaine.
C'est simplement pour cela, mais il me semble que, quelle que soit la décision que j'aurais prise, d'après les discussions que vous avez eues entre vous, il y aurait eu des mécontents. J'ai essayé de faire l'équilibre justement, je le répète, en respectant les travailleurs pour qu'ils ne soient pas pénalisés une semaine à travailler quatre soirs dans la même semaine.