Séance du
vendredi 14 avril 2000 à
17h
54e
législature -
3e
année -
7e
session -
17e
séance
M 1086-B
Introduction
Rappel des textes à l'examen
Dans sa séance du 18 septembre 1997, sur rapport de la Commission des transports du 4 mars 1997, le Grand Conseil a adopté la motion qui fait l'objet du présent rapport. Le Conseil d'Etat répond aujourd'hui aux trois invites qui lui ont été adressées, en rappelant brièvement au préalable le contexte dans lequel s'inscrit la problématique des parcs relais (P+R).
Parallèlement, la Commission des transports s'est penchée, lors de l'examen du projet de loi 7231 sur la gestion des parkings de l'Etat, sur les liens qu'entretiennent l'Etat et la Fondation pour la construction et l'exploitation de parcs de stationnement (ci-après la Fondation des Parkings), notamment sur le plan du financement des activités déployées par cette dernière. C'est à partir de ce support qu'ont été établis les projets de loi spécifiques liés à la demande de garanties d'emprunts pour les parcs relais à mettre en exploitation ces prochaines années, soumis simultanément au Grand Conseil.
1.2. Rappel des contingences du système de transport
La conception, puis la réalisation progressive d'un nouveau système de transport permettant de faire face aux besoins de déplacements et aux contingences qui lui sont liées, est un défi que le canton de Genève entend relever.
Un processus de restructuration en profondeur a été entrepris depuis 1989 déjà, dans le but d'assurer une mobilité durable de qualité pour les prochaines décennies par une accessibilité ciblée de l'agglomération.
La réalisation des objectifs à atteindre a été envisagée en trois étapes. Il fallait tout d'abord mettre en exploitation l'autoroute de contournement, et en évaluer les effets. Il s'agissait ensuite de réaliser d'une part les projets de transports publics et d'autre part des parcs relais, afin de favoriser une mise en oeuvre aussi adaptée que possible à la notion de conception multimodale des déplacements.
La première de ces trois étapes est réalisée. Les deux autres doivent maintenant connaître un développement aussi rapide que possible.
Sur le plan du stationnement, les infrastructures existantes ou en voie d'achèvement en matière de parcs relais remplissent déjà en partie les objectifs de mobilité et d'accessibilité poursuivis. La politique multimodale doit cependant connaître un développement accéléré ces prochaines années, afin d'offrir une alternative crédible et attractive pour les pendulaires à destination de l'agglomération genevoise. Cette justification est renforcée par le développement actuel et progressif des secteurs de stationnement non limités pour habitants et commerces, appelés à connaître des extensions dont les contours doivent encore être définis.
Il s'agit donc de mettre à disposition des usagers potentiels de la politique multimodale des possibilités de stationner à la périphérie de l'agglomération.
Autre volet qui a été étudié sur le plan du stationnement et pour lequel des propositions concrètes avaient vu le jour à la demande de plusieurs catégories d'usagers : les parkings de proximité situés à la périphérie immédiate du centre-ville.
1.3. Les textes déposés
C'est dans ce contexte qu'avaient été déposées au Grand Conseil :
la pétition « pour la création d'un parking sous la place de Neuve » (P 728, du 5 novembre 1986, présentée par l'Association des intérêts de la Corraterie) ;
la pétition « pour la création de 8500 places de stationnement (échange automobiles - transports publics) » (P 1123, du 20 juin 1996, présentée par la «Coordination transports»);
la motion de Mme et MM. Micheline Calmy-Rey, Michel Ducret, Jean-Claude Genecand, Gilles Godinat et Andreas Saurer « pour la réalisation rapide de parkings d'échange (échanges automobiles - transports publics) » (M 1086, du 20 juin 1996).
Avant d'adopter la motion 1086 le 18 septembre 1997, le Grand Conseil y avait ajouté une invite relative aux parkings visiteurs. Il décidait par la même occasion de prendre acte de la pétition 1123, dont les invites étaient reprises dans la motion.
La pétition 728 étant devenue sans objet suite au scrutin populaire du 27 septembre 1998, le Conseil d'Etat souhaite focaliser l'attention du Grand Conseil sur les invites de la motion 1086.
2. Première invite
2.1. Texte
Le Grand Conseil invite le Conseil d'Etat à élaborer d'urgence un programme de parkings d'échange (P+R) basé sur les études de la Fondation pour la construction et l'exploitation de parcs de stationnement, permettant de réaliser rapidement ces parkings en nombre suffisant pour assurer un transfert modal significatif en faveur des transports publics.
2.2. Remarque
Les besoins en parcs relais ont été définis dès 1991, au moyen de l'étude « Parkings d'échange : identification et localisation des besoins / priorités de réalisation ». Depuis, plusieurs changements sur les composantes importantes du concept sont intervenus, dont les effets ont des incidences aussi bien sur le transfert modal que sur le programme de réalisation des parcs relais lui-même. Le Conseil d'Etat a bien évidemment dû en tenir compte.
2.3. Parcs relais à Genève : rappel de l'étude menée en 1991
Cette étude, menée conjointement par la Fondation des Parkings et l'Office des transports et de la circulation (OTC), avait permis de mettre en évidence les potentiels de demande et d'offre en matière de parcs relais.
Après avoir analysé l'utilisation des parcs relais existants (taux d'occupation), l'étude a inventorié l'offre actuelle ainsi que l'offre projetée, par corridor (Lac-Aéroport, Aéroport-Rhône, Rhône-Aïre, Aïre-Arve et Arve-Lac).
Pour chaque corridor, un tableau « bilan offre/demande » a été établi, permettant de quantifier les besoins sectoriellement et de définir l'emplacement et la capacité des parcs relais à construire (Cf. Localisation des parcs relais genevois / annexe 1).
L'étude a fixé les priorités de réalisation des parcs relais en fonction de deux critères : les besoins actuellement non couverts (corridor Aïre - Arve, par exemple) et ceux qui sont à mettre en parallèle avec la mise en service de nouvelles infrastructures routières (autoroute de contournement, évitement de Plan-les-Ouates, etc.) ou de transports publics.
2.4. L'évolution de la situation
Depuis que l'étude a été menée, l'évolution de la situation a impliqué la modification de différents projets de parcs relais, de même que l'abandon de certains d'entre eux, principalement en raison du rejet du projet de traversée de la Rade, en juin 1996. Cette donnée a en effet entraîné des modifications importantes dans la planification des transports à Genève.
2.5. Le transfert modal
Alors que les transports publics ont connu un développement relativement rapide (extension du tram 13 jusqu'aux Palettes; mise en service du tram 16; accélération de lignes TPG, etc.), la réalisation des parcs relais est demeurée plus modeste. Afin de pouvoir opérer le transfert modal nécessaire de façon ciblée, c'est-à-dire par un passage facilité du transport individuel aux transports publics, il est essentiel d'assurer dans les meilleurs délais une adéquation fonctionnelle plus soutenue entre la diminution des places de stationnement pour les pendulaires fixes au centre de l'agglomération (suite à l'introduction du macaron), le développement des transports publics et les possibilités de disposer de nouveaux parcs relais attractifs. Il devient donc urgent d'élargir la palette d'offres en la matière en périphérie de l'agglomération, parallèlement au développement indispensable du réseau des transports publics. L'accès facilité au centre pour ses destinataires, basé sur la complémentarité des modes de déplacement, en dépend.
Le plan de mesures « Assainissement de l'air à Genève » adopté par le Conseil d'Etat le 27 mars 1991 prévoyait à l'horizon 2000 la mise à disposition de 10'000 places à Genève au sein de parcs relais. Les études réalisées dans le cadre des extensions de lignes des transports publics ont clairement démontré la nécessité d'atteindre cet objectif. L'offre actuelle en matière de parcs relais s'élève à quelque 1250 places. Certains sont partiellement sous-utilisés en raison de la localisation peu attractive des ouvrages, à l'exemple du parc relais de Pré-Bois (Cf. Parcs Relais (P+R) : Abonnés / annexe 2).
Il s'agit donc de créer et de mettre en exploitation plus de 8000 places de stationnement à la périphérie de l'agglomération le plus rapidement possible, au profit des usagers susceptibles d'effectuer un transfert modal sur les transports publics, en particulier pour le trafic pendulaire fixe.
2.6. Situation actuelle et programme
Le tableau joint en annexe présente la liste des projets de parcs relais, en distinguant ceux qui sont existants, ceux qui sont en cours d'étude et ceux qui restent à étudier.
Parallèlement à la construction de parkings en superstructure et souterrains, le Conseil d'Etat poursuit ses efforts pour mettre en exploitation de nouveaux espaces en surface, aux abords des lignes de transports publics, pouvant faire office de parcs relais. A l'exemple des 110 places transformées en P+R et mises en fonction en juin 1999 au quai Gustave-Ador, ils pourront être simples et de tailles petite ou moyenne.
3. Deuxième invite
3.1. Texte
Le Grand Conseil invite le Conseil d'Etat à présenter dans les plus brefs délais à l'approbation du Grand Conseil des projets de lois portant sur des crédits de construction permettant de couvrir le coût de construction des projets de parkings d'échange, en particulier :
parking de l'Etoile aux Acacias,
parking sous-lacustre à Genève-Plage,
parking du Bachet-de-Pesay,
parking de Sécheron.
3.2. Remarque
Afin de répondre de manière exhaustive à cette invite, il convient tout d'abord de distinguer les projets de parcs relais en cours de réalisation, actuellement à l'étude ou pour lesquels une étude est envisagée. La problématique du financement ne sera pas abordée, dans la mesure où cette dernière fait partie intégrante de l'exposé des motifs accompagnant les projets de loi afférents aux ouvrages nouveaux à mettre en exploitation, présentés parallèlement par le Conseil d'Etat.
Cinq des ouvrages présentés ci-après, sélectionnés en fonction de leur état de maturité, correspondent aux projets de loi auxquels il a été fait allusion. C'est au sein de ces derniers que leurs caractéristiques intrinsèques sont développées de façon plus approfondie.
3.3. Projet de parc-relais en cours de réalisation
3.3.1. SECTEUR RHÔNE-ARVE
ETOILE (600 places)
Ce parc relais, en élévation au-dessus de la voie centrale, est très bien situé, au carrefour de l'Etoile, à l'extrémité de la route des Acacias, au bas de la route du Grand-Lancy et au débouché de l'autoroute de contournement (évitement de Plan-les-Ouates). Il aura une liaison directe avec la ligne de bus 4 et ultérieurement avec la ligne de tram « Acacias ».
Les travaux ont débuté en août 1998. Ils doivent permettre une mise en exploitation au début de l'an 2000. Dans le cadre de l'autorisation de construire, une surface commerciale a été demandée, afin de compléter l'interface parking / transports publics. Celle-ci devrait être aménagée au printemps 2000.
3.4. Projets de parcs relais à l'étude
La localisation de ces parcs relais touche trois secteurs, qui correspondent au découpage par corridor de l'étude « Parkings d'échange : identification et localisation des besoins / priorités de réalisation » (Cf. Etude des Parcs relais (P+R) à Genève, rubrique « Projets en cours » / annexe 3).
3.4.1. SECTEUR LAC-RHÔNE
SÉCHERON (800 places)
Cet important projet de parc relais, destiné à accueillir les automobilistes venant principalement de la route de Suisse, est directement lié à la construction de la section de tram « Sécheron-Nations » (prolongement de la ligne 13). Les études, qui se poursuivent sous la direction de la Fondation des parkings, ont débouché sur une demande de renseignements (15.7.99) qui sera suivie par un plan localisé de quartier. Dans le même secteur, un projet de loi a été déposé au Grand Conseil, en vue de la réalisation du parking de l'OMC, d'une halte CFF et de locaux pour la Voirie Ville de Genève.
3.4.2. SECTEUR RHÔNE-ARVE
BACHET-DE-PESAY (500 places)
Le parc relais en surface a été rétabli après les travaux de construction de l'autoroute de contournement de Plan-les-Ouates, avec une centaine de places.
Il s'agit d'un emplacement particulièrement favorable, en contiguïté directe avec les arrêts des lignes de tram 12 et 13. Une extension conséquente du parc relais est envisagée au-dessus ou à proximité immédiate de l'interface des transports publics.
La demande d'autorisation de construire préalable (N° 17223) a été déposée à ce sujet en juin 1997. En raison des études menées par le Département de l'aménagement, de l'équipement et du logement (DAEL) dans le cadre du futur stade de Genève et de l'aménagement urbanistique du Bachet-de-Pesay, la procédure n'a pas encore abouti. Une modification du positionnement définitif de l'ouvrage est encore possible en l'état, une étude urbanistique est en cours.
3.4.3. SECTEUR ARVE-LAC
GENÈVE-PLAGE (900 places)
Ce projet de parc relais, sous-lacustre dans le port de la Nautique, est situé à une des principales portes d'entrée de Genève pour les véhicules venant de la rive gauche du lac et de France, en liaison avec la ligne de bus 2 dont la cadence de desserte devra être adaptée à la nouvelle demande le moment venu.
La demande d'autorisation de construire préalable (N° 17214), déposée en avril 1997, a été délivrée au printemps 1999. La demande définitive de construire a été déposée en été 1999. Le droit de superficie est en discussion. Une ouverture est imaginée courant 2003.
3.4.4. SECTEUR ARVE-LAC
SOUS-MOULIN (500 places)
Un parc relais est en cours d'étude à l'emplacement du parking actuel du Centre sportif des Trois-Chênes, dont la patinoire devrait s'ouvrir en automne 2000. Suite à la demande de renseignements, une modification de zone a été proposée. Les procédures sont en cours, elles devraient permettre l'ouverture spécifique du chantier P+R au cours du premier semestre de l'an 2000. La demande d'autorisation définitive a été déposée le 1er décembre 1999.
Le projet comporte 500 places de stationnement sur trois étages, dont un en sous-sol. Les accès sont uniquement situés sur la Route Blanche, par le biais d'un carrefour à feux.
Ce parc relais, idéalement situé sur une importante pénétrante, sera relié à la ligne de bus No 6 que les Transports publics genevois ont décidé de prolonger, permettant de desservir également le centre sportif et la nouvelle patinoire dont les besoins en stationnement s'expriment à des plages horaire où la demande de la part des pendulaires est faible. Une ouverture est imaginée courant 2001.
3.5. Projets de parcs relais à étudier
3.5.1. Rappel de l'étude générale
Les projets de parcs relais qui sont encore à étudier figurent dans l'étude générale effectuée en la matière, de 1991.
Cette étude démontrait, sur la base du modèle de transport, qu'environ 35'000 pendulaires pouvaient trouver une solution alternative à leurs déplacements en véhicules privés. Pour 15'000 d'entre eux, habitant à proximité du centre-ville, le transfert peut se faire directement sur les transports publics, les deux-roues ou la marche à pied. Les 20'000 pendulaires travaillant au centre ville et habitant à l'extérieur ont deux solutions alternatives à l'usage du véhicule privé :
le transfert direct sur les transports publics lorsqu'une ligne est proche du lieu d'habitation (env. 10000 personnes) ;
le transfert sur les transports publics à proximité de l'origine du déplacement par l'intermédiaire de parcs relais situés à la périphérie de l'agglomération genevoise ou hors du canton (env. 10'000 personnes ).
La réalisation de parcs relais hors du canton de Genève est tributaire du développement d'un réseau de transports publics régionaux performants. Les projets de parcs relais étudiés permettront à terme de compléter l'offre régionale. Dans l'intervalle, ce sont plusieurs milliers de places supplémentaires qui devront encore être aménagées dans la périphérie de l'agglomération, en fonction de l'amélioration des lignes de transports publics en général et des nouvelles lignes de tram en particulier. Dans l'immédiat, pour répondre rapidement à la nouvelle demande, générée par la mise en place de la politique du stationnement au centre-ville, de nouveaux emplacements doivent être rapidement aménagés en surface, sur des parcelles libres - en attente d'une nouvelle affectation - et qui seraient situés aux intersections de radiales routières et de lignes urbaines performantes de transports publics.
Des solutions novatrices doivent être recherchées afin de répondre à une demande qui va en s'amplifiant. La Fondation des parkings et l'Office des transports et de la circulation s'activent pour rechercher toute solution permettant d'atteindre l'objectif de 500 places supplémentaires chaque année.
3.5.2. Les parcs relais à étudier
Le découpage par corridor pour les parcs relais à étudier est le même que celui qui a été effectué pour les parcs relais à l'étude (Cf. Etude des Parcs relais (P+R) à Genève, rubrique « Projets à étudier » / annexe 3)
3.5.2.1. SECTEUR LAC-RHÔNE
AÏRE (230 places)
Le parc relais serait situé au croisement de la route d'Aïre et de la route du Pont-Butin. L'implantation d'un P+R à cet emplacement ne sera cependant pas aisée, au vu de la nature des terrains, dont certains demandent un déclassement encore incertain, ainsi qu'en raison de la densité des constructions existantes et de l'exiguïté de l'espace disponible.
BLANDONNET (330 places)
Il s'agirait d'un agrandissement du parc relais de Pré-Bois existant (240 places), actuellement sous-utilisé. Ce projet est en attente d'une liaison nouvelle par transports publics avec le centre-ville, garantie indispensable pour assurer sa viabilité.
CHÂTELAINE (220 places)
Le parc relais serait situé au croisement de la route de Châtelaine et du Pont de l'Ecu. L'implantation d'un P+R à cet emplacement ne sera cependant pas aisée, en raison de l'exiguïté des lieux (voie ferrée, pont, immeubles, usines, temple, école).
MEYRIN (260 places)
L'emplacement de ce parc relais doit encore être trouvé à proximité de la future liaison par transports publics avec le centre-ville.
RENFILE (160 places)
Le parc relais serait situé à la sortie de l'autoroute de contournement. Sa construction ne sera pas aisée, en raison de l'exiguïté des lieux due aux citernes qui y sont implantées, aux immeubles et à la zone de verdure existants. Ce P+R ne sera utile qu'avec une double jonction à l'autoroute.
SUZETTE (730 places)
Dans cette zone, deux parcs relais, situés dans des parkings publics, existent déjà (P+R Gare-Aéroport / 100 places et P+R Grand-Saconnex-Colombelle / 50 places). Cependant, ceux-ci sont peu utilisés.
La construction d'un P+R indépendant à cet emplacement paraît relativement aisée.
3.5.2.2. SECTEUR RHÔNE-ARVE
BERNEX (470 places)
Il s'agirait d'un agrandissement du parc relais existant (80 places), actuellement bien utilisé. Ce P+R est en effet situé de façon idéale aux sorties de l'autoroute de contournement et directement relié à la ligne de bus 2.
PALETTES (350 places, dont 250 en P+R)
Plusieurs projets ayant fait l'objet de référendums et d'une votation, un nouveau plan localisé de quartier a été accepté au printemps 1999 par le Conseil municipal de la Ville de Lancy, pour un parking public de 350 places, dont 250 seraient destinées au parc relais. Le dépôt d'une demande définitive est attendu en janvier 2000, les questions de droit de superficie et de financement sont à l'examen.
DRIZE (370 places)
Le parc relais serait situé au Rondeau de Carouge. Il pourrait être construit au-dessus de l'ancienne boucle de rebroussement du tram, offrant un accès aisé depuis la route de Drize et une liaison directe avec les lignes de tram 12 et 13.
ST-GEORGES (270 places)
Le parc relais serait situé au croisement de la route du Pont-Butin et de la route de Saint-Georges. Son implantation à cet emplacement ne sera pas aisée, en raison des constructions existantes (Arquebuse-Navigation et AMAG notamment) et du cimetière.
3.5.2.3. SECTEUR ARVE-LAC
FLORISSANT (280 places)
Le parc relais serait situé au croisement de la route de Florissant et du chemin Rieu. Son implantation ne serait pas aisée, en raison des immeubles existants, de la Villa Edelstein et du centre commercial Migros.
FRONTENEX (420 places)
Un projet est à l'étude par la Ville de Genève, sous le stade de Frontenex. Un petit parc relais comprenant 25 places existe déjà.
MALAGNOU (320 places)
Le parc relais serait situé au croisement de la route de Malagnou et du chemin Rieu. Son implantation ne serait pas aisée, étant donné que des immeubles, une école ainsi qu'un édifice religieux se trouvent à proximité immédiate dudit croisement.
SIERNE (290 places)
Le parc relais serait situé au croisement de la route du Stand-de-Veyrier et de la route du Pas-de-l'Echelle. Sa construction paraît relativement aisée.
Chacune des propositions présentées ci-avant devra être examinée en comparant les besoins identifiés et le développement des transports publics, comme le futur prolongement du tram 13 en direction du Grand-Saconnex (secteur Suzette), la mise en place d'un transport public rapide sur le secteur Meyrin/Prévessin, ou l'éventuelle ligne de tram en direction d'Onex (secteur Bernex), etc. L'analyse de ces données pourra donner un ordre de priorités et finaliser la taille des ouvrages projetés.
L'implantation des parcs relais tiendra également compte du développement du réseau régional des transports publics, si bien que la localisation des P+R ne s'effectuera pas nécessairement aux portes de Genève, mais pourrait s'éloigner vers des lieux bien desservis par l'infrastructure ferroviaire, comme Versoix, Nyon, voire Evian, Thonon, Bellegarde, etc.
Une approche territoriale plus fine pourra déterminer les possibilités réelles d'implantation des nouveaux parcs relais, en définissant aussi leurs accès. Comme précisé ci-avant, il apparaît d'ores et déjà que certaines localisations seront plus aisées que d'autres.
4. Nouveaux parcs relais à mettre en exploitation : le Conseil d'Etat définit ses priorités
Le Conseil d'Etat a retenu cinq ouvrages auxquels il confère une priorité, pour des raisons d'opportunité ou en lien avec des extensions de lignes de transports publics en voie de réalisation. Plus de détails sont apportés à ce sujet au sein des différents projets de loi déjà évoqués.
Pour la période 1998 - 2003, les ouvrages concernés sont :
1. P+R Etoile
15 000 000 F
600 places
2. P+R Sous-Moulin
10 000 000 F
500 places
3. P+R Genève-Plage
36 000 000 F
900 places
4. P+R Sécheron
20 000 000 F
800 places
5. P+R Bachet, 2ème étape
15 000 000 F
500 places
Soit au total environ
96 000 000 F
3 300 places
Le Conseil d'Etat dispose d'une certaine marge de manoeuvre dans l'ordre des réalisations des ouvrages projetés, en raison d'éventuelles difficultés techniques ou de procédures qui pourraient temporairement bloquer tel ou tel objet.
Les aspects liés au financement de ces ouvrages sont précisés dans les projets de loi soumis parallèlement à votre autorité par le Conseil d'Etat.
Le programme 1998-2003 du Conseil d'Etat donne la possibilité d'absorber une part importante du déficit actuel en places P+R en périphérie de l'agglomération genevoise. Il permet en effet d'offrir, additionné aux places existantes, la moitié environ des places à créer pour répondre au plan de mesures « Assainissement de l'air à Genève » adopté le 27 mars 1991.
5. Troisième invite
5.1. Texte
Le Grand Conseil invite le Conseil d'Etat à favoriser la construction des parkings visiteurs financés totalement ou partiellement par des fonds privés, en particulier :
a) extension du Parking sous-lacustre
b) parking de la Place Neuve.
5.2. Remarque
Cette troisième invite, qui ne traite pas de parcs relais, résulte comme déjà précisé, d'un amendement adopté par le Grand Conseil en séance plénière le 18 septembre 1997.
5.2.1. L'extension du Parking sous-lacustre
Elle est en l'état toujours à l'étude par ses propriétaires. Pour rappel, le projet prévoit 600 places de stationnement pour visiteurs.
5.2.2. Le projet de parking « Place Neuve »
C'était un projet privé qui devait s'intégrer dans un ensemble plus vaste, grâce à un partenariat avec la Ville de Genève et l'Etat. Il résultait d'une large concertation avec les milieux qui avaient recouru contre l'autorisation préalable de construire, délivrée pour le seul parking. Cette concertation a conduit à un protocole d'accord, du 7 novembre 1995, confirmé et élargi par un protocole d'accord signé le 16 janvier 1997 avec les milieux qui avaient fait opposition à la ligne du tram 16.
Le 11 février 1998, le Conseil municipal de la Ville de Genève accordait l'autorisation d'utiliser le domaine public, qui conditionnait l'ensemble des réalisations.
Un référendum ayant abouti, la votation populaire du 27 septembre 1998 a rejeté le projet.
5.2.3. Une gestion équilibrée et complémentaire du parking
Le Conseil d'Etat continue sans relâche à favoriser le développement d'une politique des déplacements visant à améliorer l'accessibilité du centre de l'agglomération, de façon ciblée, pour l'ensemble des modes de transports. La diminution du trafic automobile de transit au centre-ville a déjà permis de gérer l'augmentation de l'offre de stationnement tout en améliorant les conditions de circulation. Le Conseil d'Etat souhaite favoriser le stationnement des professionnels et des habitants et l'accessibilité des clients et visiteurs du centre de l'agglomération. Les nouveaux parkings visiteurs, les places de très courte durée, les nouveaux moyens de contrôle du stationnement public, les zones macarons et la diminution du nombre de pendulaires qui leur sont liés font partie d'un ensemble de mesures qui permet d'améliorer significativement l'accueil au centre.
La construction de parcs relais participe dans une large mesure à améliorer l'accès de l'agglomération, en diminuant le trafic aux heures de pointe et en redistribuant par là les places de stationnement des pendulaires à la clientèle des commerces et services ainsi qu'aux visiteurs.
Le Conseil d'Etat est convaincu que les conditions de stationnement dans la ville seront encore améliorées par la poursuite de la mise en place progressive de sa politique de stationnement.
6. Conclusion
Le programme pour la réalisation rapide de parcs relais est tributaire :
a) des disponibilités financières de la Fondation des Parkings. Celles-ci dépendent largement de l'acceptation des projets de loi garantissant les prêts qu'elle est appelée à contracter ;
b) de l'évolution de l'offre des transports publics ;
c) des retards possibles en relation avec les démarches procédurales.
Pour répondre aux voeux du Grand Conseil, il est nécessaire :
a) de mettre en exploitation le parc relais P+R Etoile
b) de passer à l'exécution des projets retenus les plus avancés, à savoir les parcs relais P+R Sous-Moulin, P+R Genève-Plage, P+R Sécheron et P+R Bachet/2ème étape, correspondant à environ 3'300 places supplémentaires ;
Ces projets ne devraient pas être suffisants pour répondre à la demande. Il s'agirait donc :
a) de finaliser les projets de parcs relais d'Aïre, de Blandonnet, de Châtelaine, de Meyrin, de la Renfile, de Suzette, de Bernex, des Palettes, de Drize, de Saint-Georges, de Florissant, de Frontenex, de Malagnou et de Sierne, totalisant environ 4'400 autres places ;
b) de favoriser les parcs relais à l'extérieur de l'agglomération genevoise sur le réseau régional des transports publics ;
c) de mettre régulièrement à disposition des espaces en surface supplémentaires à des fins de parc relais, aux endroits appropriés et pour autant que des disponibilités se présentent en la matière ;
d) de poursuivre la réflexion quant à la complémentarité de mesures visant une desserte optimale de l'agglomération tant du point de vue de l'économie que de l'environnement.
A plus long terme, le Conseil d'Etat souhaite engager avec le Grand Conseil une réflexion sur l'efficacité de ces investissements par rapport au but poursuivi : s'agit-il d'offrir une facilité à des automobilistes pendulaires en provenance de secteurs d'habitat dispersé pour leur éviter d'avoir à payer le coût élevé des places de parc privées qui existent au centre-ville (et dont il est au demeurant souhaitable de réduire le nombre de celles qui sont affectées à un usage pendulaire) ? Ou s'agit-il plus directement de contribuer à un transfert modal sur les transports publics ?
Pour les deux déplacements quotidiens en automobile qu'elle évite (sur une partie du trajet), la place de P+R est une mesure dont le coût annuel (amortissement, frais financier et fonctionnement qui reposent largement, en dernière analyse, sur la collectivité) est supérieur à ce que représentent des mesures d'amélioration des conditions de circulation à vélo ou d'extension des prestations des transports publics dans les zones d'habitat concentré ; mais ce ne sont alors pas les mêmes personnes qui en bénéficient. Du point de vue des transports publics, il faut souligner que l'apport des P+R représente une fraction somme toute minime du trafic : 1000 places P+R génèrent au mieux 2'000 ou 3'000 des 400'000 déplacements quotidiens en TPG ; on peut par ailleurs craindre que la clientèle des nouveaux P+R ne se compose d'abord de personnes qui pratiquaient déjà un parcage d'échange spontané, dont le nombre est d'ores et déjà bien supérieur au nombre de places P+R de la Fondation des parkings.
Il faut d'un autre côté tenir compte du fait que l'automobiliste usager d'un P+R représente un déplacement dont le transfert modal sur les transports publics est particulièrement précieux parce qu'il intervient sur une pointe d'entrée, respectivement de sortie du trafic : la part de transfert modal qui en résulte est alors plus significative.
Il n'en demeure pas moins que le bénéficiaire d'un abonnement P+R coûte deux fois à la collectivité, une fois au travers de la place de parc (dont le coût unitaire peut être particulièrement élevé pour un ouvrage sous-lacustre comme le P+R de Genève Plage) et une autre fois au travers de son déplacement en TPG qui est pratiquement subventionné à raison de 50 % (et plus encore si la mise en place d'un P+R ne s'effectue pas simplement là où existe déjà une capacité de transports publics mais exige un accroissement du coût de fonctionnement de ceux-ci, comme ce sera le cas avec le P+R de Sous-Moulin auquel est lié un prolongement de la ligne 6).
Ces réflexions ne doivent pas nous empêcher sur le moyen terme d'agir et de poursuivre dans la voie tracée par nos prédécesseurs et demandée par la motion, mais elles peuvent nous inciter à infléchir, à plus long terme, notre politique dans le but de l'améliorer encore pour la rendre plus efficace.
Au terme des explications qui précèdent, le Conseil d'Etat vous prie, Mesdames et Messieurs les députés, de prendre acte du présent rapport qui tient lieu de réponse à la motion 1086.
Annexes : 1. Localisation des parcs relais genevois
Le Grand Conseil prend acte de ce rapport.