Séance du
jeudi 16 mars 2000 à
17h
54e
législature -
3e
année -
6e
session -
11e
séance
IU 827
M. Luc Gilly (AdG). Mesdames et Messieurs du Conseil d'Etat, Monsieur Ramseyer... (Rires.)
Une voix. Il est aussi au Conseil d'Etat !
M. Luc Gilly. Je m'adresse à lui spécialement ! Sur l'oreiller de mes cauchemars, il y brûle cette interpellation urgente depuis quelques jours et cette interpellation efface les autres que je voulais développer aujourd'hui.
Haider et sa bande sont-ils plus cyniques que le Conseil des Etats à Berne ? Je commence sérieusement à en douter. Depuis des années, il ne se passe pas un mois en Suisse sans que la droite n'amène sur le terrain politique des propositions de durcissement contre l'accueil des requérants d'asile. Le temps imparti pour développer mon interpellation urgente est hélas bien trop court pour en faire ici le scandaleux catalogue. Sans parler du catalogue-album de photos des étrangers distribué à Emmen, pour faire le bon tri des naturalisations, lors des votations du week-end dernier.
Je suis choqué, indigné et scandalisé - et les mots sont trop faibles pour exprimer mon dégoût - par les votes du Conseil des Etats à Berne, mercredi 8 mars dernier, conseil qui a largement appuyé la proposition d'interner dans des camps les requérants d'asile - surveillés par l'armée, j'imagine ! Cette proposition a des relents nauséabonds, des relents inacceptables, vous en conviendrez. Mais mon indignation, ma colère, celle de l'AdG et de tous les défenseurs de la dignité humaine condamne avec vigueur cette inique décision. Voici donc mes questions :
1. Le Conseil d'Etat va-t-il réagir publiquement, avec toute la fermeté nécessaire, pour exprimer sa réprobation unanime ?
2. M. Ramseyer a-t-il déjà reçu le texte que Berne a dû lui envoyer ?
3. Si oui, qu'attend-il pour réagir vigoureusement, avec tous ses collègues du Conseil d'Etat ?
4. Si Genève est, paraît-il, déjà une République de paix, va-t-elle aussi accepter un camp d'internement pour requérants d'asile ?
5. Et, pour conclure, je regrette, Mesdames et Messieurs, que je doive poser, huit jours après, cette question urgente, alors que j'attendais une réaction publique déjà le jeudi 9 de la part du Conseil d'Etat !