Séance du vendredi 27 octobre 2000 à 17h
54e législature - 3e année - 11e session - 47e séance

M 1363
23. Proposition de motion de Mme et MM. Jean-Marc Odier, Thomas Büchi, Hervé Dessimoz, Daniel Ducommun, John Dupraz, Bernard Lescaze, Jean-Louis Mory, Walter Spinucci, Marie-Françoise de Tassigny, Pierre-Pascal Visseur, Roger Beer et Louis Serex pour une étude de la qualité des écoles genevoises. ( )M1363

EXPOSÉ DES MOTIFS

L'école genevoise est en pleine mutation. La nouvelle maturité en est à sa 3e année; la réforme de l'enseignement primaire a été lancée dans plusieurs établissements. Une nouvelle grille horaire est introduite actuellement au Cycle d'orientation; le Grand Conseil débat - plus ou moins sereinement - de la généralisation des classes de 7e hétérogènes.

Ces changements visent à adapter l'école genevoise aux mutations de la société en général et de l'enseignement en particulier. Certains d'entre eux sont largement soutenus, d'autres sont discutés de manière plus polémique. A l'occasion de ces réformes et de ces débats, chacun vise, du moins nous l'espérons, à améliorer la qualité de l'école genevoise.

Parallèlement, il est prétendu par de nombreuses personnes (enseignants, employeurs, parents, députés,…) que le niveau des élèves genevois est en baisse. La publication des résultats d'une étude sur le niveau des élèves vaudois a créé récemment quelques remous dans ce canton voisin du nôtre.

Les rumeurs genevoises sont-elles fondées ? Les élèves sont-ils meilleurs ou plus mauvais qu'il y a 10, 20 ou 50 ans ? La suppression du redoublement à l'école primaire améliore-t-elle le niveau des élèves au cycle d'orientation ? Le niveau d'orthographe des étudiants de l'université est-il vraiment si faible ? Les apprentis savent-ils encore faire des calculs élémentaires sans calculatrice ?

Voilà quelques questions parmi tant d'autres pour lesquelles nous souhaiterions obtenir une réponse la plus objective possible, dénuée de toute arrière-pensée politicienne ou idéologique. Des études sont en cours, comme par exemple au sujet des cycles hétérogènes par rapport aux cycles à section. D'autres devraient à notre sens être faites. Et toutes devraient être publiées… afin que les futures décisions puissent être prises en connaissance de cause.

Parallèlement à ces demandes d'études, nous demandons au Conseil d'Etat de bien vouloir intervenir auprès des enseignants afin d'éviter que ceux-ci ne renoncent à corriger les erreurs les plus graves ou à combler certaines lacunes importantes. Il semble en effet que certains enseignants découragés commencent à ne plus corriger ce qui devrait l'être (orthographe, par exemple).

Il ne s'agit assurément pas de blâmer les enseignants, mais au contraire de les soutenir et de les encourager dans une mission toujours plus difficile.

Nous vous remercions, Mesdames et Messieurs les députés, de bien vouloir réserver un accueil favorable à cette motion.

Débat

Le président. Je donne la parole à un représentant du groupe signataire radical... Monsieur Odier, voulez-vous présenter votre motion, peut-être cela rendrait-il service à tout le monde ? Non ? (Rires.) Vous avez la parole, Monsieur Odier !

M. Jean-Marc Odier (R). L'intervenant étant absent, je vais m'atteler à vous présenter cette motion...

Son but est de poser la question principale suivante : pourquoi, arrivés à un certain stade de l'enseignement, constate-t-on que les jeunes présentent malgré tout des lacunes de base par exemple en orthographe, pour des opérations de calcul élémentaire, etc. Les autres questions figurant dans la motion, je me contenterai de vous demander de l'accueillir favorablement.

Mme Caroline Dallèves-Romaneschi (Ve). Je ne suis pas opposée à cette demande de rapport et de transparence. Nous pouvons toujours nous féliciter de toute preuve de transparence, mais, tout de même, j'aimerais vous mettre en garde. Il est en effet toujours facile et bienvenu de prétendre que le niveau scolaire des jeunes est en baisse : c'est un peu la tarte à la crème de l'enseignement, qui revient année après année. Nous avons entendu dire cela dans notre propre enfance, et cela continue.

Pour ma part, je crois qu'il faut savoir de quoi l'on parle quand on parle de niveau et déterminer les critères essentiels pour établir tel ou tel niveau d'instruction. Il me semble utile de redéfinir ce genre de paramètres, c'est pourquoi je vous propose de renvoyer cette motion à la commission de l'enseignement et de l'éducation. 

M. Guy-Olivier Segond, président du Conseil d'Etat. Le Conseil d'Etat est disposé à faire rapport au Grand Conseil sur le niveau atteint par les élèves aux différents stades de leur scolarité. Il faut cependant signaler que, pour tout ce qui relève de l'enseignement postobligatoire, les instances de contrôle sont fédérales, tant pour les maturités gymnasiales et professionnelles que pour les CFC.

Afin de clarifier la demande des députés et les points exacts sur lesquels ils souhaitent avoir une information, je vous prie, au nom de ma collègue Martine Brunschwig Graf, de renvoyer cette motion en commission. 

Mise aux voix, cette proposition de motion est renvoyée à la commission de l'enseignement et de l'éducation.