Séance du
jeudi 16 novembre 2000 à
17h
54e
législature -
4e
année -
1re
session -
50e
séance
E 1044
Mme Christine Sayegh (S). Le groupe socialiste a l'honneur de proposer à la présidence de notre Grand Conseil, Mme la députée Elisabeth Reusse-Decrey, actuellement première vice-présidente.
Mme Reusse-Decrey est entrée au Grand Conseil en 1989. Elle a accompli son parcours parlementaire avec enthousiasme et elle a été l'initiatrice de nombreux projets, tant dans le domaine de la santé, de l'enseignement, de la sécurité, du développement durable que de l'énergie.
C'est aussi avec énergie et efficacité qu'elle a présidé plusieurs commissions et, en dernier lieu, celle de la santé. Elisabeth Reusse-Decrey a siégé entre autres à la commission de l'enseignement, de l'aménagement, des finances, de l'énergie, de la santé et judiciaire.
Elisabeth Reusse-Decrey a prouvé qu'elle est une femme organisée, dotée d'un esprit de synthèse certain et d'une connaissance précise des dossiers parlementaires tant cantonaux que fédéraux. Par son combat contre les mines antipersonnel, Elisabeth Reusse-Decrey a donné une dimension internationale à ses activités politiques, dimension qui ne pourra que renforcer les relations du Grand Conseil avec la Genève internationale. Notre collègue ayant présidé de nombreuses réunions et organisé plusieurs conférences d'importance, elle saura mener équitablement et avec compétence nos débats.
Le groupe socialiste vous remercie, Mesdames et Messieurs les députés, de bien vouloir soutenir sa candidate et d'en faire la première citoyenne de la République et canton de Genève pour cette dernière année de la 54e législature de notre parlement. Je vous remercie. (Applaudissements.)
M. Daniel Ducommun (R). Mesdames et Messieurs les députés, je tiens à féliciter sincèrement Mme Reusse-Decrey pour son élection, et je suis persuadé qu'elle fera une excellente présidente.
J'ai pu en compagnie des membres du Bureau apprécier ses qualités durant cette année et relever la bonne complémentarité qui nous a animés, Elisabeth apportant sa sensibilité lors de l'examen de divers dossiers qui nous ont occupés.
Je n'ai par ailleurs aucune inquiétude pour son autorité, lors des débats un peu plus animés. Au-delà de son regard doux et sensuel... (Exclamations.) ...Elisabeth est une femme de combat affirmée. Elle l'a prouvé à maintes reprises dans son rôle de militante : soit dans son action contre les mines antipersonnel, soit pour l'amélioration des conditions d'asile, soit encore, plus près de nous et dans un style un peu plus clochemerle, dans son rôle de pasionaria communale à Troinex... Commune du reste - je vous donne cette information en avant-première, et je me permets de vous le dire, car je suis sûre qu'Elisabeth sera d'accord - qui l'accueillera sans aucune rancune et avec tous les honneurs le 7 décembre prochain. Notez déjà cette date dans vos agendas, vous recevrez le bristol incessamment !
Bref, sensibilité, féminité, convictions et fermeté feront d'Elisabeth Reusse-Decrey, j'en suis convaincu, une présidente des plus efficaces.
Bon vent Elisabeth ! (Applaudissements.)
On se calme et on s'organise ! Je poursuis.
Mesdames et Messieurs les députés, au terme de mon mandat et par respect pour votre confiance, il m'appartient de vous faire un bilan - succinct, rassurez-vous ! - de mon action présidentielle, plus précisément de vous rapporter les résultats de quelques améliorations de fonctionnement, présentées en théorie il y a un an, dans cette salle et dans les mêmes circonstances, en vous précisant toutefois qu'il s'est agi d'un travail d'équipe des membres du Bureau, avec le soutien des collaboratrices et collaborateurs du service du Grand Conseil qui ont montré leurs grandes qualités professionnelles.
Une voix. Bravo ! (Applaudissements.)
M. Daniel Ducommun. En ce qui concerne le passage technologique et l'utilisation efficace des nouveaux moyens informatiques, nous avons lancé un nouveau projet, élaboré en collaboration avec le service informatique de l'Assemblée fédérale à Berne, impliquant notamment la refonte du Mémorial électronique, afin que celui-ci puisse rapidement être disponible sur Internet. Le vote électronique dans cette salle est intégré dans ce projet et sera exploitable dès que possible. La procédure arrive gentiment à bout touchant accompagnée - j'y tiens beaucoup, je l'ai dit à plusieurs reprises - d'un rafraîchissement souhaité de notre salle d'assemblée. Dans ce contexte, j'exprime également ma reconnaissance à Jean Spielmann qui nous apporte ses grandes compétences en la matière, en présidant notre commission du suivi informatique.
En ce qui concerne le Mémorial, j'ajoute qu'avec des moyens supplémentaires mis à disposition et l'engagement important de notre responsable ici présente, de son adjointe et de ses collègues, nous avons rattrapé, à ce jour et en moins d'une année, un retard de plus de six mois ! (Applaudissements.)
Mon souhait d'améliorer la politique de communication s'est concrétisé, d'une part, par l'organisation de conférences de presse périodiques, d'autre part, par une meilleure qualité des images transmises par Léman Bleu - cela ne se verra pas encore ce soir, parce qu'ils ne diffusent pas encore en direct - car nous avons investi dans de nouvelles caméras centrales et mobiles. Vous verrez comme vous serez beaux après !
De plus, et en collaboration active avec le Conseil d'Etat, nous apportons notre concours à la diffusion prochaine de soirées citoyennes apportant ainsi aux téléspectateurs le complément d'information nécessaire à une meilleure compréhension de nos travaux et de nos décisions.
Je rappelle aussi la réunion informelle du 1er septembre dernier avec les représentants de la communauté internationale. Ces moments de convivialité répondent à un besoin et doivent absolument être poursuivis.
Si l'on fait référence à quelques données statistiques - très peu, rassurez-vous ! - sachez que l'on a dû traiter vingt-trois recours auprès des tribunaux déposés contre nos lois, dont douze ont d'ores et déjà été jugés, avec comme résultats : six rejets, trois retraits, une irrecevabilité et deux décisions recevables. Cette situation ne m'enchante guère, préférant l'expression démocratique par la voie référendaire plutôt que de nous entraîner dans les méandres juridiques aggravant de surcroît notre budget de fonctionnement. Il est vrai, comme l'écrivait Michel Audiard, que : «La justice c'est comme la Sainte Vierge, si on ne la voit pas de temps en temps, le doute s'installe !».
Une autre statistique pour vous informer que votre président a répondu présent à deux cent quinze représentations avec cocktails, sur trois cent douze invitations personnalisées, accompagnées de la préparation de trente-six discours et de septante-quatre repas... (Exclamations.) ...allant de la choucroute garnie à la terrine de canard au poivre de Madagascar et confit d'oignons... L'analyse indique que le taux de cholestérol dépasse la moyenne... (Rires.) ...et que mon poids s'est aggravé d'environ 8 kilos... (Rires.) Merci, merci à mes collègues du Bureau de m'avoir remplacé à diverses reprises, me permettant ainsi de rester en deça des 10 kilos traditionnels engrangés notamment par les deux présidents qui m'ont précédés ! (Rires.) Zazarovia ! (Applaudissements.)
Je tiens à relever l'excellente collaboration que nous avons entretenue avec les membres du Conseil d'Etat, avec lesquels nous avons eu des séances agréables et gustatives - aussi - et l'appui que nous ont apporté la chancellerie et le protocole. J'aimerais sincèrement remercier les membres de ces services. Les problèmes courants ont été traités avec efficacité. Oh, il faut quand même dire pour l'anecdote, de mémoire, que certaines des motions déposées par notre assemblée auprès du Conseil d'Etat datent de plus de quinze ans et attendent toujours une réponse ! Il serait pertinent de proposer aux auteurs de les retirer, vu la faiblesse de leur actualité...
Je me dois enfin de relever, suite aux interventions de notre sautière à Berne, la nouvelle prise au sérieux des initiatives cantonales que nous déposons à l'attention de l'autorité fédérale et constater qu'une bonne collaboration s'établit dorénavant au sujet des actes parlementaires envoyés par notre Grand Conseil. (Applaudissements.) Cela s'est concrétisé récemment par deux auditions à Berne relatives à la résolution 421, sur les procédures de naturalisation, et la résolution 416, contre la libération du commerce des armes.
Je profite de cette occasion pour mettre en exergue la collaboration de Maria-Anna Hutter durant toute cette année. Ses connaissances parfaites et pertinentes de notre fonctionnement et sa douce fermeté... (Rires.) ...ont contribué à consolider l'autonomie de notre service et l'efficacité de nos activités administratives. Merci, Maria ! (Vifs applaudissements.)
Au sein de notre personnel et avec l'appui de notre sautière, j'ai mis l'accent cette année sur l'état d'esprit, l'ambiance et la convivialité. Ce fut une réussite : du reste, la revue de Neuchâtel en est la preuve éclatante ! Toute ma reconnaissance aux membres du Bureau qui ont compris ce message et qui méritent aussi de ma part, ce soir et en direct devant vous, un petit présent de sincères remerciements. (Applaudissements.)
Où sont les bouquets ? Bravo, la synchronisation ! (Le président remet un bouquet à chaque femme du Bureau et à la sautière, les embrasse et donne une accolade à M. Hodgers.) (Applaudissements.) (Exclamations.) Dans la lancée, il y a deux bouquets qui sont offerts à Mme Chételat et à son adjointe. Je vous verrai tout à l'heure, Madame ! (Rires.) (Le président reprend son souffle.)
En ce moment de changement de présidence, j'aimerais, Mesdames et Messieurs les députés, vous rendre aussi hommage - c'est difficile de vous embrasser individuellement, mais je le ferai tout à l'heure ! - pour votre action et votre disponibilité au profit de notre société. On ne se rend en effet pas suffisamment compte dans l'opinion publique de ce que représente la charge de député.
N'oublions toutefois pas d'utiliser toute méthode pour rendre nos travaux plus efficaces ! Et il y a encore beaucoup d'efforts à faire dans ce sens. Du reste, Jean Spielmann déclarait dans son discours, il y a exactement un an : «Je vous incite les uns et les autres à parler davantage dans cette enceinte des débats politiques et du fond des choses plutôt qu'à reprendre des débats de commission et les débats techniques.»
C'est à vous de décider, Mesdames et Messieurs les députés, si vous voulez continuer à ce rythme ou si vous voulez nous obliger à changer fondamentalement notre mode de fonctionnement et abandonner l'esprit de milicien dans lequel nous oeuvrons et grâce auquel nous pouvons poursuivre notre activité professionnelle. Vous savez, d'expérience, une intervention de plus de cinq minutes perd de son efficacité. Michel de Montaigne écrivait : «La parole est moitié à celui qui parle, moitié à celui qui écoute.» !
En conclusion et en ce qui me concerne, je laisse ce soir la présidence avec l'agréable sentiment d'avoir vécu l'une des plus belles années de ma vie. (Exclamations.) Eh oui !
Merci à mon épouse, à mes enfants qui ont joué le jeu ! Merci à mes amis et au public, avec lequel j'aurai l'occasion de boire le verre de l'amitié tout à l'heure ! Merci aux représentants de la presse !
Mesdames et Messieurs les députés, au moment de prendre congé de vous, je prends la résolution d'avoir rempli consciencieusement mon mandat... (Rires.) ...et d'avoir fait servir nos travaux au bien de la patrie qui nous a confié ses destinées ! Que vive notre République ! (Ovation. Les députés, le Conseil d'Etat et le public se lèvent et applaudissent chaleureusement le président sortant.)
Merci ! Merci beaucoup ! Je vous aime ! (Rires.)