Séance du
vendredi 9 juin 2000 à
17h
54e
législature -
3e
année -
8e
session -
30e
séance
IU 866
Mme Martine Brunschwig Graf. Tout d'abord, on peut dire une chose positive sur ce qui se passe à l'école d'ingénieurs : à l'heure actuelle, on y enseigne, on y étudie, on y passe ses examens, son diplôme. Ensuite, vous vous souviendrez qu'un certain nombre de problèmes ont surgi durant ce printemps. Ces problèmes étaient le révélateur de dysfonctionnements qui, probablement, devaient durer depuis longtemps et qui étaient notamment liés à l'organisation de cette école et à son mode de direction.
Vous vous souviendrez aussi qu'avec l'aide de la présidente du département et de ses cadres une structure d'accompagnement a été mise sur pied. Elle devrait faire des propositions d'organisation pour le futur de l'école, prendre des mesures pour que la rentrée 2000 se passe correctement et faire un certain nombre de propositions pour que le fonctionnement interne de l'école assure aux uns et aux autres des conditions de travail satisfaisantes et acceptables.
Toutes les mesures ont été prises, que ce soit pour l'école d'enseignement technique ou pour l'école HES, pour que la rentrée 2000 se fasse dans les meilleures conditions, s'agissant notamment des effectifs par classe pour les cours de langue et de laboratoire. D'entente avec les syndicats, un bureau de gestion et un conseil de direction provisoire ont été mis en place.
Par ailleurs, concernant la mise au concours du poste de directeur, le directeur sortant était en congé maladie et il ne nous était pas possible de mettre fin aux rapports de service avant la fin mai 2000. Nous avons, d'ores et déjà, préparé le cahier des charges, réuni les éléments nécessaires à l'organisation de cette école en matière de direction et le poste sera bel et bien mis au concours, mais il n'était pas possible, pour des raisons légales, de le faire avant.
Je rappelle tout de même la proposition que nous avions faite à l'époque, à savoir d'engager un directeur pour une période transitoire, proposition qui n'a pas été suivie, parce que les associations d'enseignants n'étaient pas favorables au directeur proposé et que ce dernier ne souhaitait pas s'engager dans une telle démarche s'il n'était pas soutenu.
Je peux dire que cette crise a permis de se rendre compte qu'un certain nombre de problèmes devaient être résolus et de revoir l'organisation de manière plus approfondie. Il en résultera une séparation claire entre l'école d'enseignement technique et la partie HES. Un bureau de direction sera affecté à l'école d'enseignement technique; l'école d'enseignement post-obligatoire aura donc sa propre organisation et une organisation adéquate sera mise en place pour la partie haute école spécialisée.
Madame la députée, il s'agit de la première volée d'élèves de l'école d'enseignement technique, qui devait accomplir ses trois ans avec stages intégrés. Or le premier taux de réussite que nous avons constaté au printemps nous a paru suffisamment inférieur à notre attente pour prendre un certain nombre de mesures, comme, par exemple, celle de donner une deuxième chance à celles et ceux pour qui cela s'avérait justifié, en leur permettant de repasser les examens en automne pour éviter de perdre une année. Cette offre, d'ailleurs, n'a pas été saisie par tous les étudiants concernés, car, pour une bonne part, ils ont reconnu n'avoir pas assez travaillé.
Etant donné le nombre de problèmes qui ont surgi dans cette école, il devenait important de rappeler un certain nombre de règles. Depuis, chacun s'est attaché à dire que, de la base au sommet, il fallait mieux collaborer afin d'obtenir un meilleur encadrement. J'espère que l'organisation qui sera choisie d'entente avec les associations d'enseignants permettra un fonctionnement optimal de cette école dans l'avenir.
Il est indispensable que l'on s'attache à montrer ce qu'elle fait de bien, plutôt que les problèmes qu'elle rencontre. Aucune école n'est sans problème, mais celle-ci devait véritablement revoir de fond en comble son fonctionnement et son organisation, et cette crise nous aura permis, Dieu merci, de réagir.
Madame la députée, il est temps, comme vous le soulignez, de sensibiliser tous les acteurs à l'image de l'école et au fait que ce sont par les actions, les projets, y compris les projets de recherche, et les réussites qu'une école rayonne. Cette école mène plus d'une trentaine de projets de recherche, ce qu'on oublie très souvent, compte tenu des aléas qu'elle a connus.
Je tiens à dire clairement une dernière chose. Il est inadmissible, et je l'ai fait savoir à Berne, que l'administration fédérale fasse, pour quelque école que ce soit, des commentaires tels que ceux qui ont paru dans la «Tribune de Genève». C'est d'autant plus inadmissible que le fonctionnaire fédéral qui s'est permis de les faire n'était pas en charge du dossier, dès lors que c'est la commission fédérale qui doit rendre son rapport au Conseil fédéral.
Il est inadmissible que les responsables de l'instruction publique ne soient pas informés de ce type de remarques et que celles-ci soient faites par un fonctionnaire fédéral se sentant autorisé à commenter des conditions particulières pour n'importe quelle école, ici ou ailleurs. J'ajoute, par ailleurs, que ces déclarations étaient particulièrement piquantes, s'agissant d'un office fédéral dont le directeur est d'ores et déjà parti et pour lequel la relève est particulièrement difficile !
J'ajoute que, pour le reste, la polémique ne devrait pas se poursuivre et que, finalement, c'est la qualité de l'enseignement et de la recherche ainsi que des collaborations avec l'extérieur qui montrera les capacités de cette école dans le futur. Je suis pratiquement certaine que, si tous les acteurs poursuivent dans la voie qui est mise sur pied, nous devrions y arriver.
Cette interpellation urgente est close.