Séance du
jeudi 26 octobre 2000 à
17h
54e
législature -
3e
année -
11e
session -
45e
séance
IU 931
Mme Micheline Spoerri (L). Mon interpellation s'adresse à M. Gérard Ramseyer, président du département de justice et police et des transports. Au retour des récentes vacances scolaires d'octobre, les habitants du petit village de Corsier ont découvert l'implantation d'un arrêt de bus de la ligne B, planté devant le 14, chemin du Château.
Des renseignements pris auprès des communes d'Anières et de Corsier, il ressort que ces communes ont été, et l'une et l'autre, informées il y a plus d'un mois de l'implantation de cette ligne, mais depuis cette époque, en ce qui concerne en tout cas la commune de Corsier, il n'y a plus eu aucune nouvelle à ce propos, si ce n'est l'invitation à l'inauguration officielle qui aura lieu ce lundi 30 octobre, en présence des autorités, est-il souligné.
Corsier n'a, en particulier, été consulté ni sur le trajet, ni sur la signalisation, ni sur l'implantation des arrêts. Il s'agit donc apparemment d'une décision unilatérale imposée par les TPG. Il est bien possible que cette façon de faire ne soit pas une première et que les TPG considèrent que leur autonomie leur permet d'agir n'importe comment.
Il n'est reste pas moins que ce comportement a soulevé auprès des riverains une légitime réaction de révolte et de rejet. Premièrement, vis-à-vis du mépris ostensible de ce que les habitants peuvent bien penser, alors même que ce sont eux, et uniquement eux, qui auront à en subir les conséquences.
Deuxièmement, parce que le lieu d'implantation de cet arrêt se situe sur une route d'environ cinq mètres de large, à proximité d'un stop, à proximité d'une entrée d'immeuble et d'un garage, devant le parking destiné aux patients d'un cabinet médical et sur le trajet d'un trafic agricole très abondant. En outre, la proximité du manège de Corsier occasionne journellement le passage de chevaux, ce qui appelle aujourd'hui déjà à la plus grande prudence.
Il paraît donc à peu près inéluctable, Monsieur le président, que des problèmes de sécurité routière se poseront très rapidement. Ceci est d'autant plus regrettable qu'à quelques dizaines de mètres de là il existe une place qui est déjà au bénéfice d'un arrêt de bus utilisé par la ligne G - laquelle occupe l'arrêt à peu près dix minutes par heure - et que cette nouvelle ligne B aurait pu trouver là un endroit rêvé pour son stationnement.
Enfin, au-delà des arguments qui touchent au bon sens, au respect des autres et à la sécurité, se pose évidemment la question financière. Concernant le financement de la ligne B, combien va-t-elle coûter ? Qui va la financer ? Quel sera le montant du très probable déficit ? A défaut de voir leurs droits élémentaires pris en considération, j'espère que les citoyens de Corsier auront au moins le droit de savoir combien ils auront à payer !
Enfin et en conclusion, il y a des maladresses qui sont particulièrement regrettables. Sachant que cette ligne a été créée sur mesure pour les réfugiés de l'ORT et connaissant les tensions grandissantes qui existent à ce sujet, je ne vous cache pas qu'à Corsier et dans les environs des décisions aussi méprisantes que celles qui viennent d'être prises seront lourdes de conséquences sur les bonnes relations entre les populations d'accueil et les populations accueillies.
C'est la raison pour laquelle, Monsieur le président, je compte sur vous : je vous remercie de bien vouloir nous renseigner sur les procédures utilisées et leur déroulement, sur les problèmes de sécurité évoqués tout à l'heure et sur les problèmes de financement, ceci dans le plus grand détail.
Réponse du Conseil d'Etat
M. Gérard Ramseyer. Madame la députée, vous portez des accusations que je n'ai pas le moyen de contrôler à l'instant, mais si vous le dites et connaissant votre réputation, Madame, je vous crois volontiers.
Vous posez nombre de questions auxquelles il ne pourra pas être répondu en vingt-quatre heures. Mais j'ai vu que vous lisiez un texte que vous pourriez me faire parvenir. Dès lors, je vous propose de considérer que j'ai pris note de vos assertions et que j'ai répondu... que j'allais vous répondre ! Vous recevrez, de ma part, sous quinzaine, une réponse circonstanciée pour l'ensemble des questions que vous posez. Sans quoi je serais condamné à vous fournir, demain, une réponse non documentée qui ne servirait à rien.
Permettez-moi de solliciter votre confiance : vous êtes intervenue, j'ai pris note de votre intervention et nous réglerons, en bilatéral, sous quinzaine, l'ensemble des problèmes que vous avez soulevés, qui sont en effet fâcheux et d'une portée relativement considérable. Puis-je compter sur votre confiance, Madame la députée ?
Mme Micheline Spoerri. Bien entendu, merci !
Le président. Suite à ce message très clair, je déclare cette interpellation close !
Cette interpellation urgente est close.