Séance du
vendredi 18 février 2000 à
17h
54e
législature -
3e
année -
5e
session -
9e
séance
IU 802
M. Gérard Ramseyer. Madame la députée maire, permettez à un ancien maire de vous dire combien vous avez raison ! La politique, depuis fort longtemps, sépare plus qu'elle ne rapproche. Qu'il est donc magnifique de se dire que le maire, lui ou elle, marie ! Nos cénacles politiques ne donnent que rarement une image de liesse. Comment ne pas se réjouir de ce que nos mairies revêtent leurs habits de fête quand s'y déroule un mariage civil ?
Il faut enfin saluer avec plaisir cette image admirable de Madame ou Monsieur le maire drapé dans son écharpe en même temps que dans sa dignité, et ceci même le samedi, lisant d'une voix rassurante le code civil et sanctionnant par un : «Je vous déclare unis par les liens du mariage» les regards humides et complices des deux fiancés, coincés entre le registre et les bouquets, au fond de fauteuils cossus, et couvés du regard par des proches qui n'en peuvent plus de tendresse et d'affection.
Puis il y a ces anneaux que l'on échange un peu fébrilement et que l'on cherche sur la moquette... L'interminable baiser des nouveaux époux, prolongé par le cadrage laborieux de photographes d'occasion... Enfin, le discours du magistrat qui cite, à toute berzingue, Camus, Saint-Exupéry, avec ces regards qui se croisent pour mieux converger, ou Musset, avant de bifurquer sur Ramuz, dont le célèbre : «Viens, femme !» provoque immanquablement l'éclosion des mouchoirs chez les personnes du troisième âge.
Madame la députée, un conseiller d'Etat propulsé dans le contexte périlleux des interpellations urgentes se méfie toujours un peu. Mais là, en répondant à votre interpellation personnelle, je vous adresse un oui déterminé et vibrant, tant en hommage à votre qualité qu'en souvenir de la centaine de mariages que j'ai célébrés avec un plaisir sans mélange !
Cette interpellation urgente est close.