Séance du
vendredi 17 mars 2000 à
17h
54e
législature -
3e
année -
6e
session -
13e
séance
IU 829
M. Gérard Ramseyer. Dans son interpellation, Mme la députée Cogne pose trois questions. Premièrement, qu'en est-il de l'observatoire des sectes ? Je rappelle que le 10 mars 1999, le Conseil d'Etat a déposé sur le bureau du Grand Conseil un rapport relatif à la création d'un centre intercantonal d'information sur les croyances. Le 29 avril 1999, le Grand Conseil a renvoyé ce rapport pour examen à la commission judiciaire. Le 11 novembre 1999, la commission judiciaire a décidé, à l'unanimité, d'accepter ce rapport du Conseil d'Etat ; elle en a pris acte, mais en votant également une résolution invitant le Conseil d'Etat à entreprendre les démarches concernant la création de ce centre.
Par cette proposition de résolution, qui est à l'ordre du jour de cette session, mais qui sera très vraisemblablement traitée dans un mois, la commission judiciaire propose au Grand Conseil d'approuver les démarches du Conseil d'Etat relatives à la création d'un centre intercantonal d'information sur les croyances et de l'inviter à prendre les mesures nécessaires pour sa création, en soumettant le plus rapidement possible au Grand Conseil un projet de loi permettant son financement. (Brouhaha. Le président agite la cloche.) Je vous remercie, Madame la députée, ainsi que votre groupe, de l'appui que vous ne manquerez pas d'apporter à cette résolution.
Votre deuxième question porte sur la secte des croix glorieuses. La croyance des Amis de la croix glorieuse de Dezoulay apparaît en 1973, année durant laquelle une croyante catholique chrétienne reçoit la vision de construire une croix de 738 m de haut, pour le retour du Christ. La hauteur citée est en rapport avec le Golgotha de Jérusalem. L'Evêché français ayant refusé, il s'agira de construire de nombreuses croix de 7,38 m, qui annoncent le retour du Christ sur terre... (Brouhaha.) Monsieur Nissim, si ma réponse à Mme Cogne ne vous intéresse pas, ce que je peux comprendre, dites-le-moi !
Il est à relever que les Amis de la croix glorieuse de Dezoulay font partie de la liste des sectes de 50 à 500 adeptes établie par le rapport parlementaire français du 20 décembre 1995. Jusqu'à ce jour, je vous rassure, aucune plainte concernant les croix de Dezoulay n'est à signaler à Genève.
Votre troisième question était : pouvez-vous nous renseigner sur cette croix onésienne et son éventuelle appartenance à la secte ? Après audition par la police, la propriétaire du jardin où s'élève la croix a expliqué les faits suivants : elle a reçu d'une amie un ouvrage, l'automne passé, qui l'a bouleversée. Elle a alors décidé, de son propre chef, de faire construire cette croix, qui lui a coûté plusieurs milliers de francs. Elle l'a plantée dans son jardin après s'être renseignée par téléphone auprès de la mairie d'Onex sur la nécessité d'une autorisation. On lui aurait alors indiqué qu'aucune autorisation n'était requise pour planter une croix dans une propriété privée. La croix est peinte de deux couleurs, soit le bleu et le blanc qui, toujours selon l'intéressée, sont les couleurs de Marie. Elle a orienté les bras de sa croix dans l'axe Est-Ouest comme préconisé. Elle a cessé d'illuminer cette croix durant la nuit, à la suite d'une remarque du voisinage. De plus, elle a affirmé être une catholique chrétienne pratiquante et ne faire partie d'aucune association ou groupement sectaire et avoir fait construire cette croix sans aucune obligation extérieure, à la suite de la lecture de l'ouvrage que j'évoquais.
Nous suivons ce dossier, Madame la députée, avec attention. Je vous remercie de nous l'avoir signalé.
Cette interpellation urgente est close.