Séance du
vendredi 22 septembre 2000 à
17h
54e
législature -
3e
année -
10e
session -
43e
séance
IU 907
M. Guy-Olivier Segond. Mme Bugnon a interpellé le Conseil d'Etat à propos de l'attitude des autorités scolaires à l'égard du suicide des jeunes. Le département de l'instruction publique considère que ce problème grave n'est pas entouré, comme certains semblent le croire, d'un silence gêné ou d'une chape de plomb : depuis un certain temps déjà, les autorités scolaires ont pris conscience de l'ampleur de ce phénomène dramatique du suicide des jeunes.
De manière générale, en ce qui concerne tous les établissements scolaires, le centre d'intervention urgente du service médico-pédagogique, en étroite collaboration avec l'unité de prévention du suicide, a mis sur pied depuis plusieurs mois une cellule d'urgence pour coordonner les actions à entreprendre lorsqu'un élève a un comportement de mise en danger de soi, qu'il s'agisse d'anorexie ou de comportement suicidaire. Cette cellule est à disposition des directions d'établissements scolaires pour soutenir, d'une part, les jeunes en difficulté et, d'autre part, les enseignants qui peuvent se sentir démunis face à certains comportements de mise en danger de soi.
Par ailleurs, dans le secondaire postobligatoire, il y a, dans chaque établissement scolaire, un groupe santé, qui réunit l'infirmière scolaire du service de santé de la jeunesse, l'assistant social du collège, des enseignants et des représentants de la direction. Ce groupe santé a pour mission de traiter toutes les questions de santé que peuvent poser tant les élèves que les enseignants. C'est par ces groupes que s'est faite la distribution de la bande dessinée « No suicide » de la Fondation Children action, qui a été diffusée à près de 5 000 exemplaires selon des modalités qui varient dans les différents établissements scolaires, parfois lors de conférences-débats, parfois lors de journées « santé », parfois lors de certains cours. Il est exact qu'un seul établissement scolaire n'a pas souhaité satisfaire dans l'immédiat la demande, récente et particulière, des organisateurs de la marche silencieuse qui a eu lieu le 9 septembre dernier, pour des raisons particulières qui vous sont peut-être connues.
Pour le reste, les autorités scolaires considèrent qu'aucune étude scientifique ne démontre qu'il est néfaste de parler du suicide, y compris en milieu scolaire. Au contraire, parler de ce problème dramatique contribue plutôt à limiter les risques de tentative de suicide.
Enfin, dernier point, les organisateurs et les organisatrices de la marche silencieuse « Stop suicide » du 9 septembre, qui avaient un certain nombre de propositions et de documents à remettre, ont été reçus par la directrice générale de l'enseignement secondaire. Dans une large mesure, cette direction a soutenu cette démarche et a transmis la documentation et les propositions remises à cette occasion à chacun des groupes « santé » des établissements du secondaire obligatoire.
A plus long terme, dans le cadre de la formation initiale des maîtres, les cours et les séminaires de psychologie abordent la question des comportements de mise en danger de soi. Ainsi, dans le cadre de leur formation, les futurs enseignants et enseignantes sont déjà sensibilisés à cette problématique douloureuse.
Cette interpellation urgente est close.