Séance du
vendredi 27 octobre 2000 à
17h
54e
législature -
3e
année -
11e
session -
48e
séance
IU 925
M. Guy-Olivier Segond, président du Conseil d'Etat. Mme la députée Cogne a interpellé le Conseil d'Etat sur un cas particulier qui a ému une partie de la communauté portugaise et qui a été discuté dans un article du quotidien «Le Temps». Mme la députée a posé plusieurs questions au Conseil d'Etat dont la première est la suivante :
Qui, du département de l'instruction publique, va rencontrer les représentants de la communauté portugaise ? La réponse est simple et claire : Mme Brunschwig Graf rencontrera, la semaine prochaine, le consul du Portugal pour instaurer un dialogue - qui, en réalité, existe déjà parfaitement - mais, surtout, pour voir quelle est la suite qu'il convient de donner aux déclarations considérées comme diffamatoires d'une personne qui prétend représenter la communauté portugaise, mais qui à ce jour représente surtout elle-même.
La deuxième question portait sur la commission d'éthique qui devait être mise sur pied, selon Mme la députée, lors de la précédente législature. La commission d'éthique de la jeunesse a effectivement été mise en place lors de la précédente législature. Présidée par M. Eric Fuchs, professeur d'éthique à la faculté de théologie, elle est également composée de M. Gilles Petitpierre, professeur à la faculté de droit, de M. Jean Kellerhals, professeur de sociologie à la faculté des sciences économiques et sociales, de Mme Jacqueline Aubert, médecin psychiatre, et de M. William Hostettler, ancien fonctionnaire de l'office de la jeunesse. Elle répond aux questions que se posent les collaborateurs et les collaboratrices de l'office de la jeunesse dans le domaine éthique et elle se saisit également des questions qu'elle estime nécessaire d'étudier.
Par ailleurs, Mme la députée Cogne suggérait au département de l'instruction publique d'envisager d'engager des médiateurs culturels, qui feraient le lien entre ces familles modestes et les services publics.
A cet égard, le Conseil d'Etat tient à relever que, sans avoir à proprement parler des médiateurs culturels, le département de l'instruction publique entretient, avec les communautés étrangères et en particulier avec la communauté portugaise, des relations que l'on peut considérer comme privilégiées. Dans le cadre de l'enseignement primaire, dans le domaine des cours de langue et de culture, des enseignants portugais du consulat du Portugal viennent dans les classes raconter des histoires, des contes et des légendes aux enfants. Parallèlement, le département de l'instruction publique offre à ces enseignants une formation sur le système éducatif genevois et, en particulier, sur l'apprentissage de la lecture. Une information spécifique est donnée aux parents des enfants portugais dans la langue portugaise par des collaborateurs portugais.
Enfin, toujours dans le domaine de l'enseignement primaire, des opérations pédagogiques de grande envergure sur le thème de l'environnement ont été menées conjointement à l'école primaire et au cycle d'orientation par l'Association culturelle portugaise de Genève, qui a d'ailleurs remercié chaleureusement le département et sa présidente.
Dans le domaine, plus particulier, du service médico-pédagogique, ce service collabore avec le consulat du Portugal, notamment avec le psycho-pédagogue et les enseignants de langue et de culture portugaises qui sont rattachés à ce consulat. Le département de l'instruction publique a des médiateurs interprètes qui favorisent les relations avec les familles, leur dispensent une formation, avec l'aide d'un médecin et d'un psychologue du SMP. Enfin, de manière plus générale, la cellule Migration du DIP traite de toutes les questions relatives à la bonne intégration des enfants migrants, qu'ils soient Portugais ou d'une autre nationalité. Ces exemples montrent, de l'avis du Conseil d'Etat, qu'il n'est pas nécessaire d'engager des médiateurs autres que les enseignants de nationalité et de langue portugaise et les responsables du département de l'instruction publique.
De manière plus générale, si le Conseil d'Etat peut comprendre parfaitement que la souffrance et la douleur des parents puissent se transformer en agressivité à l'égard des services publics compétents qui tentent de les aider, il ne peut pas accepter qu'à propos d'un cas particulier - sur lequel nous n'entendons donner aucune explication publique pour préserver les intérêts de l'enfant - on mette en cause l'ensemble de la politique d'intégration des enfants migrants, politique qui par ailleurs est soutenue par l'ensemble du parlement, tous partis confondus, et mise en oeuvre par le corps enseignant, qui le fait dans des circonstances souvent difficiles, mais de manière exemplaire.
On ne peut pas non plus admettre, de l'avis du Conseil d'Etat, que par le biais d'accusations infondées, invraisemblables et diffamatoires, on tente de nuire aux relations qui existent entre les parents portugais et l'école publique genevoise, qui se sont toujours caractérisées par un climat de confiance.
Cette interpellation urgente est close.