Séance du
jeudi 16 mars 2000 à
17h
54e
législature -
3e
année -
6e
session -
11e
séance
IU 824
M. Pierre Vanek (AdG). Ma troisième interpellation se situe sur un autre registre. Elle concerne le Sommet social de l'ONU qui aura lieu fin juin dans notre ville, avec un certain nombre d'activités annexes. Je salue la venue dans notre ville de ce sommet social et je pense qu'il est fort utile que des activités annexes puissent être organisées en cette occasion. En effet, une assemblée de l'ONU regroupe essentiellement des représentants des Etats et il y a effectivement lieu d'accueillir, à l'occasion de conférences ou de sommets dans notre ville, des manifestations «off». J'ai eu ainsi l'occasion de débattre avec M. Lamprecht de l'utilité, par exemple, de soutenir ou non la venue des paysans indiens à l'occasion d'une conférence de l'OMC.
En l'occurrence, un problème se pose. J'ai ici une proposition émanant du Conseil administratif de la Ville de Genève adressée au Conseil municipal, demandant un financement municipal pour ces activités. Ceci est en débat au Conseil municipal de la Ville, l'objet a été renvoyé en commission. Il est question que la Ville verse 200 000 ou 350 000 F pour ces activités et, au détour de ce document, j'apprends que le canton de Genève verse 500 000 F pour ces activités. Fort bien, je ne conteste pas forcément ce montant, mais je me pose trois questions.
1. D'où vient ce demi-million annoncé comme mis à disposition par l'Etat de Genève ? Je vois que M. Segond fait un geste en direction de sa poche... Est-ce un financement public normal, qui aurait alors dû passer par un débat dans cette salle, permettant de voter ce financement, mais aussi d'orienter son affectation ? Ou provient-il, comme le geste de M. Segond le laisse entendre, des profondeurs de telle ou telle de ses poches ?
2. Comment se fait-il que, contrairement à ce qui se passe en Ville, cette question ait été soustraite du débat de notre parlement ? Ceci, alors qu'il y a de quoi débattre, puisque je lis dans le document municipal qu'à ces activités est associé - si nous, députés, n'y sommes pas ! - un comité de patronage, comprenant toutes sortes de personnalités qui représentent un courant néo-libéral particulièrement détestable s'agissant d'un Sommet social de l'ONU !
Je vois ici que le comité de patronage compte David de Pury, dont les idées sociales sont bien connues !, Michel Barde...
Le président. Il vous faut conclure, Monsieur Vanek, s'il vous plaît !
M. Pierre Vanek. ...Fritz Blaser, président de l'Union patronale suisse ; le chef du Forum de Davos, M. Klaus Schwab, etc. Je conclus, Monsieur le président, mais ce que je viens de dire démontre qu'il y a de quoi débattre et j'aimerais que nous en ayons l'occasion. Ma troisième question au Conseil d'Etat est donc la suivante :
3. Entend-il venir devant ce parlement avec un projet de loi urgent qui nous permettrait d'avoir ce débat politique dans des conditions normales, ou devrons-nous le déposer nous-mêmes ?
Le président. M. Guy-Olivier Segond répond à votre première interpellation, Monsieur Vanek !