Séance du
jeudi 8 juin 2000 à
17h
54e
législature -
3e
année -
8e
session -
28e
séance
IU 867
Mme Vérène Nicollier (L). Mon interpellation s'adresse au conseiller d'Etat Robert Cramer, en tant que gardien de notre environnement et responsable de la sécurité civile. On prétend que des promeneurs ont été attaqués par des oiseaux dans nos parcs. Ce phénomène a-t-il toujours existé ? Est-il en augmentation ? Comment informez-vous la population des habitudes des corneilles dans nos parcs ? Que faites-vous pour éviter les accidents ? Allez-vous autoriser une battue pour éviter la prolifération de ces oiseaux, ou alors fermerez-vous les parcs pendant deux à trois mois, pendant que ces chers volatiles nourrissent leurs petits jusqu'à ce qu'ils soient grands ?
Vous n'êtes pas sans savoir que tout le monde aime les parcs de notre ville et sa campagne si proche. La proximité de la campagne et nos parcs sont la raison même de la présence d'une faune à laquelle nous tenons beaucoup. S'il est impossible de supprimer les corneilles, ni de modifier leurs moeurs, il faut trouver une cohabitation entre la faune et la population. Je respecte les personnes qui ont été surprises par le remue-ménage, voire les attaques de ces volatiles.
Nos parcs sont superbes, on y trouve des tas d'écriteaux sur les plantes, mais il n'y a aucune information sur la faune et ses habitudes. Quelques explications ne seraient pas inutiles. Les réponses qui ont été données aux personnes surprises par l'attaque de ces volatiles ne comportaient aucune solution. En avez-vous une pour protéger le promeneur et ces sacrés oiseaux ?
Réponse du Conseil d'Etat
M. Robert Cramer. Je vous remercie de cette question. A vrai dire, je m'attendais un peu à ce qu'elle me soit posée, suite à un certain nombre d'articles parus dans la presse au sujet de personnes qui ont été incommodées par des corneilles.
Comme vous l'avez relevé, Madame la députée, ce problème n'est pas totalement nouveau. En réalité, il est périodique. Les populations animales sont sujettes à un certain nombre de variations. Nous sommes dans une période qui voit la prolifération des corneilles pour des raisons que les scientifiques ne parviennent pas à expliquer.
Il va de soi que la population doit être protégée. Ces mesures de protection impliquent tout d'abord qu'un certain nombre de compétences soient données à ceux qui ont la tâche de surveiller les parcs, c'est-à-dire les gardes municipaux. En ce sens, les gardes municipaux ont d'ores et déjà un certain nombre de compétences en la matière puisque certains d'entre eux peuvent procéder à des tirs de régulation ; les collaborateurs de l'administration, s'ils le souhaitent, sont disposés à les assister.
Il faut cependant être conscients que nous sommes dans un domaine délicat dès l'instant où il s'agit d'une faune sauvage dans un milieu urbain, car il ne faut pas que le remède soit pire que le mal. En d'autres termes, si l'on peut facilement imaginer de tirer des animaux en zone de forêt ou en zone agricole, lorsqu'il s'agit d'un site urbain, des mesures toutes particulières sont à prendre, car on ne peut pas courir le risque que des mesures de régulation des populations de corneilles puissent se traduire par une mise en danger des personnes et des biens.
Je retiens de votre intervention la nécessité d'une information supplémentaire. J'y serai sensible. J'ai d'ores et déjà demandé à la commission consultative de la diversité biologique de se saisir de ce problème et de me faire des propositions. Vous savez, Madame la députée, que cette commission est composée, tout d'abord, de personnes désignées par le Grand Conseil et, ensuite, d'experts qui viennent de plusieurs milieux concernés, qu'il s'agisse de milieux de protection des animaux, de spécialistes en matière de faune ou encore de milieux de la chasse. J'ai donc demandé à cette commission de spécialistes de nous faire des propositions au sujet de la régulation des populations de corneilles. Je devrais être saisi d'un rapport en ce sens d'ici la fin du mois.
Cette interpellation urgente est close.