Séance du
jeudi 20 janvier 2000 à
17h
54e
législature -
3e
année -
4e
session -
2e
séance
IU 795
M. Pierre Vanek (AdG). Ma troisième interpellation porte sur un sujet que nous avons débattu dans notre séance extraordinaire du 14 janvier.
Nous avons tenu une séance extraordinaire et avons renvoyé une motion au Conseil d'Etat qui comportait un certain nombre d'invites, dont une sur laquelle j'aimerais revenir. Il s'agit d'une invite précise à laquelle, j'espère, le Conseil d'Etat aura d'ores et déjà donné suite, honorant ainsi la diligence, la flexibilité, l'imagination et la capacité de briser avec le train-train, dont ont fait preuve les députés qui ont tenu cette séance, à l'exception de quelques-uns d'entre eux sur les bancs libéraux.
Je reviens sur la première invite. Celle-ci invitait le Conseil d'Etat à réaffirmer, face aux responsables de la Poste, l'exigence incontournable du respect par cette entreprise des engagements qu'elle avait pris concernant l'ouverture de la poste de Saint-Jean en l'an 2000. Ces engagements - M. Lamprecht nous les a confirmés, il a même écrit au conseiller fédéral Moritz Leuenberger - ont été consignés par écrit et pris en présence de magistrats, tant du canton que de la Ville : ils portaient sur une ouverture à mi-temps de la poste de Saint-Jean.
Nous avons eu un débat général sur cette proposition, mais il me semble indispensable d'insister sur le fait que la Poste doit respecter cet engagement, car accepter que la Poste, ou plutôt ses responsables ne tiennent pas parole est évidemment de nature à saper tout le processus futur nécessaire de dialogue, de discussion ou de négociation. En effet, est-ce que l'on discute avec quelqu'un qui ne tient pas parole et qui ment ? C'est un terme fort que j'emploie volontairement.
En effet, j'attire l'attention du Conseil d'Etat et de cette assemblée sur un communiqué officiel des dirigeants de la Poste. Il s'agit du communiqué numéro 177 du 22 décembre qui se trouve sur le site Internet de la Poste et dans lequel il est dit : «En ce qui concerne le réseau urbain, il s'agira d'examiner l'éventualité d'implantations sur de nouveaux emplacements et les possibles fermetures d'offices qui pourraient en résulter. Tout changement touchant les offices de poste sera réalisé d'entente avec les autorités locales.» Ils affirment sur la place publique, le 22 décembre, que rien ne se fera en la matière sans entente avec les autorités locales. Or nous savons que tel n'est pas le cas, puisque ni le conseiller administratif, ni le conseiller d'Etat, ni le Conseil municipal de la Ville de Genève, ni ce parlement n'ont eu aucune entente avec la Poste sur le fait de fermer ce bureau et ils l'ont fermé dans les conditions que l'on sait. Mme Brunschwig Graf, par exemple, était présente et indignée du procédé.
Alors, j'insiste quand même sur le fait qu'on ne peut pas permettre de raconter n'importe quoi. On doit montrer ces gens-là du doigt et dénoncer leurs incohérences. A voir la manière dont se comportent les dirigeants de la Poste, je dirai que ce type de comportement, qui consiste à mentir effrontément et publiquement, à discréditer et à saboter l'image de cette régie publique qui nous appartient, à desservir cette Poste, à laquelle nous tenons, auprès de l'opinion publique et, à terme, à faciliter, pour ces messieurs qui ont été mis là pour diriger cette poste mais qui sont des chevaliers servants du libéralisme à tout crin, le dépeçage de cette régie publique et l'octroi au secteur privé des lambeaux les plus juteux de son activité. Vous voyez ce dont je veux parler.
Quelle suite le Conseil d'Etat a-t-il donnée à cette invite No 1 ? Le cas échéant, s'il n'y avait pas donné suite, il conviendrait de le faire très vite, en tenant compte peut-être du complément d'information que je vous ai apporté, si tant est que vous n'avez pas ce document que je tiens à votre disposition.