Séance du
vendredi 3 décembre 1999 à
17h
54e
législature -
3e
année -
2e
session -
60e
séance
IU 764
Mme Martine Brunschwig Graf. Monsieur le président, Mesdames et Messieurs les députés, je serais tentée de vous demander combien de temps vous m'accorderiez pour répondre au député Lescaze.
Très cher député, examinateur honorable et honoré du département de l'instruction publique, au nom de la commission des finances vous avez reçu, depuis 1993, dans chaque projet de budget - je vous fais grâce des pages - les explications sur la progression du cycle d'orientation, sur ses priorités. J'ai vérifié : elles y figuraient en 1994, en tout cas; en 1995; en 1996 surtout, et en 1997, 1998, 1999. Pour 2000, elles y figureront également. Les six priorités concernant ces orientations étaient énumérées en 1996, Monsieur le député, et nous annoncions la mise au point de la grille-horaire qui vous préoccupe.
Mesdames et Messieurs les députés, le projet de réforme du cycle d'orientation a débuté il y a dix ans. Ses principales pistes ont fait l'objet de présentations à la conférence de l'instruction publique, où tous les partis sont représentés, ainsi que les parents d'élèves et les associations professionnelles représentant les enseignants. Durant ces dernières années, nous avons présenté la cohérence des réformes scolaires le 20 mai 1996, les six priorités du cycle d'orientation le 26 mai 1997, et le plan d'études et la grille-horaire du cycle d'orientation le 20 septembre 1999.
Quant aux enseignants, qui ont planché depuis 1990 sur la formation équilibrée des élèves, ils ont travaillé dans les groupes et individuellement. Ils ont aussi reçu des informations de la part du cycle d'orientation et, notamment, le numéro un de septembre 1998 de CAPCO : «Une rénovation en marche». Ensuite, en janvier 1999, ils ont reçu le point sur cette rénovation et en juin 1999, les principes retenus pour l'élaboration de la grille-horaire. En septembre, ils ont été mis au courant du point sur la rénovation, ils ont reçu les informations y relatives ainsi qu'une lettre de la présidente, accompagnée de la grille-horaire telle qu'adoptée en novembre de cette année. Aucun d'entre eux ne peut donc prétendre que nous sommes lents ou que nous sombrions dans une formation élitaire.
Je vous rappelle que nous visons à donner, en terme d'objectifs d'apprentissage fixés par les enseignants, un niveau de formation qui permette à chaque élève de trouver au moins une voie de formation à la sortie du cycle. C'est l'objectif tel qu'il a été défini.
En ce qui concerne le latin, à ma demande, tout comme à celle d'ailleurs des enseignants de latin, cette langue figure toujours dans la grille-horaire. Il est donc faux de dire qu'on doit choisir entre le dessin et le latin. En revanche, il est vrai que, pour ceux qui feront du latin, l'horaire du latin sera plus important et ils auront moins d'heures de dessin que dans d'autres formations, ce qui peut parfaitement se comprendre.
Lors de la journée de langues anciennes qui s'est déroulée tout récemment, j'ai eu l'occasion de dire aux enseignants de latin présents que vingt ans auparavant, s'il n'avait tenu qu'à moi, j'aurais dit que l'enseignement du latin était nécessaire pour tous les élèves.
A l'heure actuelle, nous avons maintenu le latin et donc la possibilité de choisir cette filière, mais nous n'avons pas offert la possibilité de choisir entre le dessin et le latin. Il n'en est pas question. Par ailleurs, j'ajoute, pour consoler le député Lescaze qui à juste titre s'en inquiétait, que je regrette infiniment que des informations tordues, pour ne pas dire davantage, soient données aux parents d'élèves.
Je regrette quand même que ces parents d'élèves, si peu nombreux à la rencontre du 25 octobre 1999, organisée par la FAPECO - ils n'étaient que treize sur les dix-sept collèges, tous les collègues n'étaient donc pas représentés - n'aient pas senti le besoin de s'informer sur la nouvelle formation et la grille-horaire qui en découlait, mais je suis certaine que tous ces parents passionnés participeront aux séances d'information du cycle d'orientation qui vont encore avoir lieu, y compris en janvier de l'année prochaine.
Aussi, Monsieur le député, je crois qu'aucune personne et aucun enseignant bien intentionné ayant reçu les courriers, les informations, ne peut douter du fait que nous avons trouvé une grille-horaire qui devrait permettre une formation équilibrée.
C'est d'ailleurs si vrai que nous avons reçu une pétition d'enseignants, signée massivement mais dont le seul problème était que chacun voulait tout et son contraire. Pour la moitié des signataires, la formation était trop élitaire et, pour l'autre moitié, elle était trop disséminée. J'en déduis que, quelque part, les arbitrages ont été faits. Comme vous le savez, une grille-horaire n'est pas extensible et trente-deux heures par semaine, alors que l'objectif était d'arriver à trente heures, nous semble être un horaire tout de même bien chargé pour des jeunes de 12 à 15 ans.
Je conclus, Monsieur le député, par quelque chose qui vous est cher : la nouvelle grille-horaire que vous n'avez pas encore vue et que nous allons vous distribuer avec diligence, bien qu'elle soit de la compétence du gouvernement, contiendra une demi-heure d'éducation citoyenne par semaine.
Je crois que vos craintes n'étaient pas justifiées mais, en revanche, votre question l'était parce qu'elle a permis de lever les doutes.
Cette interpellation urgente est close.