Séance du
vendredi 3 décembre 1999 à
17h
54e
législature -
3e
année -
2e
session -
60e
séance
IU 770
M. Carlo Lamprecht. On ne peut pas déduire, par une simple opération arithmétique des chiffres en relation avec la création de nouveaux emplois et de la diminution des chômeurs, l'effectif de ces derniers qui n'auraient pas trouvé un emploi.
Il est exact que les statistiques publiées mensuellement par l'office cantonal de l'emploi font état, en janvier 1998, de 15 227 chômeurs. Je rappelle que le nombre de ces chômeurs est tombé au-dessous de dix mille le mois dernier. La diminution est bien réelle. Elle est de plus de 5 200 chômeurs.
Les 2 000 nouveaux emplois ne reflètent que très partiellement la réalité des places de travail, pendant la même période. Ce chiffre de deux mille est celui que nous avons pu comptabiliser par rapport à la création d'entreprises qui ont été décomptées par la promotion économique, exclusivement. Il conviendrait d'y ajouter au moins - sans tenir compte des mouvements migratoires des travailleurs ou des places libérées par des cessations d'activité, voire des départs, anticipés ou non, à la retraite - tous les engagements opérés par les entreprises et le secteur public qui accroissent leurs effectifs en ce moment d'embellie économique. Ainsi la somme des engagements de chômeurs, même en tenant compte des emplois perdus suite à des faillites, des fermetures ou des restructurations, est bien supérieure aux deux mille que nous avons cités dans nos chiffres.
Chaque année, en effet, plus de 5 000 demandeurs d'emploi déclarent avoir retrouvé du travail suite à des contacts personnels ou à des contacts avec des employeurs. Un nombre du même ordre de grandeur retrouve un emploi, principalement par l'intermédiaire du service de placement et, accessoirement, en reprenant une activité indépendante.
Cela dit, la question : que deviennent les chômeurs qui n'ont pas retrouvé un emploi, reste posée. A ce sujet, on peut donner quelques indications tout en sachant que, chaque mois, entre 300 et 400 personnes quittent les statistiques des demandeurs d'emploi, simplement parce qu'elles ne se présentent plus au contrôle. Nous ne disposons d'aucune autre indication du devenir de ces personnes, qui n'ont en fait aucune obligation de fournir ces renseignements.
Pour le surplus, on notera qu'au moins une centaine de personnes par mois annoncent renoncer au placement sans en donner la raison. Une vingtaine signale un changement de domicile hors du canton et autant font l'objet d'une décision d'inaptitude au placement, avec prise en charge, par exemple, par l'assurance-invalidité. D'autres, en fin de droit, s'inscrivent au RMCAS, à raison d'une trentaine chaque mois, ou à l'Hospice général.
Enfin, et sans être exhaustif, il faut savoir qu'en plus des personnes au chômage qui atteignent l'âge de l'AVS on soustrait du nombre des chômeurs ceux qui quittent provisoirement ce statut. Il s'agit notamment des chômeurs en fin d'indemnité fédérale qui s'inscrivent aux mesures cantonales, soit environ 200 personnes par mois.
Alors, on aura bien compris que les quelque 1 300 personnes qui s'inscrivent mensuellement à l'office cantonal de l'emploi sont compensées, d'un point de vue statistique, par un chiffre encore supérieur de demandeurs d'emploi ou de chômeurs qui sortent de ces catégories, et ceci pour des raisons multiples.
Parmi ces raisons, citons la reprise d'une activité - soit par des démarches personnelles, nous l'avons dit, soit par l'intermédiaire du service de placement - et c'est celle-là qui est de loin la plus représentative.
Cette interpellation urgente est close.