Séance du jeudi 18 mai 2000 à 17h
54e législature - 3e année - 8e session - 20e séance

IU 854
11. Interpellation urgente de Mme Elisabeth Reusse-Decrey : Feuilles de coca au Salon du Livre. ( )IU854

Mme Elisabeth Reusse-Decrey (S). Mon interpellation s'adresse à M. Ramseyer. Le mercredi 3 mai a eu lieu l'inauguration du Salon du livre. Or, en cet après-midi, le président de notre Grand Conseil, M. Ducommun, la sautière de notre République, Mme Hutter, le président de l'Association des communes, M. Plojoux, et moi-même, première vice-présidente, étions au Salon du livre et avons été boire une tisane de feuilles de coca !

Quels ont été les effets de ce breuvage ? Eh bien, pas grand effet, puisque M. Ducommun est retourné fidèlement travailler dans sa banque, qui connaît une période très calme... (Exclamations.) Mme la sautière n'a pas vu apparaître une nouvelle feuille sur le marronnier de la Treille et M. Plojoux était toujours opposé au projet du parti socialiste sur la réforme de l'Association des communes. Vous voyez donc qu'il n'y a pas eu beaucoup d'effets, des suites de ce breuvage.

Dès lors, ma question est la suivante, Monsieur le président :

Vous nous réclamez des postes supplémentaires au sein de la police. Or, la police n'a-t-elle pas mieux à faire que d'aller saisir, comme elle l'a fait deux jours après, ces feuilles de coca qui, je le répète, sont vendues sans effets et au Pérou sous forme de sachet ? Tout comme ici les sachets de thé Lipton, il existe là-bas des sachets de feuilles de coca. Cette tisane est en vente libre.

Enfin, si vraiment votre police voulait se rendre au Salon du livre, ne pouvait-elle pas alors jeter un coup d'oeil aux nombreux stands qui cachent probablement des sectes, que nous avons tous et toutes dénoncées ces dernières semaines dans notre parlement ?

Réponse du Conseil d'Etat

M. Gérard Ramseyer. Madame la députée, je prends note que vous avez bu sans dommage une tisane de feuilles de coca. Cela explique quand même l'étrangeté de certains des textes que vous déposez... (Rires.) Concernant les saisies de police, je ne suis effectivement pas au courant, je me renseignerai et je pourrai vous répondre en aparté.

Vous avez évoqué les nombreux stands tenus par des sectes. C'est un problème, en effet, mais nous ne pouvons pas non plus nous ériger en police des consciences dans un Salon du livre, car les stands supposent une certaine responsabilité de la part de ceux qui les tiennent et de ceux qui les visitent.

Mais, puisque vous parlez des stands que vous avez visités, Madame, j'espère que vous avez visité celui de la police genevoise et constaté que ce stand accueille, pour cette année, Action Innocence Genève. Il s'agit d'une association dont je suis le bienheureux parrain et qui a pour but de traquer sur Internet les sites pédophiles. Cela vous montre que la police a aussi parfois autre chose à faire que de saisir des tisanes !

Cette interpellation urgente est close.