Séance du jeudi 25 mai 2000 à 17h
54e législature - 3e année - 8e session - 25e séance

M 1338
6. Proposition de motion de Mmes et MM. Jean Rémy Roulet, Janine Berberat, Pierre Ducrest, Gilles Desplanches, Stéphanie Ruegsegger, Pierre Marti, Jean-Marc Odier, Bernard Lescaze et Thomas Büchi pour une politique industrielle tournée vers l'avenir. ( )M1338

EXPOSÉ DES MOTIFS

L'industrie genevoise traverse une période de mutation importante. Celle-ci se traduit certes par une diminution des emplois dans ce secteur. Néanmoins, les gains de productivité y sont importants, grâce notamment à l'introduction de l'électronique dans la plupart des procédés de fabrication mécanique et à l'Internet dans tous les processus d'échanges de données, que celles-ci soient techniques, financières, comptables ou commerciales.

Cette mutation n'est pas propre à notre canton. Elle concerne l'ensemble de notre pays dont la vocation industrielle est reconnue loin à la ronde. L'industrie genevoise, comme l'industrie suisse, est une industrie à haute valeur ajoutée, respectueuse de l'environnement mais qui nécessite une attention particulière de la part des collectivités publiques. En effet ces dernières doivent s'assurer d'un juste équilibre entre les différentes activités économiques. Notre canton, avec près de 85 % d'emplois dans le secteur des services, est un des plus tertiarisés de Suisse, ce qui fait certes sa force actuelle. Néanmoins, sans aller vers des excès de soutien étatique, il paraît raisonnable d'éviter la monoculture économique au risque, en cas de crises conjoncturelles et structurelles majeures, de faire face à une économie entièrement sinistrée.

Il faut encore souligner le fait que l'industrie genevoise est avant tout constituée de PME, hormis les secteurs de l'horlogerie et de la chimie. Elles représentent 5'000 emplois. Elles ont donc besoins d'appuis logistiques et financiers pour développer leurs sites de production à Genève. La qualité des infrastructures est telle que produire à Genève reste tout à fait concevable compte tenu du fait que la main-d'oeuvre y est en plus très qualifiée.

Par ailleurs, cette politique industrielle cantonale s'appuiera sur l'actuel Office de promotion de l'industrie (OPI), dont l'objectif est d'ouvrir des marchés internationaux aux industriels de la place.

En instaurant pour nos industriels une politique sectorielle cohérente doublée d'une promotion économique efficace, l'Etat permettra à ce secteur de traverser sa mue technologique avec plus de sérénité.

Au bénéfice de ce qui précède, nous vous remercions, Mesdames et Messieurs les députés, de réserver bon accueil à notre projet de motion.

Débat

M. Carlo Lamprecht. Je suggère simplement que cette motion soit renvoyée à la commission de l'économie. Cela me permettra de faire un bilan de la politique industrielle de Genève et d'informer la commission de ce qui se fait. Et nous verrons à la fin des travaux de commission le sort qui sera réservé à cette motion. 

Le président. Mesdames et Messieurs les députés, je vous précise - du reste, le document vous a été fourni - qu'il y a un erratum au quatrième considérant. Il ne faut pas lire : «l'absence d'une véritable politique industrielle à Genève» mais bien : «le besoin de renforcer la politique industrielle de Genève».

Cela dit, M. le conseiller d'Etat Lamprecht vous invite à renvoyer cette motion en commission de l'économie et je vous fais voter sur cette proposition.

Mise aux voix, cette proposition de motion est renvoyée à la commission de l'économie.