Séance du
vendredi 19 mai 2000 à
17h
54e
législature -
3e
année -
8e
session -
22e
séance
M 1340
EXPOSÉ DES MOTIFS
Le trafic de transit dans Plan-les-Ouates demeure un problème entier pour la commune dont le développement planifié de part et d'autre de la route de Saint-Julien se heurte aux nuisances et aux dangers d'une charge de circulation inappropriée.
Pétition des riverains de la route de Saint-Julien en 1984 déjà
Dans les années quatre-vingts, l'important axe de circulation prolongeant la route de Base en direction du centre, à savoir l'avenue Curé-Baud, voyait sa capacité diminuée par des aménagements de surface contraignants, giratoires et diminution du gabarit, ainsi que par des prescriptions de circulation, interdiction aux camions et limitation de vitesse. Introduites à la demande de la commune de Lancy en raison des dangers de circulation aux abords de l'école en Sauvy, ces restrictions eurent pour effet de reporter la circulation sur la route de Saint-Julien, dont les riverains manifestèrent d'ailleurs leur mécontentement par le dépôt d'une pétition (P 622, septembre 1984).
Situation actuelle
Aujourd'hui, la mise en séparatif de la route de Saint-Julien en cours de réalisation sur le tronçon, route du camp - chemin de Vers et les quelques aménagements de surface ne suffiront évidemment pas à améliorer à eux seuls la situation. Le développement de Plan-les-Ouates dans le secteur Vélodrome, Champ-Joly et Voirets, par la construction de logements et d'une école de seize classes, rend urgente la nécessité, comme cela avait été le cas pour l'avenue Curé-Baud sur Lancy, de prendre des mesures de restriction du trafic de transit dans l'agglomération.
Modifier la régulation des carrefours en amont de Plan-les-Ouates pour orienter le trafic sur l'autoroute et étudier un plan de circulation
Depuis la réponse du Conseil d'Etat à la motion 1252, nous n'avons pas connaissance de travaux d'étude de circulation dans ce secteur. Quel que soit l'éventuel avancement d'étude, sans risquer de reporter le problème sur un autre secteur, les mesures visant à améliorer l'orientation du trafic sur l'autoroute d'évitement doivent être prises sans tarder.
Carrefour route de Saint Julien - Chemin des Mattines
L'entrée sur l'évitement de Plan-les-Ouates se situant à la hauteur du chemin des Mattines, il convient impérativement de faciliter et d'accorder la priorité aux véhicules s'engageant sur l'autoroute d'évitement et au contraire de prolonger très nettement la phase d'attente des véhicules se dirigeant vers l'agglomération.
Les indications de destination sur le chemin des Mattines sont insuffisantes. La seule indication de direction (Genève, Carouge ou Lausanne) est distante d'environ 250 m. du carrefour.
Carrefour route de Saint Julien - chemin de la Châtière - route de la Galaise
Favoriser au débouché du chemin de la Châtière, la remontée sur l'autoroute de contournement ou sur l'entrée dans la zone industrielle, au détriment de la direction du centre de Plan-les-Ouates.
Outre la nécessité de modifier la régulation des carrefours à l'entrée de Plan-les-Ouates, dans un deuxième temps et plus globalement, le Conseil d'Etat doit établir en collaboration avec les communes concernées, Plan-les-Ouates, Troinex, Bardonnex, Perly, un plan de circulation visant à orienter les flux de circulation sur des axes de communication appropriés en veillant notamment à préserver particulièrement la sécurité dans les zones habitées.
Nombreuses sont les situations caractérisant une modification de fait de l'affection de chemins communaux ; en voici trois :
le chemin des Remparts, entre la salle communale de Compesières et le hameau d'Arare, large de moins de trois mètres, destiné principalement au trafic agricole et aux promenades pédestres, voit chaque jour le déferlement de 650 véhicules.
un véhicule est pris en infraction à plus de 100 km/h aux abords de l'école de Saconnex-d'Arve, limités à 40 km/h.
Troinex, l'entrée de centaines, probablement plus de mille véhicules par jour sur le territoire suisse par les petites douanes de Bossey et de Pierre Grand, débouche sur un méandre de chemins, comme ceux de Saussac ou de Drize dont le faible gabarit les rend également inappropriés à du trafic de transit.
Ces exemples démontrent des situations qu'il convient de corriger par une vision d'ensemble visant à orienter des flux importants de circulation sur des axes appropriés.
Compte tenu de ces explications, relevant des préoccupations de plusieurs communes, nous vous remercions, Mesdames et Messieurs les députés, de l'accueil favorable que vous réserverez à cette motion en soutenant son renvoi au Conseil d'Etat.
Débat
M. Jean-Marc Odier (R). Le problème de Plan-les-Ouates et de sa traversée par la route de Saint-Julien n'est pas nouveau. Depuis l'ouverture de l'autoroute d'évitement de Plan-les-Ouates, il a été constaté d'abord une diminution de la circulation sur la route de Saint-Julien, puis rapidement à nouveau un grand nombre de véhicules sur cette traversée, causant des nuisances importantes.
Suite à la motion 1252 qui demandait un crédit d'ouvrage pour des aménagements de surface à travers Plan-les-Ouates, le Conseil d'Etat a répondu dans un premier temps qu'il n'y avait pas lieu de voter un crédit d'ouvrage, mais d'étudier certaines solutions. Au moment où l'on a déposé cette motion, il n'y avait aucune étude envisagée par le département. Ce qui est par contre le cas maintenant. On peut l'en remercier. Le département a effectivement lancé une étude qui s'étend sur trois secteurs, entre la Praille et l'échangeur de l'autoroute situé entre Perly et Plan-les-Ouates. Par contre, il est prévu dans cette étude que le résultat soit donné dans huit mois. On peut raisonnablement penser douze mois. Il faudra par la suite compter avec les procédures et la réalisation, ce qui veut dire que nous n'aurons pas avant deux ou trois ans de réelles mesures qui permettraient de réduire le trafic à Plan-les-Ouates.
C'est pourquoi la motion qui vous est présentée ce soir contient deux invites. La première invite concerne ce que l'on peut entreprendre avant d'obtenir les résultats de ces études. Ce que l'on peut faire avant, c'est de dissuader les automobilistes en amont de Plan-les-Ouates, sur la route de Saint-Julien, vers l'échangeur de l'autoroute, pour les inciter à utiliser beaucoup plus l'autoroute d'évitement de Plan-les-Ouates. Il faut en effet savoir que rien n'est vraiment fait actuellement pour favoriser ces automobilistes. En descendant la route de Saint-Julien en direction de Plan-les-Ouates, toutes les phases lumineuses des carrefours sont beaucoup plus avantageuses pour les automobilistes s'engouffrant dans Plan-les-Ouates, au lieu de les inciter à emprunter l'autoroute d'évitement. C'est le cas aussi pour certains automobilistes qui souhaiteraient sortir par le haut de Plan-les-Ouates et reprendre l'autoroute. Les phases sont ici au rouge, puisqu'il faut laisser pénétrer les voitures qui descendent vers le centre de Genève.
Nous demandons donc à ce que la régulation lumineuse de ce carrefour soit revue et que l'on améliore les indications de direction vers l'entrée de l'autoroute. Il est vrai que depuis le chemin des Mattines, un chemin situé entre la route de Base et la route de Saint-Julien, il y a un écriteau situé à 250 mètres indiquant la direction de l'autoroute. Lorsqu'on se trouve face à l'entrée de l'autoroute, il y a un panneau « autoroute », mais aucune indication de direction. C'est à mon avis une lacune que l'on peut combler rapidement, avant la publication des résultats de cette étude.
La deuxième invite demande un plan de circulation, puisqu'il est fort probable que toutes les mesures qui seront prises sur cette route de Saint-Julien auront des répercussions aux alentours. En effet, comme l'eau, la circulation se répand et s'écoule là où il y a de la place. Actuellement, il y a un trafic sur les petits chemins environnant Plan-les-Ouates, un trafic important, excessif et inopportun. Sur le chemin des Remparts, large de trois mètres et situé entre Bardonnex et Arare ou Plan-les-Ouates, un comptage a par exemple été effectué dernièrement. On y a comptabilisé 650 véhicules, ce qui est absolument incroyable, insupportable pour les localités et tout à fait inopportun.
Nous demandons donc l'élaboration d'un plan de circulation. Il ne s'agit pas d'une étude que le département de l'aménagement devra entreprendre, mais plutôt d'un plan de circulation étudié par l'OTC, qui permettrait de prendre certaines mesures d'ensemble sans les répercuter sur les communes voisines.
J'ai entendu certaines personnes s'inquiéter par rapport à la fameuse voie Cottier. Je vous rassure. Le but n'est pas de créer une nouvelle voie Cottier. La commune de Plan-les-Ouates était d'ailleurs totalement opposée à cette voie Cottier. Aujourd'hui, il s'agit simplement de reporter la circulation sur des axes existants, appropriés, et de diminuer le trafic sur les petits chemins.
Au niveau sécurité, des éléments nouveaux sont apparus, comme le développement de Plan-les-Ouates dans le secteur du Vélodrome, derrière la Migros. C'est un groupe de bâtiments qui est important. Il y a aussi une école, l'école du Vélodrome. Dès la rentrée de septembre, des pavillons provisoires seront installés, ce qui occasionnera certainement un certain nombre de déplacements supplémentaires pour les enfants. On constate actuellement qu'il y a des équipements publics de part et d'autre de la route de Saint-Julien. C'est une raison supplémentaire pour prendre vraiment au sérieux les demandes de ralentissement de la circulation et pour sécuriser l'entrée de Plan-les-Ouates. On aimerait éviter, comme c'est arrivé voici dix jours, que des enfants se fassent renverser par une voiture. L'accident a eu lieu du côté de l'école actuelle, sur un axe où, en principe, l'on roule tranquillement. A l'avenir, nous aimerions vraiment éviter que cela arrive sur la route de Saint-Julien. C'est pour cela que je vous demande de bien vouloir soutenir cette motion et de la renvoyer au Conseil d'Etat, qui devrait pouvoir prendre les mesures adéquates, en tout cas en ce qui concerne la première invite, avant de recevoir les résultats de l'étude.
Mme Nicole Castioni-Jaquet (S). Cher collègue, vous m'avez laissé très peu de matière à traiter, vous avez un peu empiété sur mon intervention. Mais enfin, j'aurai le plaisir de confirmer ce que vous avez dit et de répéter malheureusement aussi ce que vous avez dit.
J'ai pris bonne note qu'une étude a été entreprise. Toutefois, ladite étude et les enquêtes y relatives mettront un temps certain, voire un certain temps pour aboutir. Les habitants de Plan-les-Ouates vivent maintenant au quotidien les nuisances engendrées par le trafic de transit qui emprunte la route de Saint-Julien. Les habitants de Plan-les-Ouates ne peuvent aujourd'hui plus vraiment attendre une solution qui risque d'arriver dans deux, voire trois ans. D'autant plus, comme l'a dit mon collègue et néanmoins préopinant, que la situation ne va pas en s'arrangeant, sachant que l'école provisoire du Vélodrome accueillera à la prochaine rentrée scolaire de nouveaux élèves, qui devront, pour certains, également traverser la route de Saint-Julien, comme c'est déjà le cas pour les élèves allant actuellement à l'école primaire de Plan-les-Ouates. Ceci peut effectivement engendrer des accidents, cela a malheureusement été démontré récemment et ce n'est évidemment pas pour rassurer les parents.
Nous vous invitons, chers collègues, M. Odier et moi-même, à venir nous voir à Plan-les-Ouates et nous pourrons vous montrer la difficulté de traverser simplement la route de Saint-Julien à pied. Le fait d'aller à la boulangerie qui se situe sur le trottoir d'en face est à la limite de l'exploit. Les motionnaires ont également compris que la solution ne serait pas de déplacer le problème dans les communes avoisinantes. En discutant avec nos collègues, nous avons compris qu'il s'agissait de l'un des sujets de préoccupation. C'est pour cela que la première invite demande de modifier sans plus attendre la régulation de la circulation en amont de l'entrée de Plan-les-Ouates, afin d'accroître l'attractivité de l'autoroute d'évitement par rapport à la traversée de Plan-les-Ouates. C'est ceci que les motionnaires aimeraient voir appliqué en priorité et sans attendre le délai de trois ans.
Je confirme ce qu'a demandé mon collègue, soit le renvoi de cette motion au Conseil d'Etat.
M. Laurent Moutinot. Comme M. le député Odier l'a relevé, j'ai fait ce que j'avais promis de faire lorsque vous avez traité la motion 1252. Le cahier des charges de l'étude a été établi et va servir de base à un appel d'offres sur invitations pour régler le délicat problème de la circulation dans la commune de Plan-les-Ouates.
Vous me demandez aujourd'hui d'aller plus vite. Permettez-moi de vous dire qu'il y a deux sortes d'études : des études dont on attend un résultat et des études que l'on entreprend parce que l'on n'a pas envie de décider ou parce que l'on ne sait pas quoi décider. En l'occurrence, celle qui est engagée pour Plan-les-Ouates est une étude qui doit nous permettre de savoir ce que l'on a besoin de savoir pour prendre une bonne décision. Anticiper est un art difficile. Je conçois, dans l'ensemble des mesures à titre provisoire que vous suggérez, que l'une ou l'autre puisse être immédiatement retenue par l'OTC. Mais à quoi cela sert-il d'étudier un problème s'il faut le résoudre avant que l'étude ne soit terminée ? Vous voyez la quadrature du cercle. Je vous promets de voir sans tarder avec l'office des transports et de la circulation ce qui peut être fait à titre provisoire et sans effet pervers, comme le renvoi de la circulation dans des endroits non désirés. Pour le surplus, je m'en tiens au fond de ce qui avait été dit lors du traitement de la motion 1252, à savoir que nous allons tâcher de trouver la meilleure solution possible, sur la base d'une étude sérieuse, pour une commune que je connais bien, même si je ne suis pas de la rive gauche !
Mise aux voix, cette motion est adoptée.
Elle est ainsi conçue :
Motion(1340)
pour une meilleure attractivité de l'autoroute d'évitement de Plan-les-Ouates ainsi qu'une étude de circulation en collaboration avec les communes voisines