Séance du
jeudi 18 mai 2000 à
17h
54e
législature -
3e
année -
8e
session -
20e
séance
IU 862
M. Jean Spielmann (AdG). J'ai trois interpellations. La première concerne les navigateurs. Je suis déjà intervenu à ce sujet, mais la situation, Monsieur le président, s'aggrave et je trouve qu'il faut prendre des mesures d'urgence.
Premièrement, vous avez décidé de supprimer - je l'ai dit la dernière fois - toute une série de visites, en particulier les visites périodiques des bateaux. Cette décision fera courir des risques considérables aux navigateurs, tout cela pour réduire les effectifs d'une ou de deux personnes. Vous avez également décidé de supprimer le poste de Versoix et d'obliger ainsi les navigateurs à venir effectuer leur visite au port des Eaux-Vives. A cet égard, un grand mécontentement se manifeste. De nombreuses lettres ont déjà été écrites, car les personnes concernées ne sont pas prêtes à sacrifier une journée entière pour passer une visite, ni à prendre des risques avec leur bateau pour venir jusqu'aux Eaux-Vives, alors qu'il serait très facile d'organiser, avec un fonctionnaire, une fois par semaine ou une fois par mois, ces visites sur le haut-lac, à Versoix, Anières ou Hermance.
Vous avez enfin décidé de supprimer l'ensemble des activités de la police du lac, en lui laissant des fonctions de surveillance des plongeurs et du plan d'eau, mais plus aucune mission au service de la navigation. A mon avis, c'est une erreur considérable, parce que vous allez vous aliéner une bonne partie des navigateurs et diminuer la convivialité du lac. Il faut vraiment ne rien connaître au lac pour prendre de telles décisions !
Le comble est qu'il n'y a plus personne pour faire passer le permis de navigation à ceux qui s'inscrivent et suivent les cours auprès de professionnels - ils sont vingt-quatre par semaine à essayer de passer leur permis. Quand ils arrivent enfin à obtenir un rendez-vous - pour cet automne, il faut s'y prendre dès maintenant - ils s'aperçoivent que, dans le bateau, il n'y a plus seulement un gendarme, mais trois personnes, car vous êtes en train de former les gens du SAN pour qu'ils puissent faire passer les visites de bateau et le permis.
Les gens n'y comprennent plus rien : d'un côté, vous voulez rationaliser en réduisant le nombre de personnes et, d'un autre côté, en pleine haute saison, les gendarmes, au lieu de faire leur travail à la police de la navigation, doivent former des gens du SAN, qui n'ont jamais vu la couleur d'un bateau et ne connaissent pas le lac, afin que ces derniers acquièrent une formation en vue de faire passer la visite des bateaux et le permis de navigation.
Vous expliquez aux navigateurs que des solutions seront trouvées pour l'automne ou peut-être pour l'année prochaine. En l'an 2001, vous pensez déléguer à des entreprises privées le soin de faire passer les visites et les permis de navigation, mais, d'ores et déjà, vous décidez de supprimer toute une série de visites obligatoires des bateaux et des embarcations. Je vous rends attentif aux risques que vous faites courir aux gens du lac. Votre position est inacceptable et je demande que vous la revoyez rapidement. Je pense qu'il n'est pas compliqué de laisser trois personnes s'occuper de ces tâches pendant la haute saison, jusqu'à l'été, et, ensuite, de prendre vos mesures de rationalisation, que je trouve aberrantes et sur lesquelles nous reviendrons avec des projets de lois et des motions.