Séance du vendredi 19 novembre 1999 à 17h
54e législature - 3e année - 1re session - 55e séance

IU 761
22. Réponse du Conseil d'Etat à l'interpellation urgente de Mme Janine Berberat : Table ronde du 19 novembre 1999 sur le retraitement des déchets radioactifs organisée sous quelle égide (WWF ? DIAE ?). ( ) IU761
Mémorial 1999 : Développée, 8392.

M. Robert Cramer. Madame la députée, vous m'interpellez sur la table ronde qui est organisée ce jour pour parler du retraitement des déchets radioactifs.

Le thème de votre interpellation reprend pratiquement mot pour mot la teneur d'un courrier que j'ai récemment reçu du président de l'Action démocratique pour l'énergie; courrier auquel j'ai bien sûr répondu. J'ignore si ce monsieur fait partie de vos copains, s'il dépend de vos milieux - pour reprendre les termes que vous avez choisi d'employer dans votre interpellation - mais je sais qu'il ne cache pas sa sympathie pour le recours à l'énergie nucléaire. Je ne sais pas s'il s'agit de vos convictions, mais je sais que ce point de vue est largement minoritaire dans ce canton; la population genevoise ayant eu l'occasion de s'exprimer à plusieurs reprises sur ce point.

J'en viens à la question de l'organisation de cette table ronde. Tout d'abord, pour vous indiquer que cette table ronde - et c'était une des questions précises que vous posiez - est organisée sous l'égide du WWF et qu'elle s'inscrit dans le prolongement de tout le débat et je dirais même de la lutte qu'il y a eu autour du surgénérateur de Creys-Malville.

Comme vous le savez, l'idée d'exploiter un surgénérateur à proximité de nos frontières a fait l'objet de diverses manifestations et procédures auxquelles participaient le WWF, diverses autres organisations et associations et aussi un certain nombre de collectivités publiques, dont l'Etat de Genève, la Ville de Genève et un certain nombre des communes de notre canton.

Dès lors que la décision, suite aux procédures que nous avons menées ensemble, a été prise de renoncer à ce surgénérateur, la question se pose de façon tout à fait sérieuse : faut-il encore continuer dans la voie d'une filière de retraitement des déchets radioactifs ou doit-elle être abandonnée ? C'est dire que, vu le contexte dans lequel s'inscrit cette table ronde, lorsque l'on m'a demandé de la soutenir, c'est bien volontiers que je l'ai fait.

Je l'ai fait en regard du contexte mais aussi pour une raison beaucoup plus simple, c'est que notre constitution, Madame, à l'article 160C, demande aux autorités de s'opposer, par tous les moyens juridiques et politiques à leur disposition, à l'installation non seulement de centrales nucléaires et de dépôts de déchets hautement et moyennement radioactifs, mais également d'usines de retraitement sur le territoire de notre canton et au voisinage de celui-ci.

Je dois vous rappeler que le Conseil d'Etat entend appliquer la constitution de notre canton. Il vous a indiqué, très récemment - lors de la dernière séance du Grand Conseil, à l'occasion de la réponse à la pétition 1059 - qu'il «partageait entièrement l'objectif de sortir du nucléaire, tant au niveau national qu'au niveau local». Votre Grand Conseil a fait sienne cette conclusion en acceptant ce rapport. C'est donc dire que le WWF est légitimé effectivement à faire état du soutien qui lui est donné.

Pour ma part, je considère ce soutien comme une marque de respect et d'attachement aussi bien à la constitution qu'aux institutions de notre canton. C'est la raison pour laquelle, j'ai accepté d'être personnellement présent à l'occasion de cette table ronde. J'ignore pourquoi le WWF - vous m'interpellez également sur ce point - ne fait pas mention de ma présence. Peut-être s'agit-il de préserver cette modestie naturelle que vous me connaissez... (Rires.) Ou peut-être s'agit-il de réserver une surprise aux personnes qui assisteront à ces débats !

La seule chose que je puisse faire est de vous inciter à nous rejoindre et d'y inviter également vos copains et les milieux qui vous sont proches. Dès lors qu'il s'agit d'un débat public, il y aura la possibilité d'intervenir, de poser des questions et je crois que la meilleure chose que l'on puisse faire pour susciter ce débat démocratique que souhaitent certains, c'est d'assister à cette séance.

Cette interpellation urgente est close.